«La très conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a semblé prête lundi à mettre un terme aux programmes de discrimination positive à l’université. Ce serait un nouveau demi-tour historique après son revirement sur l’avortement.»
1 Nov 2022
1 Nov 2022
«La très conservatrice Cour suprême des Etats-Unis a semblé prête lundi à mettre un terme aux programmes de discrimination positive à l’université. Ce serait un nouveau demi-tour historique après son revirement sur l’avortement.»
18 Oct 2022
Dans le but de garantir l’égalité des chances, le Grand conseil genevois a accepté vendredi un projet de loi qui imposera dès la rentrée prochaine l’anonymisation des épreuves écrites à l’Université de Genève. Cette mesure fut initiée par le parti socialiste qui remet fortement en cause l’intégrité des professeur-es quant au favoritisme et discriminations, que cela soit conscient ou pas de leur part.
L’anonymisation des examens est déjà une pratique courante dans certaines Hautes écoles suisses.
5 Oct 2022
L’Ecole polytechnique de Zurich (EPFZ) a lancé un programme de sensibilisation contre le racisme, le «Black History Month», à l’image des programmes des universités états-uniennes. «On parle donc de « Black History », les universitaires asiatiques de l’EPFZ peuvent également se sentir concernés, puisqu’il est également question de « BIPoC » à un autre endroit. BIPoC (Black, Indigenous and People of Colour) est le nom donné aux non-blancs dans le jargon de la diversité.»
L’autrice de l’article paru dans la NZZ qualifie l’accent mis sur l’histoire des personnes noires comme «un peu recherché dans nos contrées», tout comme la méthode appliquée: deux cours sur trois sont offerts «en stricte ségrégation», ce qui rappellerait l’époque coloniale. «La nouvelle volonté de trier les gens en fonction de leur origine ou selon un schéma victime/coupable nous mène sur un terrain trop glissant.»
Par ailleurs, dans les récentes années, les médias ont écrit sur des cas de racisme dans l’EPFZ contre des chinois (en 2022) et des asiatiques (en 2018), il ne serait pas certains que les personnes asiatiques qui s’estiment victime de racisme s’intéresseraient à un webinaire dans le cadre du «Black History Month».
«Le racisme ne doit pas avoir sa place dans une haute école renommée. Il est juste et important que l’EPF aborde ce thème. Mais avec le « Black History Month », elle mise sur une offre toute faite, manifestement conçue pour d’autres conditions sociales. Il serait plus important, plutôt que de surfer sur une tendance internationale, que le centre de soutien («Meldestelle»), qui existe bel et bien à l’EPF, agisse immédiatement lorsque quelque chose se passe.»
5 Juil 2022
Selon une étude sur l’ascension scolaire des immigrant-es en Suisse, les enfants d’immigré-es surpassent largement leurs parents en termes d’éducation. Concrètement, près de 90% des « secondos » jouissent d’une mobilité ascendante : concernant les enfants issus de familles faiblement qualifiées (sans formation post-obligatoire), 32% atteignent le niveau tertiaire, et 57% le niveau secondaire II. Pour celles et ceux dont le parent a achevé un niveau secondaire II, près de la moitié (46%) présentent une mobilité ascendante (niveau tertiaire).
Cette tendance est semblable à la mobilité sociale mesurée chez les enfants natifs de la Suisse. Parmi les parents primo-migrant-es de niveau tertiaire, 68% des enfants atteignent le même niveau, une proportion plus élevée que chez les natifs (63%).
Selon l’auteur de l’étude, «Afin d’éviter l’émergence de minorités défavorisées, qui resteraient cantonnées dans des activités faiblement qualifiées, il est important de vérifier que le système scolaire offre à chacune et chacun, quelle que soit l’origine, les mêmes chances de réussite. Les résultats obtenus suggèrent que des adaptations allant dans ce sens sont toujours nécessaires.»
3 Mai 2022
«La plupart des étudiants étrangers fuyant la guerre et tentant de se réfugier en Suisse ne répondent ni aux critères d’octroi du statut de protection S ni à ceux de l’asile. La raison? Ils étaient en Ukraine pour des études. Les ressortissants étrangers, dont des étudiants provenant d’Afrique et du Moyen-Orient, ne bénéficient de fait d’aucune solution concrète pour la suite de leur formation. Le risque est qu’ils soient renvoyés dans leur pays d’origine et qu’ils ne puissent plus suivre leur formation. Une tribune a été lancée mercredi en vue de soutenir ces étudiants. Plus de trente enseignants d’universités et de hautes écoles suisses demandent au Conseil fédéral de garantir la suite de leur cursus académique.»
