«Des expert·es externes ont procédé à une analyse du format de CV et de la procédure d’évaluation du FNS. Leur rapport final livre de précieuses indications et recommandations pour l’optimisation de ses processus.»
7 Avr 2025
7 Avr 2025
«Des expert·es externes ont procédé à une analyse du format de CV et de la procédure d’évaluation du FNS. Leur rapport final livre de précieuses indications et recommandations pour l’optimisation de ses processus.»
7 Avr 2025
«Symbole de l’identité du pays, le concept se retrouve au cœur d’une bataille des idées globalisées. Entre sa défense absolue face à la censure et la nécessité de réguler les discours de désinformation, le débat s’enflamme.»
Donald Trump a notamment déclenché une série de mesures ciblant les minorités, avant de s’adonner à une purge des termes jugés inadéquats par l’administration fédérale. ««Women», «racism» ou «pollution», «gender», «bias», ou encore «covid» figurent dans une liste de centaines de mots à bannir des sites de l’administration publique, et des recherches scientifiques sujettes à des subventions.
«Pour la sémiologue Cécile Alduy, c’est un glissement dangereux. «Si l’attaque du langage n’est pas suffisante pour fonder la qualification de fascisante, il faut rappeler que tous les régimes fascistes ont opéré une mainmise sur les mots et la capacité de penser par soi-même», analyse la professeure de littérature et de civilisation française à l’Université Stanford, citée par La Croix. Empêcher de nommer les travers et les dysfonctionnements de la société revient selon elle à soumettre le peuple, en «l’obligeant à une pensée unique». Elle précise: «La langue, c’est à la fois ce qui nous permet de penser […], de communiquer, de débattre et donc de construire un espace politique pluraliste, d’écoute et d’échange, où a lieu une confrontation positive des idées.» »
7 Avr 2025
Le service de presse de l’ETHZ a confirmé avoir laissé sans réponse un questionnaire de l’administration américaine sur un projet de recherche. L’ETHZ «justifie sa décision de ne pas remplir le questionnaire par le fait que les informations demandées «n’ont aucun rapport avec le projet de recherche concerné». De plus, ce type de rapport «ne correspond pas aux pratiques scientifiques habituelles». L’EPFZ ne sait pas quelles seront les conséquences de ce refus de répondre au questionnaire.» (RTS)
«En Suisse il y a un cadre légal qui garantit la liberté académique, et c’est ça qui fait foi pour nous», s’exprime dans Forum Luciana Vaccaro, présidente de swissuniversities. Elle ajoute que swissuniversities n’a pas émis de recommandations de réponse pour le formulaire. L’EPFL indique ne pas avoir reçu de questionnaire.
7 Avr 2025
Le Conseil d’Etat genevois a adopté un crédit d’investissement de 41 millions de francs pour permettre à l’UNIGE d’acquérir et d’aménager un bâtiment actuellement propriété de la RTS. Le projet de loi sera présenté à la Commission des travaux du Grand Conseil et adopté en plénière. Les travaux sont prévus jusqu’en 2031. Sur la même rive de l’Arve, le nouveau Centre des sciences physiques et mathématiques sera terminé en 2032, tandis que de l’autre côté de la rivière un nouvel édifice sera opérationnel en 2027, accueillant les facultés d’économie et de management ainsi que des sciences de la société.
Ces travaux s’inscrivent dans une démarche de rassemblement des activités de l’Université «disséminées à travers la ville», tout en répondant à l’accroissement de la fréquentation de l’Université (plus de 3000 nouveaux membres du corps estudiantin dans la décennie à venir).
7 Avr 2025
La HET-PRO (Haute Ecole de théologie protestante, à Saint-Légier (VD)) vient de «voir sa reconnaissance européenne confirmée». Elle a obtenu un renouvellement pour cinq ans de son accréditation par l’European Council for Theological Education (ECTE). Il y a quelques mois, l’école avait été accusée de «lieu de radicalisation» par un professeur honoraire de l’UNIL.
