L’évolution de la Faculté de Théologie et de sciences des religions de l’UNIL irrite certains réformés de la mouvance évangélique. «La Faculté de Lausanne n’est plus chrétienne», accusait il y a quelques années le pasteur Shafique Keshavjee. La Haute École de théologie protestante, professante, professionnalisante (HET-PRO), ouverte à Saint-Légier le mois dernier, se veut d’ailleurs une concurrence directe à une Faculté que certains qualifient de «fabrique d’athées». Des critiques qui font sourire David Hamidovic, son doyen. « Ce débat est dépassé depuis un siècle, mais visiblement certains se complaisent dans une opposition un peu stérile entre la foi et la raison», considère le spécialiste de l’histoire du judaïsme ancien.
En vertu de la loi cantonale sur l’autonomie de l’Université, la Faculté n’est pas formellement liée à l’Église protestante et ne bénéficie pas de financements ecclésiastiques: cela dit, «nous avons un rapport apaisé et de confiance et nous échangeons sur beaucoup de sujets», assure David Hamidovic. Malgré l’appel de certains milieux protestants, la Faculté n’envisage donc pas de collaboration avec la HET-PRO. «Il y a eu une demande de leur part auprès de mon prédécesseur, mais la réponse est clairement non, dit David Hamidovic. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs, à commencer par l’approche critique des textes. Quand je lis dans la presse que l’accueil d’étudiant·e·s homosexuel·le·s fait débat à Saint-Légier, c’est en totale contradiction avec notre vision.» Pour la prière ou la louange, «nous avons une aumônerie très dynamique»!