Des femmes cadres accusent le Rectorat de l’Université de Genève de sexisme et de mobbing lié au genre. Un vice-recteur est au coeur des reproches, alors que l’Université de Genève (UNIGE) vient de lancer une campagne affirmant haut et fort «la tolérance zéro» envers le harcèlement sexuel. Le Rectorat réagit en annonçant l’ouverture d’une enquête «indépendante». Il dit aussi avoir pris connaissance «avec consternation» de l’article paru dans le Courrier (01.12.2017). Il relève que les reproches de sexisme et de mobbing à l’encontre de femmes cadres sont formulés à l’encontre de l’Alma mater depuis un an (2016) et font l’objet de divers articles.
En effet, il y a deux ans (2015), à l’époque de la transition entre l’actuel Recteur et le précédent, une doctorante dit avoir informé Yves Flückiger, Recteur de l’Université de Genève, des souffrances qu’elle avait endurées, durant ses années de doctorat, en raison du comportement sexiste et paternaliste de son directeur de thèse, qui fait aujourd’hui partie du Rectorat. Elle explique n’avoir bénéficié d’aucune écoute de la part de M. Flückiger, qui lui a répondu qu’il s’agissait d’un problème de personnes comme il y en a tant entre un doctorant et son directeur. De plus, lors de sa nomination en mars 2015, le futur patron de l’université a annoncé que le professeur en question ferait partie du Rectorat et qu’il s’occuperait notamment du Service de l’égalité.
Vendredi (01.12.2017), le Recteur Yves Flückiger a décidé d’ouvrir une enquête indépendante afin d’établir «l’existence et la nature exacte des faits rapportés dans la presse.» Le porte-parole Marco Cattaneo confirme la volonté du recteur «de tirer cela au clair: on ne peut pas avoir en même temps une campagne qui invite à libérer la parole des femmes et des accusations de sexisme».