La Haute Ecole de théologie espère obtenir cette année son statut de haute école spécialisée, au niveau suisse. «Nous souhaitons avant tout que nos étudiants soient jugés sur la qualité de leur formation et de leur travail, et non sur des considérations administratives», explique David Richir-Haldemann, professeur à la HET-PRO.
7 Avr 2025
«Les 8 et 9 avril, dans le cadre de la campagne «UNIGE sans obstacles», deux journées de sensibilisation au handicap sont organisées à Uni Mail. Au programme: ateliers immersifs et rencontres avec des personnes concernées.»
4 Avr 2025
«La nouvelle responsable de la recherche de l’Union européenne, Ekaterina Zaharieva, s’exprime dans Nature sur les moyens d’attirer les scientifiques américains mécontents et de réduire la bureaucratie liée aux subventions.» Elle affirme qu’«avant même l’arrivée de la nouvelle administration américaine, elle s’était engagé à faire de la préservation de la liberté académique et scientifique une priorité absolue de son mandat, et ajoute : «nous allons même proposer des mesures législatives l’année prochaine.»
Par ailleurs, elle se déclare favorable à une association indienne aux programmes de recherche: «Je pense que nous devrions entamer des négociations sur son association. S’il y a une volonté politique des deux côtés, nous pouvons terminer les négociations en moins d’un an.»
3 Avr 2025
«La Suisse va réintégrer l’ensemble des programmes de recherches européens auxquels elle était associée avant le coup d’arrêt de 2021, à la suite de la rupture des négociations bilatérales prononcée par Berne.» (Le Temps) «Les représentants de Berne et de Bruxelles ont paraphé mercredi l’accord sur la participation de la Suisse aux programmes de l’UE. […] Les participants suisses aux programmes pourront obtenir directement des fonds européens et diriger des consortiums avec des organisations des Etats membres de l’UE.» (Le Courrier)
L’«accord sur les programmes de l’UE» fait partie du «paquet d’accords» pour prolonger les bilatérales. Il ne devrait toutefois pas entrer en vigueur avant un éventuel vote positif des Suisses en 2028. Il pourra toutefois être appliqué de manière anticipée dans le domaine de la recherche. «Il s’agit de six programmes qui concernent la recherche en général (Horizon Europe), la mobilité étudiante (Erasmus+), le nucléaire (Euratom et ITER), le numérique (Digital Europe) et la santé (EU4Health). […] Le calendrier varie toutefois d’un programme à l’autre. Horizon Europe, Euratom et Digital Europe entrent immédiatement en vigueur avec un effet rétroactif au 1er janvier, cela pour des questions de financement. La collaboration avec le réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) reprendra en 2026. La participation au programme EU4Health ne sera actée pour sa part qu’avec l’entrée en vigueur du paquet d’accords, au plus tôt en 2028. Quant à Erasmus+, un outil auquel les représentants des étudiants suisses sont très attachés, il faudra attendre 2027. Pour celui-ci, il faudra d’abord régler le problème de son financement. Contrairement à Horizon Europe, il n’est pas encore assuré.» (Le Temps)
3 Avr 2025
Dans le contexte américain actuel d’attaque des sciences du climat et des sciences sociales, mais également par rapport à plusieurs polémiques en France, Irène Peireira, sociologue et philosophe, cofondatrice de l’IRESMO, défend les sciences sociales dans les colonnes du Courrier. Elle avance que très souvent, le discours de l’extrême droite sur les sciences sociales consisterait à affirmer que les universités sont remplies de «gauchistes». […] La réalité, c’est qu’à partir du moment où l’on étudie les inégalités sociales et les discriminations sociales – un pan important des travaux en sociologie –, on constate bel et bien l’existence effective d’inégalités et de discriminations.»
