Depuis 25 ans, «près de 16 millions d’animaux ont fait l’objet de recherches» en Suisse, dont plus de 570’000 en 2021. Les souris, les rats, les oiseaux et les poissons sont les grands favoris des chercheur∙euses. «Le canton de Bâle-Ville figure en tête des statistiques comme lieu d’implantation. Et l’origine des animaux a évolué depuis le début du recensement : le nombre d’animaux issus d’élevages nationaux a diminué, tandis que ceux provenant de l’étranger ont augmenté.» Autre évolution dans la pratique, le nombre d’animaux subissant des expérimentations de niveau 3, le plus éprouvant, est passé en dix ans de «13’807 à 25’752, soit le chiffre le plus élevé depuis le début du millénaire.»
Le Professeur Hanno Würbel, Directeur du département de protection des animaux à l’université de Berne et président de la Commission nationale d’éthique de l’expérimentation animale s’exprime sur les traitements faits aux animaux. Cages trop petites enfreignant la loi sur la protection animale, euthanasie au CO2 et élimination de groupes contrôles non-infectés, ce sont les institutions publiques et les scientifiques qui utilisent le plus d’animaux en laboratoire. «Les instituts publics utilisent donc de plus en plus d’animaux de laboratoire. Alors que les pouvoirs publics dépensent beaucoup d’argent pour obtenir le résultat inverse.» Martina Weiss, Secrétaire générale de l’association faîtière swissuniversities s’explique : «L’industrie délègue parfois ses projets aux hautes écoles sous forme de recherche sur mandat».
Bien que « [l]a grande majorité des expériences sur les animaux se déroulent correctement [et que] les chercheurs travaillent consciencieusement», certain∙es scientifiques enfreignent la loi, pratiquant sans autorisation, affamant les animaux ou négligeant de les anesthésier lors d’opérations chirurgicales. Néanmoins les peines pour ce genre de cas ne va pas au-delà d’une simple amende, ce que déplore la fondation Tier im Recht.