Les auteur-e-s, la directrice et le vice-directeur de la Haute école de Lucerne, s’adressent aux critiques que les HES et les universités se rapprochent trop. Dans cette société des connaissances (« Wissensgesellschaft»), il y aurait une tendance d’attacher un prestige à tout ce qui est «académique» plutôt qu’appliqueé : de la recherche fondamentale plutôt que la recherche appliqué, le financement par le FNS plutôt que celui d’Innosuisse, etc.
Les universités seraient vues comme particulièrement excellentes et digne de financement quand elles font beaucoup de recherches. Ceci se reflèterait sur beaucoup de systèmes d’accréditations. Manque de financement de base pour la recherche, les HES seraient beaucoup plus dépendants de financement tiers que les universités, et ceux-ci auraient seulement suffisamment de moyens si les institutions publient dans beaucoup de journaux «haut classés» et s’ils sont bien connectés dans la communauté scientifique.
A l’autre côté, les universités se verraient obligés de démontrer leur pertinence en s’orientant plus à la pratique. Ainsi, en 2018, l’EPFZ a récolté 36% des fonds Innosuisse, des fonds qui sont typiquement destinés aux collaborations de recherches appliqués entre HES et entreprises. «La différenciation des profils est à peine visible». Le même cas de figure serait valable pour les formations continues.
Les auteur-e-s préconisent des incitations financières pour les institutions qui gardent leur profil et la mise à disposition, surtout dans la recherche, d’autant de moyens aux HES qu’au universités.