La Commission de politique extérieure du Conseil national (CPE-N) propose de doubler le milliard de cohésion pour l’UE à condition que cette dernière accepte la Suisse en tant que membre associé à part entière des programmes Horizon Europe et Erasmus+. La proposition suscite des réactions partagées parmi le monde politique suisse et des explications de la part des membres de la CPE-N.
Prises de positions critiques :
- Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) soulève plusieurs limites : Avec une telle augmentation, des «travaux préparatoires approfondis» supplémentaires seraient nécessaires avec les pays partenaires. De plus, l’orientation thématique de ces nouveaux fonds devrait être discuté au préalable, ce qu’il n’estime pas faisable dans le temps limité à disposition. (NZZ)
- Damian Müller (PLR, LU), président de la CPE du Conseil d’Etat, critique que la Suisse signalerait ainsi qu’elle considère l’UE comme achetable, et qu’elle n’a rien d’autre à offrir que de l’argent. Il exige que la Suisse développe un plan concret avec une stratégie de développement des relations bilatérales. (NZZ)
- Benedikt Würth (Le Centre, SG), conseiller aux États, considère également qu’il faut d’abord élaborer un paquet global qui servira de base à d’autres discussions, dont les contributions feront parti. (NZZ)
- Pour Philipp Matthias Bregy (Le Centre, VS), conseiller national, présenter une proposition dans le «vide» sans consulter l’UE n’est pas efficace. Selon lui, il faut attendre la rencontre du ministre des Affaires étrangères Cassis avec le vice-président de la Commission européenne en janvier 2022 à Davos (lors du Word Economic Forum).
Explication de la part de membres de la CPE-N :
- Eric Nussbaumer (PS, Bâle), initiant de cette proposition, la conçoit comme «un antidote à la situation empoisonnée générée par la rupture unilatérale des négociations sur l’accord-cadre institutionnel». (La Liberté)
- Christine Bulliard-Marbach (le centre, FR), évoque l’urgence de la situation actuelle. Sans signal rapide à l’UE, «nous allons perdre la possibilité de nous associer à Horizon Europe.[…] Le but est de proposer une base de discussion, ce que l’UE attend de nous, avec l’association de la Suisse à Horizon Europe en contrepartie.» (La Liberté)
Selon la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) et le Temps, il est peu probable que la proposition passe les deux chambres du Parlement. Le Conseil d’État, qui est généralement plus sceptique vis-à-vis de la contribution à la cohésion, devrait s’y opposer.