Par ailleurs, «une des grandes difficultés pour le grand public, c’est que les résultats scientifiques comme ceux des sciences sociales reposent sur des méthodes qui ne sont pas connues. Ce que l’on voit dans l’espace public, ce sont des résultats. […] Une autre difficulté tient au fait que les sciences sociales, comme d’autres sciences, sont en partie mathématisées à l’aide de statistiques. […] En outre, la statistique conduit à dépasser les exemples pouvant être observés par tout un chacun pour généraliser des résultats. Ce qui veut dire que les résultats statistiques peuvent ne pas correspondre, aux yeux du public, à ce qu’il a l’impression d’observer au quotidien à partir de cas isolés.»
Irène Peireira conclut : «Si l’extrême droite n’apprécie pas les sciences sociales, c’est qu’elles ne valident pas ses thèses en dépit de différentes tentatives.»
3 Avr 2025
Deux groupes de recherche lémaniques ont reçu mardi le prix scientifique Leenaards 2025, d’un montant de 1,4 million.
Le premier groupe de recherche dirigé par la Doctoresse Jasmine Abdulcadir (HUG) développe un outil pour mesurer la sensibilité des organes génitaux féminins dans le cadre de l’accompagnement des femmes victimes d’excision. «Le projet bénéficiera à toutes les femmes souffrant de troubles de la sensibilité génitale, domaine où les mesures scientifiques objectives sont encore « largement insuffisantes ». Les personnes présentant des blessures génitales suite à un accouchement ou des affections neurologiques sont aussi concernées.» (RTS)
L’autre équipe de recherche vient de l’EPFL et de l’Université de Genève et est dirigée par le Professeur Li Tang (EPFL). Elle se concentre sur les personnes atteintes d’un cancer résistants aux immunothérapies, se focalisant sur la structure des cellules cancéreuses. «Le groupe de recherche espère ouvrir la voie à de nouveaux traitements plus efficaces en ciblant une vulnérabilité mécanique de ces cellules.» (RTS)
3 Avr 2025
Le podcast Le Point J de la RTS interviewe Emmanuelle Perez-Tisserand, historienne spécialiste des Etats-Unis et instigatrice du mouvement Stand Up for Science en France sur les raisons des attaques envers la science aux Etats-Unis. La chercheuse explique:
«Il y a un dégraissage massif des emplois fédéraux. C’est une vieille idée conservatrice selon laquelle le gouvernement ne doit pas avoir une place trop grande dans la société et l’économie.» Il y a aussi «une attaque contre la dette publique qui serait, selon les républicains, trop importante, donc il faut réduire les budgets fédéraux.» Les universités sont particulièrement visées, étant vues comme des lieux de production de savoirs critiques pouvant s’opposer à l’agenda conservateur. Les intérêts des industries extractivistes jouent également un rôle, cherchant à minimiser les recherches sur le changement climatique. On peut également inscrire ce mouvement anti-science dans une histoire plus longue, le fait de semer le doute sur le consensus scientifique. C’est ce qu’on appelle les marchands de doutes.
Des dynamiques similaires sont observées ailleurs dans le monde. L’exemple le plus récent est l’Argentine de Javier Milei. Il a coupé un nombre important de financements, notamment dans les sciences humaines et sociales, dans les universités et la recherche, incitant à rechercher des financements dans le privé, ce qui pose la question de l’indépendance scientifique. En Europe aussi, en Hongrie ou en Turquie, des chercheur·euses ont été inquiété·es quant au sujet de leur recherche ou sur le financement des universités.
La recherche mondiale est affectée par cette situation aux Etats-Unis. «Près d’un quart de la recherche mondiale est produite aux États-Unis. Si elle est affectée, c’est tout le système qui est touché.» Certaines opérations de récupération de données sont actuellement en cours pour sauver ce qui peut l’être.