17 Mar 2022
Actuellement, le CERN compte 1100 scientifiques affiliés à des instituts russes dans son programme expérimental. Selon le témoignage d’un chercheur russe, depuis l’invasion russe en Ukraine, «des responsables de recherche refusent de publier des articles de cosignataires russes ou de laboratoires financés par la Russie et appellent à la direction d’adopter cette pratique. Interrogée à ce sujet, une porte-parole commence par rappeler «la longue tradition» du CERN voulant que «tous les participants à une collaboration puissent signer les papiers». Et assure que la décision prise le 8 mars par le Conseil du CERN de ne plus engager de nouvelles collaborations avec la Russie et ses instituts «ne change rien à cela». «Le sujet semble cependant en débat», estime l’auteur de l’article.
L’article principal parle de la situation difficile des Russes en Suisse, «Virés par leur
banque, stigmatisés au travail, ils racontent comment le conflit les rattrape ici.»
17 Mar 2022
Mariano Delgado, doyen de la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, a suspendu l’éminent professeur et métropolite Hilarion, car il n’a pas dénoncé l’invasion russe. Selon une lettre de lecteur de Yannick Tiefnig, «Au lieu d’imposer une propagande politique à un professeur, M. Delgado devrait appliquer l’article 16 de la Constitution fédérale garantissant la liberté d’expression. Il devrait aussi relire l’article 1 de la loi sur l’université qui en fixe ses missions: transmettre et faire progresser les connaissances scientifiques avec objectivité et dans un esprit de tolérance […]. Dans un communiqué publié sur le site de l’Uni, ce doyen affirme que «le silence, lorsqu’il faut parler haut et fort, ne fait pas partie de la tradition prophétique du christianisme, telle qu’elle est marquante pour notre faculté» (sic). Les plus anticléricaux lui rappelleront que notre Alma mater n’a pas – ou plus – une telle tradition.
Sur la même page, la Rectrice de l’Université de Fribourg, condamne «l’agression de la Russie contre un état souverain. […] Il est essentiel de continuer à réagir fermement au non-respect de règles fondamentales du droit international par la Russie. Au final, il s’agit d’éviter une érosion de principes fondamentaux de l’ordre juridique international, tels que le respect des droits humains ou l’interdiction du recours à la force.»
22 Déc 2021
Jocelyn Bell Burnell, selon la NZZ «l’astronome la plus connue de notre temps», est interviewée sur son parcours. Elle dit que la situation s’est améliorée pour les femmes. A son avis, l’engagement pour l’égalité des chances et une plus grande diversité doit venir des institutions qui distribuent des fonds de recherche. «Il est donc important d’observer attentivement combien sont présentes dans un domaine donné et si elles sont promues, combien de personnes de couleur sont présentes et si elles sont promues. Tant que les mesures ne sont que volontaires, cela ne fonctionnera pas. Mais dès que l’argent y est attaché, la diversité est prise au sérieux.»
12 Avr 2021
A l’EPFL la commission Polyquity de l’association des étudiant·es se démarque depuis plus d’une année par sa lutte pour l’égalité et la protection des minorités. S’inspirant du plan de protection Covid-19 pour les événements de l’EPFL, elle a rédigé des plans de protection «minorités» pour faire face aux «nombreuses» agressions sexuelles et harcèlements qui ont lieu pendant les fêtes dans ou proches de l’EPFL. Par ailleurs, elle demande une sensibilisation aux questions d’harcèlement et de sexisme pour les coachs qui encadrent et apportent un soutien académique aux nouveaux et nouvelles arrivants sur le campus. D’autres projets visent à mettre à disposition gratuitement des produits menstruels sur tout le campus, d’installer des WC non-genrés et de rendre possible l’obtention d’un diplôme non-genré sur demande.
25 Fév 2021
Le Secrétaire général de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales (ASSH) Markus Zürcher estime que face au développement démographique, le système d’éducation suisse ne forme pas assez de personnes hautement qualifiés pour correspondre au besoin du marché de travail, par exemple dans des professions de soins infirmières.
