«Le Département fédéral de la défense participe de plus en plus à des projets de recherche menés par les universités, les écoles polytechniques fédérales et les hautes écoles spécialisées, a relevé hier la NZZ am Sonntag. En 2016, armasuisse n’avait investi que 4,9 millions de francs dans ce type de recherche, contre plus de 9,85 millions de francs cette année, un record.» (Le Temps) D’ici à 2030, le budget de l’armée consacré à la recherche et au développement en Suisse devrait plus que doubler comparé à aujourd’hui, pour atteindre 2% du budget total. Cet objectif avait été fixé par le Conseil fédéral à propos de la stratégie en matière de politique d’armement.
Dans un éditorial, le rédacteur en chef de la NZZ am Sonntag Daniel Foppa, plaide pour cette coopération. «Elle réduit la dépendance de l’armée vis-à-vis du savoir-faire étranger et permet aux universités de bénéficier d’investissements supplémentaires.» Selon lui, «les éventuelles craintes d’une militarisation de la recherche sont exagérées. Les drones de reconnaissance peuvent également être utilisés par des organisations à but non lucratif ou pour des missions en faveur des autorités civiles», cite-il en exemple.
Les domaines de recherche soutenus par l’armée s’élargissent: non seulement la robotique, mais aussi les technologies de camouflage des véhicules, le cryptage numérique, le développement de nouveaux systèmes radar et bien plus. Armasuisse affirme que des produits finis pour une utilisation militaire ne sont en général pas le but final. Les contrats de recherche porteraient en générale uniquement jusqu’à un essai effectué en laboratoire ou sur le terrain. Le développement de prototypes serait plutôt repris par un spin-off dans un second temps. (NZZ am Sonntag)
Afin de lutter contre l’espionnage, notamment dans le domaine des technologies à double-usage civil et militaire, l’EPFZ l’indique qu’elle a contrôlé, depuis la mise en place il y a un an de son service de sécurité systématique, environ 1250 dossiers, dont 80 candidatures ont été rejetées: 38 de Chine, 13 d’Iran, 11 de Russie, 5 du Pakistan et 13 d’autres pays. La plupart des refus concernaient des programmes de master: sur 6781 candidatures, 758 ont été contrôlées et 50 rejetées.
L’EPFL a également récemment mis en place de nouvelles procédures d’évaluation de la sécurité. Cette année 48 candidatures ont été rejetées dans ce cadre. L’Université de Bâle effectue depuis un an des examens systématiques des candidatures à partir du niveau de doctorat. L’Université de Berne vérifie depuis juillet les nouvelles embauches de personnes provenant de pays sanctionnés par les États-Unis, l’UE ou la Suisse, et la procédure sera étendue aux étudiant·es de master l’an prochain. (NZZ am Sonntag)
Swissuniversities a récemment mis en place un groupe de travail sur le thème Knowledge Security. «Celle-ci doit élaborer des critères nationaux pour aider les hautes écoles suisses à mettre en place leurs processus de contrôle de la sécurité des connaissances et des personnes», explique Martina Weiss, secrétaire générale. (NZZ am Sonntag)