Des chercheur·euse·s aux journalistes, la communication peut prendre le pas sur les résultats de recherches scientifiques et promettre la prochaine révolution fondamentale dans un domaine d’études. Mais l’amplification des promesses commence avec les chercheur·euse·s mêmes, qui ont tendance à exagérer la portée de leurs résultats, estime Alain Kaufmann, responsable de l’interface sciences – société à l’UNIL. Tributaires d’une vision très utilitariste de la science, ils doivent souvent préciser l’impact attendu des travaux pour certaines demandes de financements (les ERC par exemple), ce qui conduit à une inflation des promesses afin d’obtenir des financements. Le risque est de créer « un fossé » entre les attentes du public et l’état réel des connaissances. Les concepts de sciences citoyennes et de recherche participative pourraient amener une solution, en faisant découvrir au grand public la véritable pratique scientifique dans toute sa complexité, estime Bruno J. Strasser, historien des sciences à l’UNIGE.