Sandra Citi, Professeure associée du Département de biologie cellulaire de l’Université de Genève (UNIGE) intervient dans le Temps au sujet des femmes dans les sciences et en particulier de Janine Séchaud, Professeure en biologie moléculaire à l’UNIGE, décédée en 2017, dont un des étudiant·e·s était Jacques Dubochet.
Selon Sandra Citi, Janine Séchaud aurait passé sa carrière à faire, de «manière excellente et appréciée», de l’enseignement, qu’elle détestait. «Ceci fut probablement le prix à payer pour rester près du monde de la recherche, sa grande passion. [..] Comme le disait Jacques Dubochet, […] les prix aux individus sont ambigus, car ils offusquent l’importance de l’équipe, et la contribution de personnes comme Janine Séchaud [..], aux découvertes et à la formation de générations de scientifiques.» Pour l’auteure Sandra Citi, l’histoire de Janine montre que le «manque d’ambition professionnelle» des femmes est le fruit de stéréotypes qui précisément les empêchant d’affirmer leurs ambitions. Il s’agirait d’un «choix», qui n’en est pas un mais le résultat d’une culture sexiste, les empêchant de développer leur potentiel. Pour combattre la culture sexiste il faudrait un travail de fond, des modèles positifs, et également le courage de faire du bruit, comme l’ont fait récemment les femmes qui ont dénoncé les abus sexuels dans le monde du cinéma.