La responsable des soins du Département réadaptation et gériatrie (DRG) des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ainsi que plusieurs collaborateur·ices ont dénoncé des propos à caractères racistes au sein de leur institution. La direction générale des HUG a alors mandaté un cabinet d’avocats vaudois, afin de mener un audit. L’enquête a récolté une septantaine de témoignages relatant des propos discriminatoires et racistes au sein de l’institution, en particulier entre les cadres et le personnel de terrain, souvent d’origine étrangère. Il a également fait état de dysfonctionnements managériaux.
Selon plusieurs employé·es, l’enquête «minimise les propos discriminatoires en les expliquant en partie par des conflits de personnes». «Il y a un racisme systémique au sein de l’institution», indique une source interne. Bien qu’il soit réfuté par la direction, un potentiel conflit d’intérêts entre le cabinet d’avocat et l’hôpital pourrait exister. Il est notamment déploré que peu de collaborateur·ices de terrain aient été entendu·es comparé aux cadres dans le cadre de l’enquête. De plus, aucune sanction n’aurait été prise jusqu’ici, si ce n’est celle d’une victime potentielle qui aurait été «mise à l’écart», alors que la cadre mise en cause poursuivrait ses activités sur un autre site.
Il a alors été demandé à la direction générale de «revoir la portée de l’audit pour que l’enquête externe traite du problème de discriminations à l’échelle de l’institution». Ses conclusions devraient aboutir, selon le personnel, à «des recommandations concrètes (suivi, prévention, procédures claires) pour améliorer le climat de travail et corriger les comportements problématiques». Les collaborateur·ices demandent également la mise ne place de «personnes-ressources» pour accompagner les victimes de discrimination, et exigent des sanctions.
Les HUG déclarent poursuivre des investigations afin de «prendre d’éventuelles décisions managériales ou des mesures individuelles».