Julia Steinberger, également interviewée dans cet épisode du Point J en tant que professeure, chercheuse et membre du Collectif pour la liberté académique, la démocratie et la solidarité (CLADS), déclare que «les attaques contre la science aux Etats-Unis concernent aussi la Suisse.» Il s’agit de projets de collaboration, de bases de données, d’infrastructures qui sont menacés. Elle ajoute que la science est elle aussi attaquée en Suisse, mais dans ses capacités, c’est-à-dire à travers les coupes budgétaires que subit actuellement le domaine. «Cela va à l’encontre de ce que nous devrions faire, c’est à dire de compenser les pertes aux Etats-Unis», dit-elle.
2 Avr 2025
Dans un commentaire de la Neue Zürcher Zeitung, Stefan Legge, vice-directeur de l’Institut de droit et d’économie à l’Université de Saint-Gall se demande ce que les études apportent réellement à l’individu et à la société, en particulier si elles sont plutôt «un investissement ou un bien de consommation pour les étudiant·es».
Le professeur écrit: «L’État suisse subventionne les études dans une large mesure, notamment dans l’espoir que les diplômé·es gagnent des salaires élevés et fournissent ainsi des recettes fiscales sous-financières. Nous devrions donc examiner dans quelle mesure les études constituent effectivement un investissement rentable. […] Les études n’ont pas seulement été subventionnées par l’Etat, mais elles sont également liées à des coûts d’opportunité substantiels : Pendant de nombreuses années, les gens ont essentiellement renoncé à un revenu du travail et l’Etat a dû supporter des pertes fiscales correspondantes. Beaucoup d’argent a donc été investi.»
Après une brève analyse des données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) sur les revenus professionnels bruts standardisés en 2023 pour des emplois à plein temps cinq ans après la fin des études, Stefan Legge ajoute : «Je suis bien sûr conscient que les études peuvent être utiles au-delà du simple calcul financier des coûts et des bénéfices. Mais il est au moins plus difficile de justifier des subventions publiques si le calcul financier n’est pas pertinent. Et elle l’est encore moins si l’on considère qu’environ un tiers des diplômé·es universitaires ne travaillent qu’à temps partiel. […] Nous avons tendance à rendre le fait d’être étudiant·e attractif. On peut douter que cela n’ait que des effets positifs. Les études deviennent aussi un bien de consommation lorsqu’elles procurent du prestige et des moments agréables.»
Finalement il conclut : «La Suisse devrait également se demander si le nombre de 270 000 étudiants est trop élevé et si tous ces jeunes gens investissent au mieux leur temps et l’argent des contribuables qui leur est consacré. Les appels maladroits à «plus d’argent pour l’éducation» ne servent pas à grand-chose. Des économies dans le domaine de l’éducation peuvent également être utiles si l’on considère que les études ne doivent pas être considérées comme un investissement en bloc – et encore moins comme un investissement rentable dans tous les cas.»
2 Avr 2025
En Espagne, pour 50 universités publiques, on compte aujourd’hui 46 universités privées. Pour le gouvernement, ce déséquilibre menace l’égalité des chances dans l’enseignement. En effet, les universités privées ne sont souvent ouvertes qu’aux étudiant·es aisé·es, et les diplômé·es du secteur public ne sont pas aussi bien loti·es que ceux·celles du secteur privé. Le gouvernement souhaite désormais renforcer les règles pour les universités privées. Elles devront à l’avenir accueillir au moins 4’500 étudiant·es en cinq ans et répondre à des critères de qualité plus stricts.
1 Avr 2025
Stefanie Walter, professeure de relations internationales et d’économie politique et co-directrice du Centre de compétences de crise de l’Université de Zurich, désigne les trois plus grands défis de son point de vue.
1. Les effets négatifs des changements géopolitiques
Le changement géopolitique d’un ordre mondial stable et fondé sur des règles vers un ordre mondial plus incertain et fondé sur la puissance n’est pas seulement une mauvaise nouvelle générale pour les petites économies ouvertes comme la Suisse, mais a également un impact direct sur le domaine FRI.
