Dans le cadre de la réunion annuelle des lauréats du prix Nobel de Lindau (DE), l’ingénieure en biochimie américaine Frances Arnold, lauréate du prix Nobel de chimie en 2018 et ancienne conseillère à Washington D.C. donne une interview au Tages-Anzeiger.
Selon elle, ce sont les coupes budgétaires qui causent le plus de dégâts dans le paysage académique américain. Celles-ci signifient que dorénavant deux fois moins de jeunes chercheur·euses pourront se lancer dans la science, impliquant alors un manque de relève de la génération actuelle. L’ingénieure observe actuellement un double phénomène inquiétant: une fuite des cerveaux à l’étranger, combinée à une absence d’arrivée de nouveaux talents dans le pays. Elle explique en outre que l’année prochaine comprendra une baisse considérable de doctorant·es dans de nombreuses universités. Selon elle, les dégâts actuellement causés sont irréversibles. En effet, même si un prochain gouvernement serait très favorable à la science, certaines connaissances spécialisées seraient irrémédiablement perdues, «car les meilleurs éléments cherchent d’autres emplois», indique-t-elle.