Les grands journaux suisses ont tous couvert la campagne «Stick to Science», qui a obtenu le soutien de beaucoup d’universités et associations académiques (Université de Berne, LERU, Science Europe, The Guild, etc.). De très nombreux scientifiques renommés s’expriment en faveur du mouvement et lundi (08.02.2022), le Conseiller fédéral en charge de la recherche Guy Parmelin s’est également prononcé en faveur de l’initiative, tout comme son homologue britannique George Freeman, qu’il a, par ailleurs reçu le 07.02.2022.
Gilbert Casasus, professeur en études européennes à l’Université de Fribourg, estime que la stratégie de Stick to Science est «totalement contre-productive». Selon lui, le destinataire «est mal choisi». «Si les chercheurs suisses sont aujourd’hui exclus de la recherche européenne, c’est la faute, et uniquement la faute, du Conseil fédéral», souligne-t-il, et il ajoute: «Cela me fait penser à un pompier pyromane qui allume un incendie et qui appelle la caserne pour l’éteindre. Et ensuite, il prend la parole devant les médias pour dire à quel point c’est scandaleux tous ces pyromanes.» Il les appelle à plutôt faire une «résistance passive»: «Tous les chercheurs devraient refuser de prendre des mandats que leur offre le gouvernement fédéral. C’est une arme à double tranchant, mais il faut qu’il y ait une mobilisation des chercheurs suisses contre la position antiscience du gouvernement fédéral.» Gilbert Casasus estime qu’à Bruxelles, «c’est l’exaspération qui prédomine vis-à-vis de la Suisse». «Dans une interview accordée au SonntagsZeitung, Ignazio Cassis remet les bilatérales en jeu, alors que cela fait au moins depuis 2008 que l’Union européenne dit que l’ère des bilatérales est terminée», rappelle-t-il. (RTS : La Matinale)