Les doctorant·e·s sont particulièrement sujette au harcèlement psychologique. C’est ce qu’avance Heidi.News dans un article accompagné de deux témoignages. L’article illustre la vulnérabilité des doctorant·e·s face au harcèlement et aux abus de pouvoirs dans les institutions académiques romandes.
A titre exemplaire, une enquête de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) menée en 2019 démontre que 14% des doctorant·e·s de l’EPFL déclarent avoir subi du harcèlement psychologique dans le cadre de leur doctorat, ce qui représente 314 cas dans son ensemble. Evalué avec une seconde méthode, le chiffre baisse cependant à 7.7% pour les personnes «ayant fait l’expérience de comportements correspondant à la définition du harcèlement psychologique».
La racine du problème se trouverait ainsi dans la dépendance forte vis-à-vis des directeurs et directrices de thèse. «Les doctorants se retrouvent mécaniquement dans un rapport de dépendance avec leur directeur de thèse, qui est à la fois la personne qui évalue leur travail, les introduit dans le réseau, fait (ou défait) leur réputation dans des domaines qui parfois ne comptent que quelques dizaines de spécialistes au niveau mondial, mais aussi, bien souvent, paie leur salaire en les employant comme assistants.»
Ces dernières années, dans les universités et hautes écoles romandes, les dispositifs pour soutenir les doctorant·e·s qui souhaitent dénoncer des comportements abusifs se sont multipliés. Une évolution que la chercheuse en psychologie sociale à l’Université de Genève juge positif, mais pour le moment trop lente.