Selon un rapport de l’ASSH en 2009, le problème consiste d’une trop grande sélection au dépens de l’intégration. Le SEFRI et la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) «n’ont pas apprécié ces analyses». Ils se seraient plaints que le fédéralisme dans le système éducatif n’était pas respecté et que le rapport poursuivait un agenda politique plutôt que scientifique.
En 2018, le Conseil suisse des sciences (CSS) s’est penché sur la question de la sélection sociale. Dans un article paru en 2015, Wolf Linder, politologue et membre du CSS, avait déjà constaté que la «révolution de l’éducation», qui a débuté en 1959, 1963, et 1964 avec des rapports d’experts, n’a pas été achevée parce que les «réserves de talents» des classes défavorisées sur le plan éducatif (« bildungsfern ») ne sont pas exploités.
En 2019, la Commission du Conseil national de la science, de l’éducation et de la culture (CSEC) a repris les proposition du CSS dans une motion. Cette dernière a été acceptée par le Conseil national, mais rejetée par le Conseil fédéral et le Conseil des États. Markus Zürcher regrette que ces efforts politiques «ont fini en eau de boudin». Par ailleurs, le Message FRI du Conseil fédéral pour 2021-2024 «n’est que faiblement réceptive à ces préoccupations», en soulignant l’égalité formelle des chances et la compétence des cantons pour les questions de l’éducation.
En 2020, les Académies suisses des sciences ont publié une étude sur la «pression de la tertiarisation», qui indique un «dysfonctionnement de la sélection précoce». Selon Markus Zürcher, le passage d’un système de sélection à un système de promotion serait facile à réaliser, à l’instar des écoles privés. Ces écoles derniers encouragent les élèves de la crèche jusqu’à la 9ème année selon leurs facultés, talents, potentiation et capacités. Sa sélection aurait lieu à la fin de l’école obligatoire auprès des institutions qui les accueillent ensuite.
9 Fév 2021
Trois ancien étudiant-e-s en MBA de l’Université de Saint-Gall avaient accusé-e-s plusieurs professeur-e-s d’avoir exclu-e-s des étudiant-e-s «d’états tiers» et d’avoir fait des remarques racistes. Une commission interne a enquêté cette affaire «sur la base de différents documents et des entretiens avec diverses personnes.» Les étudiant-e-s accusateurs-rices n’ont pas été interrogé. L’université les conseille de s’adresser au bureau de dénonciation («Meldestelle für Missstände») ou au bureau de médiation.
Le rapport, strictement confidentiel, vient à la conclusion qu’«aucune des allégations n’a été confirmée».
21 Jan 2021
Selon une étude du KOF, l’institut de recherche de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, publiée dans le revue Nature, les candidats étrangers seraient plus fortement discriminés lorsque leurs dossiers sont évalués avant midi ou en fin d’après-midi. Même tendance sur les stéréotypes liés au genre.
A qualifications égales, les Suisses restent privilégiés sur le marché du travail suisse. Les postulants d’origine étrangère sont contactés 6,5% moins fréquemment que les Helvètes, une discrimination plus marquée envers les candidats originaires d’Asie, d’Afrique ou des Balkans.»
8 Déc 2020
L’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) connait une crise #MeToo suite à multiples témoignages de harcèlement, d’homophobie et de racisme de la part d’étudiant-e-s. Près de 120 témoignages de sexisme et d’homophobie ont été publiés sur Instagram par par Polyquity, une commission estudiantine spécialisée dans les questions d’égalité. Elle est elle-même issue d’Agepoly, l’association étudiante de l’EPFL.
L’EPFL quant a elle a soutenu cette démarche et sa porte-parole, Corinne Feuz, se dit «choquée» face à la nature des témoignages. La cellule «respect», [l’instance interne à l’EPFL qui évalue les plaintes formelles relatives au mobbing et au harcèlement sexuel], semble être trop peu connue. Dès janvier, deux nouveaux postes de vice-présidence seront «directement impliqués pour améliorer la situation».
Cette réaction de l’EPFL est jugée insuffisante par certain-e-s. «Tout va trop lentement au niveau de l’institution», regrette Nicolò Ferrari, président de l’Agepoly. Un sondage aurait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2016-2017.
