Les diplômé·es d’informatique et de gestion d’entreprises, qui historiquement connaissaient une certaine sécurité de l’emploi, vivent aujourd’hui une insécurité à cause de l’IA, comme en témoignent les récents licenciements par les géants de la technologie. Selon une journaliste du Tages-Anzeiger, la pensée critique et l’empathie sont des compétences qu’une IA ne peut pas remplacer, et ce sont des branches telles que la philosophie, la sociologie ou la littérature qui les enseignent. Ces branches permettent d’apprendre à penser au-delà de l’évidence et de la masse, «une compétence clé dans l’ère des machines apprenantes». Selon la journaliste, il est nécessaire d’avoir ainsi des personnes étudiant ces domaines qui comprennent les conséquences des nouvelles technologies et développent des solutions aux défis de la société. «[La pensée critique et l’empathie] sont indispensables pour que des pays comme la Suisse puissent se démarquer des industries de l’éducation telles que la Chine», écrit-elle.
L’autrice a nommé son article un plaidoyer pour les sujets «d’orchidée» («Orchideenfächer»), un terme familier désignant une matière d’étude originale, inhabituelle, rare, qui n’est enseignée que dans quelques universités ou suivie que par un petit nombre d’étudiants, et réagit avec cet article à une interview avec l’ex-banquier privé Konrad Hummler, qui avait avancé dans le colloque Ermatingen sur la migration que les responsables politiques devraient retirer aux universités les fonds publics destinés aux cursus «marginaux». Il commente par rapport à cela dans le Tages-Anzeiger du 08.10.2025: «Deux questions se posent : est-il juste qu’un pays comme la Suisse attire des spécialistes hautement qualifiés provenant de l’étranger ? Et notre propre population ne devrait-elle pas être en mesure de fournir ces prestations ? Nous ne devons toutefois pas tomber dans une économie planifiée en matière de politique éducative. Cela reviendrait à canaliser la relève vers des disciplines qui ne seront peut-être plus nécessaires dans cinq ans.»