Type de veille: Politique des hautes écoles

Alors que des projets de coopération entre HES et universités ont été mis en place afin que les diplômé·e·s de HES puissent effectuer un doctorat, Christian Wasserfallen, président de l’organisation faîtière des HES en Suisse, plaide pour un autre modèle de droit de promotion, dans lequel les HES pourraient délivrer elles-mêmes des doctorats.

Les sciences humaines ne produiraient plus de livres destinés à un grand public intéressé par des questionnements philosophiques et sociétaux généraux. Concentrés sur la publication de projets de recherche dans des revues spécialisées et sur l’obtention de moyens tiers pour consolider leur statut et leurs fonds, les chercheur·euse·s seraient engagés dans une compétition interne au monde académique plutôt que dans celle d’éveiller l’intérêt d’un·e lecteur·rice externe.

Le nombre de médecins-dentistes étrangers exerçant en Suisse croît sans cesse. La Société Suisse des médecins-dentistes (SSO) demande de durcir la reconnaissance des diplômes étrangers et de hausser le nombre de places de formation en Suisse.

Le gouvernement britannique a mis en place un fonds de 100 millions de livres pour attirer les chercheur·euse·s internationaux hautement qualifiés, potentiellement dissuadés de venir au Royaume-Uni après le vote sur le Brexit.

L’Université de Genève met un terme à sa collaboration avec Nicolas Giannakopoulos, directeur adjoint de l’Observatoire universitaire de la sécurité. Elle ne remet pas en question ses compétences professionnelles, mais regrette l’exposition médiatique dont il a fait l’objet à la suite du financement privé d’un séminaire qu’il a organisé en octobre 2016.

La Faculté de philosophie de l’Université de Zurich va hausser les exigences pour l’obtention d’un bachelor en sciences humaines. 15 crédits seront désormais dévolus au travail de bachelor, contre 6 à 12 actuellement. Le premier semestre de master sera également plus sélectif.

Dans cet éditorial, l’auteur remarque que l’Université de Saint-Gall est souvent critiquée en Suisse orientale, alors qu’elle contribue à la prospérité économique et au rayonnement culturel de la région. Il plaide pour une plus grande reconnaissance de l’institution et une meilleure utilisation du dynamisme qu’elle apporte.

Des copies d’examens d’étudiant·e·s de l’Université de Genève ont été dérobées à un expert. Aucune norme ne cadrant la gestion de ces documents, l’examen est considéré comme réussi.

De moins en moins d’études cliniques sont menées en Suisse. Pour l’industrie pharmaceutique, cette tendance, qui menace l’innovativité du pays, est due d’une part à la petite taille de la Suisse et d’autre part à la complexité de la procédure d’approbation des recherches par des commissions d’éthique. Susanne Driessen, présidente des commissions d’éthique suisses, estime que les procédures d’approbation ont été simplifiées ces dernières années et que le nombre d’études validées devrait augmenter en conséquence.

Selon les recommandations d’un groupe de travail, le Framework Programme Nine (FP9), programme de recherche européen succédant à Horizon 2020, devrait doubler en taille, soutenir la transition entre recherche fondamentale et applications commerciales, être moins bureaucratique, mieux inclure les citoyen·ne·s européen·ne·s et être ouvert plus largement à des pays ne provenant pas de l’Union européenne, comme le Canada et l’Australie. Malgré l’incertitude des négociations sur le Brexit, le rapport souligne que la prolongation de la collaboration avec le Royaume-Uni profiterait tant à ce dernier qu’à l’UE.

Durant la dernière décennie, trente-cinq personnes ont assuré une charge de cours au sein de l’Université de Fribourg sans toutefois être rémunérées par elle, dont six personnes provenant d’entreprises privées, indique le Conseil d’État fribourgeois dans un rapport. Les charges de cours non rémunérées concernent principalement des enseignant·e·s à la retraite, des personnes ayant travaillé auprès d’ambassades ou du personnel d’autres institutions collaborant avec l’Université.

Des chercheur·euse·s des Universités de Berne et Neuchâtel ont lancé le projet INNO-Futures, une plateforme internet visant à soutenir les idées originales à travers le partage des savoirs. De plus, ils invitent à la création d’un label « Swiss Innovated », qui permettrait aux innovations helvétiques d’être internationalement reconnues.

Jonathan Haidt, professeur de psychologie sociale à l’Université de New York, rapproche le phénomène des tensions croissantes relatives à la liberté de parole dans les universités américaines à un comportement religieux : une minorité d’étudiant·e·s partageant une culture de l’hypersensibilité se sentiraient attaqués lorsque leurs croyances seraient remises en question.

Le budget du prochain programme européen de recherche devrait être doublé afin de pouvoir résoudre les problèmes de croissance en Europe, estime Pascal Lamy, président du groupe d’expert·e·s chargé·e·s par la Commission européenne d’analyser les changements à faire après que le programme actuel arrivera à son terme en 2020. Il insiste par ailleurs sur la nécessité de soutenir l’innovation.

Dans les colonnes de la NZZ am Sonntag, Johann Schneider-Ammann a dévoilé le projet de la Swiss Entrepreneurs Foundation, un fonds privé destiné à soutenir les start-up suisses. Au total, ce sont près de 300 millions de francs qui ont déjà été promis à la fondation par divers contributeur·rice·s.

Patrick Aebischer, ancien président de l’EPFL, estime que la quatrième révolution industrielle contribuera à fournir de nouveaux contenus à analyser pour les sciences humaines, qui ne sont pas condamnées à disparaître sous l’effet de la digitalisation, mais peuvent en être enrichies. Les chercheur·euse·s des sciences humaines digitales pourraient ainsi constituer une importante plus-value pour les employeur·euse·s.

Les mises en garde contre le chômage massif provoqué par la révolution digitale sont alarmistes et cachent des enjeux politiques, estime l’historien des sciences Caspar Hirschi. L’automatisation serait plutôt un « violent programme de création d’emplois ».

Le canton de Bâle-Campagne sort gagnant des négociations avec Bâle-Ville sur le financement de l’université. Cette dernière, qui doit faire face à une concurrence internationale toujours plus forte, en subit pourtant les conséquences : les économies dans toutes les facultés et la possible augmentation des taxes d’études mettent en danger le futur de la formation à Bâle.