2 Nov 2020
Plusieurs journaux scientifiques regrettent le manque de diversité dans leurs journaux en termes de race et de genre, mais manquent de données sur ces indicateurs.
Ambika Kamath, écologiste comportementale à l’Université de Californie, questionne les journaux: «Qu’est-ce que cela signifie de dire «je suis en faveur de la diversité» alors que vous n’avez même pas pris en compte l’état de la diversité dans votre propre institution?»
30 Oct 2020
Un projet de loi déposé début octobre au grand Conseil de Genève demande l’anonymisation des examens écrits à l’Université de Genève. L’objectif : l’égalité de traitement. Anonymiser les copies quand possible permet d’écarter les biais, conscients ou inconscients, du correcteur où de la correctrice.
Le principe d’anonymisation et est déjà en vigueur dans plusieurs hautes écoles en suisse. A l’Université de Lausanne (UNIL) par exemple, les examens dans la faculté de médecine fonctionnent selon ce principe. La direction de l’UNIL a décidé de généraliser cette pratique, mais la phase pilote prévue ce printemps a été repoussée en raison de la pandémie.
Dans l’idée, l’Université de Genève est favorable à la proposition, mais met en avant ses limites. Certaines modalités d’évaluation ne s’y prêtent pas si facilement, comme par exemple dans des écrits en lettres, ou le sujet est défini en amont avec le professeur.
La Commission de l’enseignement supérieur se penchera sur ce projet de loi prochainement, mais la date précise n’est pas encore connue.
20 Oct 2020
A l’Université de Genève, un programme appelé «Horizon académique» permet aux réfugié-e-s qui ont déjà une expérience universitaire de suivre des cours universitaires pendant une année. Ce programme sert de passerelle, et les participant-e-s auront ensuite le droit de s’immatriculer à l’université, ce qui leur ouvre des perspectives d’avenir professionnel et d’intégration sociale.
28 Sep 2020
Le programme MBA de l’Université de Saint-Gall (HSG) est accusé de racisme par Marcus Soares, ancien étudiant originaire du Brésil. Ce dernier témoigne avoir été discriminé et exclu par rapport à ces collègues suisses et allemands.
Lors d’un événement organisé par une grande banque suisse pour recruter des étudiant-e-s en MBA, les participant-e-s ont été sélectionnés en fonction de leur origine. «La majorité des étudiants sélectionnés étaient originaires de Suisse et d’Allemagne – je n’ai même pas été invité au départ» explique Marcus Soares.
28 Fév 2020
Invité·es par la rédaction du Temps, quatre jeunes y ont publié des articles. Parmi ces articles, celui de Navid Samadi, qui raconte son intégration en Suisse, après la reconnaissance de son statut de réfugié. S’il loue l’accueil que lui a réservé la société civile, il se montre nettement plus critique envers l’administration et la bureaucratie, notamment de l’UNIL et du canton de Vaud: «L’UNIL met en place un certain nombre de dispositifs pour les réfugiés qui sont loin d’être suffisants. En plus, l’information circule mal, et on ne sait pas à qui s’adresser pour des renseignements. Je connais plusieurs personnes qui ont dû renoncer à un projet d’études supérieures notamment à cause de la difficulté d’y accéder, alors qu’ils avaient le bon profil. D’autres finissent par quitter le canton de Vaud pour étudier à Genève où il y a un programme qui vise spécifiquement les réfugiés, ou dans d’autres cantons romands.»
14 Mai 2018
La Suisse souhaite approfondir la coopération dans la recherche avec l’Iran. Or, les chercheur·euse·s d’Iran (de Corée du Nord, de Cuba, du Soudan et de Syrie) n’ont actuellement pas accès à certains projets et laboratoires de haute technologie, issus de partenariats de hautes écoles avec des entreprises sous juridiction américaine ou étrangère. Comme l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH travaille souvent avec ces entreprises, des doctorant·e·s iranien·ne·s sont exclus des laboratoires qui se trouvent dans cette société, mais qui sont normalement accessibles pour des doctorant·e·s. Un chercheur iranien regrette que l’ETH ne conclue pas d’accords de coopération qui permettraient l’accès aux laboratoires sous certains conditions. Ce type d’accord existe par exemple au CERN.