En 2017 encore, seule une minorité d’études est publiée en libre accès. Mais les bailleurs de fonds de la recherche européens sont de plus en plus nombreux à exiger que les fruits de la recherche publique soient consultables par tous. En outre, « avec le développement de l’édition en accès ouvert, les scientifiques ont pris l’habitude de payer pour publier. Certains acteurs douteux ont vu là une aubaine. Les pratiques sont variables, allant de la pure arnaque jusqu’à des revues honnêtes, mais qui offrent un service insuffisant », explique Jean-Blaise Claivaz, responsable Open Access et données de recherche à l’UNIGE. Martin Vetterli, Président de l’EPFL, estime : « Le monopole des éditeurs traditionnels va finir par tomber, à part peut-être pour certains titres très prestigieux comme Science et Nature, qui valent aussi pour leur travail de sélection. » Marc Dupuis, Président de l’ACIDUL, l’Association du corps intermédiaires et des doctorant·e·s de l’UNIL, le phénomène « publish ou perish » n’est qu’une facette du libéralisme scientifique, qui s’attaquerait aux personnes, aux structures et à la science : au niveau des individus, il est attendu que les scientifiques travaillent sans compter les heures. Au niveau structurel, le besoin de vitesse incite à recourir aux raccourcis, qui mettent parfois en péril une recherche de qualité et également au niveau institutionnel, « une de ses manifestations est l’engagement des collaborateurs à temps partiel pour leur demander de travailler à temps plein. »