2. Les risques du scepticisme scientifique international…
Le scepticisme grandissant envers les sciences aurait déjà eu des conséquences négatives sur son soutien financier public, notamment aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Cela a, selon Stefanie Walter des conséquences sur les collaborations internationales, et il y a également le risque que cette attitude anti-sciences se répande en Suisse.
3. et des opportunités pour une Suisse agissant de manière coordonnée
Les bouleversements massifs à l’étranger offrent la possibilité d’attirer en Suisse des chercheurs de pointe de ces pays. Stefanie Walter plaide en faveur de la création d’un «lieu d’accueil» facile à trouver pour les scientifiques intéressé·es, avec des informations sur les possibilités d’encouragement, les offres d’emploi ainsi que des informations pratiques sur un déménagement et la vie en Suisse.
1 Avr 2025
Une étude menée par des experts en intégrité académique révèle que 78 % des universités britanniques utilisent toujours des examens en ligne. Parmi elles, 74 % ont déclaré n’utiliser aucun service de surveillance, tandis que 26 % n’avaient recours à la surveillance ou au contrôle que pour certains de leurs examens, mais pas pour tous. Toujours parmi elles, 70 % des universités ont déclaré qu’elles n’avaient pas l’intention de réduire leur utilisation des examens en ligne, 19 % avaient l’intention de réduire leur utilisation et seulement 3 % avaient l’intention d’éliminer complètement les dispositifs.
Cette absence «généralisée» de surveillance devrait susciter des inquiétudes quant à la «validité de [ces] examens en tant que format d’évaluation et à l’assurance qualité des diplômes qui incluent ces évaluations», affirme l’étude. «La montée en puissance du ChatGPT et d’autres chatbots depuis l’introduction de ces mesures à l’époque de la pandémie a rendu cette question encore plus urgente», ajoute le rapport. De plus, cette absence de surveillance place également les étudiant·es dans la «position paradoxale de devoir travailler dans des “conditions d’examen” à distance, sans que l’université ne tente de les gérer». Un des auteurs de l’étude ajoute : «les étudiant·es sont obligés de choisir : ils trichent ou risquent d’obtenir des notes inférieures à celles de leurs camarades qui ont triché, ce qui a des conséquences sur leur employabilité».
«L’étude demande instamment de mettre fin à un «format d’évaluation qui semble manquer de validité fondamentale et dont les avantages périphériques éventuels sont discutables», et appelle à un retour à une «évaluation authentique» qui pourrait inclure des examens pratiques ou des évaluations orales, et qui pourrait donc être plus résistante à la tricherie.»
1 Avr 2025
Des centaines d’«étudiant·es invité·es» ont reçu un e-mail du ministère américain des Affaires étrangères leur demandant de quitter les Etats-Unis le plus rapidement possible, car leur visa a été annulé. Celles et ceux qui ne quitteraient pas immédiatement le pays devraient s’attendre à «des amendes, une détention et/ou une expulsion».
Cette mesure ferait partie de la campagne «Catch and revoke» du ministre des Affaires étrangères Marco Rubio. Il avait annoncé début mars qu’il allait utiliser l’intelligence artificielle pour évaluer les comptes de médias sociaux et autres données d’environ 1,5 million d’étudiant·es étranger·ères inscrit·es dans les universités américaines. Les étudiant·es concerné·es auraient participé à des manifestations pro-palestiniennes ou posté des éléments jugés «problématiques» par le ministère américain des Affaires étrangères.
1 Avr 2025
En Allemagne, le représentant du gouvernement fédéral pour la vie juive, Felix Klein, fait état de «fortes pressions» subies par les étudiant·es juif·ves pour qu’ils·elles se distancient de l’État d’Israël et de ce qui se passe dans la bande de Gaza. Lorsqu’ils·elles s’y opposent ou qu’ils·elles signalent des incidents antisémites, ils·elles se heurtent souvent à l’indifférence. Felix Klein donne quelques pistes pour lutter contre l’antisémitisme, en particulier dans les universités, où il appelle à un renforcement de l’intervention des services de protection de la Constitution.
