Dans un communiqué, la Swiss Medical Students’ Association (Swimsa) affirme que des études de médecine ne coûteraient pas en Suisse 100 000 francs par an, comme semble le penser l’opinion publique, mais au contraire CHF 30 000. L’Office fédéral de la statistique (OFS) affirme que les deux chiffres sont corrects, et qu’il s’agit d’une question d’interprétation. Alors que les CHF 30 000 correspondent aux coûts de la formation de base pour la médecine humaine, les CHF 100 000 englobent également les coûts de la recherche, répartis par personne. La Swimsa dénonce ainsi un «malentendu» qui est «devenu la norme» pour les politiciens et les journalistes. Ce malentendu empêcherait de créer de nouvelles places d’études en médecine, devenues urgentes. Toutefois, les études de médecine ne peuvent pas être considérées indépendamment de la recherche, estime swissuniversities, qui affirme notamment que l’enseignement est basé sur la recherche et nécessaire pour maintenir une formation de qualité.
Si le communiqué de la Swimsa n’a pas été unanimement bien reçu dans le milieu académique, il a néanmoins permis d’avancer l’idée d’un rééquilibrage des budgets entre enseignement et recherche dans le domaine de la médecine. Yvonne Gilli, présidente de la Fédération des médecins suisses FMH, peut s’imaginer que des chaires sans budget de recherche soient créées en complément. Cela permettrait de supprimer une grande partie des coûts.
Roman Hari, doyen pour l’enseignement à la faculté de la médecine de l’Université de Berne, estime que ce modèle n’est pas réalisable. «En tant qu’université, on ne trouve pas de professeur-es qui enseignent exclusivement. Les meilleures personnes sur le marché académique souhaitent faire les deux, l’enseignement et la recherche.» Il estime que toute l’université, et donc chaque étudiant, profite d’une recherche de qualité avec de bons professeurs et de bons appareils. Le journaliste Renato Schatz y ajoute : «Bien sûr, les universités ne veulent pas renoncer à ce luxe.»