Mauro Ferrari, Président du Conseil européen de la recherche (CER) depuis le 1er janvier dernier, a donné sa démission le 7 avril. Il se dit déçu d’un système dans lequel il y aurait trop d’obstacles institutionnels et politiques pour trouver rapidement des solutions à la crise du COVID-19. Il avait proposé une motion pour un financement «top down» de la recherche sur le COVID, au lieu de «bottom up», mais sa proposition a été refusée. Il regrette dans une lettre ouverte que le CER ne considère pas l’impact bénéfique sur la société comme un critère de financement.
Cette version est démentie par ses ancien·nes collègues, dont l’allemand Christian Ehler, qui l’accuse plutôt de dévier de l’approche habituelle de l’institution et de ne pas respecter ses bases légales. On l’accuse également d’avoir passé trop de temps à d’autres activités, comme membre du Conseil d’administration d’une entreprise pharmaceutique aux Etats-Unis, par exemple. (Les divers points de vue et accusations au sein du CER sont résumés plus en détail dans l’article de ScienceBuisness.)
La League of European Research Universities (LERU) a publié aujourd’hui une prise de position écrite par Jean Chambaz, Président de la Sorbonne. Il tire à boulet rouge: «Mauro Ferrari tells his own story to justify his resignation. In doing so, he has demonstrated how much he underestimates the significance of independent bottom up research and of the intrinsic commitment of researchers to contribute to society by developing new fundamental insights.»