«Je constate que des mesures sont déjà prises dans les universités [comme la mise en place de délégué·es à l’antisémitisme]. Mais il faudrait proposer davantage de formations systématiques. Il en existe déjà sur le thème de l’antisémitisme, mais il en faudrait aussi sur Israël et l’histoire du conflit au Proche-Orient. […] Il manque surtout un institut de recherche sur le judaïsme contemporain. […] Ce serait un excellent signal si le nouveau gouvernement fédéral créait une incitation à enrichir le paysage de la recherche sur la vie juive contemporaine. Je suis convaincu que cela aurait également des effets positifs à long terme sur la lutte contre l’antisémitisme.»
Félix Klein appelle également à une amélioration de la législation en Allemagne. «Par exemple, le slogan «Mort à Israël», qui nie le droit d’Israël à exister, devrait être punissable. L’appel à la destruction d’un État n’est pas compatible avec les valeurs démocratiques», dit-il. Finalement, il conclut : «Le gouvernement fédéral devrait aborder la question de l’antisémitisme dans les universités de manière stratégique, en collaboration avec les universités et les Länder. Les universités devraient disposer de points de contact fixes auprès des autorités de sécurité afin de pouvoir signaler directement les incidents. Les universités ont également des règles pour d’autres dangers. Un exemple : avant un incendie, chacun sait déjà comment agir si un feu se déclare. Un tel plan de procédure doit également être garanti en ce qui concerne l’antisémitisme.»
1 Avr 2025
En 2021, à l’Université de Sussex, la professeure de philosophie Kathleen Stock a été harcelée car elle a insisté sur la différence biologique entre les sexes et rejetait le concept d’une identité de genre indépendante de l’anatomie. Elle a finalement dû quitter son poste d’enseignante. Aujourd’hui, le gouvernement lui donne pourtant raison. L’Autorité de surveillance des universités Office for Students (OfS) a infligé à l’Université de Sussex une amende d’un montant de 585’000 livres pour non-respect de la liberté d’expression. L’OfS a été créé en 2024 afin de veiller aux libertés d’expression et académique. C’est un organisme public non ministériel, responsable devant le Parlement. Il reçoit des priorités stratégiques du ministère de l’Éducation, tout en restant indépendant du gouvernement.
1 Avr 2025
Le CERN a clos lundi l’étude de faisabilité du Futur collisionneur circulaire (FCC), un anneau de 91 km de circonférence à une profondeur moyenne de 200m qui succèderait à l’actuel LHC (27 km de circ.). La décision d’approbation de construction du FCC est prévue pour 2027 ou 2028, avec une fin des travaux d’ici à 2045. Le coût estimé est d’environ 15 milliards de francs. La majeure partie du financement proviendrait du budget annuel actuel du CERN.
De nombreuses critiques dénoncent un projet «énergivore, trop cher et délétère pour l’environnement» alors que les potentielles retombées scientifiques ne sont pas certaines, en plus d’un coût élevé qui pourrait contraindre à l’abandon d’autres projets de recherche. De l’autre côté, le physicien de l’Université de Zurich qui siège au comité des directives scientifiques du CERN, Gino Isidori, défend le projet. «Il ne s’agit pas seulement de découvrir une nouvelle particule, mais de comprendre quelque chose de tout à fait fondamental: le mécanisme de Higgs, unique en son genre. Ce mécanisme explique comment toutes les structures de l’univers acquièrent leur masse», explique-t-il. «Avec le FCC, l’Europe conserverait sa position de leader mondial de la recherche sur les particules.»
1 Avr 2025
Une lettre au peuple américain a été rendue publique hier, signée par plus de 1800 membres des 3 académies nationales de sciences, ingénierie et médecine (NAS, NAM et NAE), en faveur de l’indépendance de la recherche scientifique. «Nous demandons à l’administration de cesser son attaque massif contre la science américaine et nous invitons le public à se joindre à cet appel. »