Un supplément de la Neue Zürcher Zeitung s’est consacré à plusieurs questions globales concernant les carrières académiques : la situation de précarité du corps intermédiaire, la différence de statut entre les chaires professorales et les assistant·e·s professeur·e·s, les transformations des structures d’organisation et de direction des hautes écoles, le cas d’Oxford et les possibilités de reconversion dans le privé après des années de travail dans la recherche.
Michael Hengartner, Recteur de l’Université de Zurich, et Florian Lippke, assistant à l’Université de Fribourg, débattent ensemble de ces questions. En ce qui concerne la répartition, entre professeur·e·s et assistant·e·s, de l’enseignement et de l’encadrement des étudiant·e·s, Hengartner reconnaît qu’un risque d’exploitation existe et qu’il faut assurer au corps intermédiaire suffisamment de temps pour la recherche, ultérieurement essentielle à une possible procédure de nomination. Lippke relève la centralité qu’ont les chaires professorales dans le système académique et dont dépendent les chercheurs·euses, qui pour la plupart n’y accéderont pas et pour lesquels il faudrait mieux définir des charnières de reconversion dans le privé. Les subsides Ambizione du FNS rendent leurs bénéficiaires dans leur recherche plus indépendants de ce système. Pour Hengartner, les commissions dans lesquelles siègent désormais les doctorant·e·s et les assistant·e·s permettent de diminuer le pouvoir des professeur·e·s afin que ce ne soit plus une seule personne qui soit responsable. De plus, il considère que les chercheur·euses ont de bonne compétences pour se rediriger vers le privé, mais qu’ils devraient bien souligner qu’ils sont polyvalents en plus d’être des spécialistes dans leur domaine. Des alternatives existent à la traditionnelle distinction faite entre professeur·e·s et corps intermédiaire. Hengartner reconnait l’avantage de la création de postes liés à l’enseignement plutôt qu’à la recherche, mais il faudrait tout de même garder un pied dans la recherche. Quant à l’égalité des chances pour les carrières académiques et la conciliation avec une vie de famille, Hengarner estime qu’il faut renforcer leur attractivité pour les femmes, alors que Lippke relève qu’il n’est pas impossible d’aller dans ce sens tant que les frais de garde des enfants lors d’un congrès scientifique ne seront pas remboursés.