Suite à la médiatisation de l’«affaire du sanglier», où certaines communications et un projet de dissertation de la filière Urban studies ont été jugés «antisémites», l’Université de Bâle en tire des conséquences.
Une enquête sur la filière a pu «identifier divers problèmes» mais n’a trouvé «aucune lacune systématique dans la gestion institutionnelle de la qualité».
L’indépendance de cette enquête est mise en cause par les journalistes (NZZ, Basler Zeitung, Aargauer Zeitung, Bajour) parce qu’elle a été faite par la faculté de philosophie et d’histoire qui est responsable de la filière.
Dès lors, l’université souhaite encourager une plus grande sensibilité pour la limite entre science et engagement [politique]:
- tout contenu chargé sur le site de l’institut sera contrôlé selon le principe de la double vérification
- le site web de la filière Master «Critical Urbanismus» sera retiré
- les directives de communication de la filière Urban Studies seront revues
- la filière sera mieux intégrée dans la faculté d’histoire
- le contenu «problématique» (les prises de position, les signatures de boycott avec mention de l’université, etc.) ont été retirés
Le journaliste de CHmédia (Aargauer Zeitung) estime que les manquements de la faculté sont une conséquence de manquement de la faculté et du rectorat: initialement, la filière était censée être la première étape pour mettre en place une nouvelle faculté d’architecture. Mais cette idée n’a pas été poursuivie, et «la construction inachevée» a été «démantelée», avec comme résultat une discipline très limitée sur le plan méthodologique, d’une chaire et sans connexion essentielle avec les disciplines voisines. «Dans [le paradigme post-colonial], la science objective n’est pas non plus la mesure de toutes choses. Il s’agit plutôt d’une «science participative», qui conduit inévitablement à une attitude plus activiste.» Déjà en février 2023, la faculté a mis en place une commission pour mieux «intégrer» la filière.
La journaliste de Bajour estime que les conséquences prises ont comme effet de limiter la liberté académique. Elle défend la pertinence de la théorie post-colonialiste dans le master en Urban Studies, car celui-là est une collaboration avec l’Université du Cap (Afrique du Sud).
Dans une interview, le doyen de la faculté Martin Lengwiler évoque l’idée d’un code de conduite pour les sciences humaines qui demande que la recherche scientifique soit faite en respectant des critères éthiques, «par exemple que des positions discriminatoires ou antisémites ne soient pas tolérées. »