Après les protestations des étudiant·es pro-palestinien·nes aux Etats-Unis, une soixantaine d’étudiant·es français·es ont occupé Sciences Po Paris. Sollicitée par la direction de Sciences Po, la police nationale est «[intervenue] au sein de l’établissement pour déloger une soixantaine d’étudiants qui avaient organisé un sit-in de puis l’après-midi à l’appel du Comité Palestine Sciences Po […]. Certains enseignants en viennent à craindre des effets sur la poursuite d’études des mobilisés. «Un étudiant étranger, qui avait assisté à l’assemblée générale du mars, 12 est venu me demander s’il y aurait des poursuites judiciaires à son encontre … Comment en est-on arrivé à ce point?», interroge un professeur de science politique qui souhaite rester anonyme […]. L’occupation [de Sciences Po] a repris le lendemain, avant une nouvelle évacuation, dans le calme, le 26 avril au soir. L’université Paris-Dauphine-PSL a interdit un débat que voulait organiser, dans les jours à venir, le collectif étudiant Palestine-Dauphine avec Rima Hassan. Motif invoqué, le «risque de trouble à l’ordre public dans un contexte international tendu», précise son président, Mouhoud El Mouhoub […], [et ajoute que la décision a été prise à l’unanimité par le comité exécutif de l’université].» (Le Monde). Selon le Blick, les étudiant·es ont quitté l’établissement de Sciences Po «après avoir obtenu de la direction l’assurance d’une révision des accords passés avec des universités israéliennes.»
Comme cela a été le cas aux Etats-Unis, le débat autour de la liberté d’expression s’intensifie en France également, après que des universités aient décidé «d’annuler débats et conférence». Emmanuel Macron a répondu à ce sujet à Bruxelles : «Je suis pour que l’on respecte les lois de la République. Après, je suis, pour ma part toujours favorable à ce que les gens puissent s’exprimer librement, quand bien même je combats leurs idées». Un collectif de soixante-dix dirigeant·es d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche estiment que «[f]aire vivre le débat suppose qu’il soit protégé» et que «[t]out débat doit pouvoir se tenir dans des conditions de sérénité, d’information éclairée, mais également de sécurité des personnes présentes. Lorsque ces conditions ne sont pas réunies, chaque présidente et président d’université peuvent légitimement décider d’annuler ou de reporter un événement. C’est toujours à regret. Mais, pas plus que dans le reste de la société, la violence, sous aucune forme que ce soit, n’a sa place sur un campus ou dans un amphithéâtre».