Face aux projets d’austérité du gouvernement suisse, qui prévoit notamment de doubler les frais d’études pour les étudiant·es suisses et de les quadrupler pour les étrangers, de nombreux étudiant·es ont manifesté à travers le pays. Pour éviter ces coupes budgétaires, la Conseillère nationale socialiste Sarah Wyss (SP, Bâle) propose une alternative : créer un fonds alimenté par les excédents de la Banque nationale suisse (BNS) afin de financer les universités, en particulier les filières d’importance nationale comme les sciences de la vie. Ce fonds impliquerait à la fois la Confédération et les cantons.
Actuellement, ces excédents servent à rembourser les dettes liées à la pandémie Covid-19. Le projet de Sarah Wyss suscite donc la controverse : certains, comme le président de la SVP bâloise Peter Riebli, estiment qu’une nouvelle solution fédérale est nécessaire, mais se demandent qui paiera les dettes si les excédents sont utilisés autrement. D’autres, comme le centriste Marc Scherrer, jugent l’idée réaliste et digne d’examen, compte tenu des difficultés financières du canton de Bâle-Campagne.
Sarah Wyss admet que sa proposition n’est pas une solution définitive, mais souhaite ouvrir un débat national sur un financement équitable et durable des universités. Elle suggère que certains cursus, considérés d’intérêt national, soient financés par ce fonds, comme l’ETH de Zurich l’est par la Confédération.
La commission des finances du Parlement discute actuellement de l’usage des excédents de la BNS. Sarah Wyss veut y soulever la question de savoir s’il est vraiment pertinent de rembourser la dette au moment où la quote-part d’endettement de la Suisse est historiquement basse.
Enfin, la conseillère nationale Florence Brenzikofer (vert·es) soutient cette démarche et plaide, elle aussi, pour un modèle de financement à long terme des hautes écoles, garantissant la stabilité et l’investissement dans la formation, considérée comme la principale ressource du pays.