«Les mobilisations étudiantes de l’UNIL et de l’EPFL suscitent le débat au Grand Conseil. L’événement soulève des questions sur la neutralité et le rôle de l’université.»
7 Mai 2024
7 Mai 2024
«Les mobilisations étudiantes de l’UNIL et de l’EPFL suscitent le débat au Grand Conseil. L’événement soulève des questions sur la neutralité et le rôle de l’université.»
7 Mai 2024
Le recteur de l’Université hébraïque de Jérusalem parle dans une interview du succès des programmes pour favoriser les échanges entre les étudiant-es israéliens juives et arabes israéliens (17% des étudiant-es). 7000 étudiant-es avaient été appelés à l’armée. Le recteur affirme qu’il n’a pas eu vent d’un seul conflit [entre entre israéliens juifs et israéliens arabes].
Il est convaincu que la liberté académique n’est pas atteinte et évoque une commission disciplinaire qui a examiné des plaintes par rapport à des propos tenus par des étudiant-es sur la guerre.
7 Mai 2024
«Après l’Université de Lausanne, le campus voisin de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne fait à son tour l’objet d’une mobilisation pro-palestinienne mardi. La direction a fait bloquer l’accès aux bâtiments. Des étudiants de l’Université de Genève sont aussi entrés dans le mouvement, alors que la police est intervenue à l’EPFZ pour les évacuer.»
3 Mai 2024
«Les forces de l’ordre ont évacué vendredi les militants pro-palestiniens qui occupaient le bâtiment de Sciences Po Paris depuis la veille. L’établissement universitaire et ses campus restent l’épicentre en France de la mobilisation en faveur des Palestiniens. […] Depuis le début de la matinée, la rue était bloquée par les forces de l’ordre. « Une réponse disproportionnée et sécuritaire », ont estimé deux étudiantes du Comité Palestine, qui regrettent par ailleurs l’absence d’«aide médicale» auprès des sept étudiants ayant entamé la veille une grève de la faim.»
3 Mai 2024
Reinhard Schulze, islamiste et professeur émérite de l’Université de Berne, est convaincu qu’un combat culturel s’est développé dans les universités américaines, qui détermine de plus en plus les travaux scientifiques spécialisés et qui affecte également les réseaux universitaires. «Les associations professionnelles se sentent obligées de prendre parti sur le plan politique et invoquent parfois même des justifications tirées de leur canon de recherche», explique-t’il. «Cela a pour conséquence que des approches tout à fait fructueuses d’un point de vue scientifique, même dans le domaine des études postcoloniales, apparaissent soudain chargées et sont coincées dans le schéma polarisé. Cette guerre culturelle empêche le progrès dans les sciences humaines et sociales».
2 Mai 2024
Au lendemain des violences qui ont éclaté entre manifestants pro-palestiniens et contre-manifestants des arrestations par la police à l’Université de Californie à Los Angeles, l’établissement a annulé tous les cours, laissant étudiant-es et professeur-es dans l’inconnu.
Selon le journaliste Stéphane Bussard, les manifestants dénoncent non seulement «les massacres commis par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 mais aussi la catastrophe humanitaire et les nombreux civils décimés à Gaza par l’armée israélienne. […] Les manifestants des campus s’érigent en fait contre des automatismes qui ont longtemps prévalu outre-Atlantique, Israël ayant pris une importance démesurée sur la scène politique américaine depuis des décennies au détriment d’une cause palestinienne inexistante.»
2 Mai 2024
Suite à des centaines d’attestations sur les campus américains hier, le Professeur de l’Université de Lausanne et spécialiste de la sociologie des mouvements sociaux, Olivier Fillieule, n’est pas surpris par cette radicalité observée au sujet des protestations pro-palestiniens sur les campus américains; pour deux raisons : premièrement, il explique que «on a du mal à imaginer que les universités regardent ailleurs [pendant qu’il se produit un conflit] extrêmement violent». Deuxièmement, il évoque les traces qu’ont laissé les mobilisations des années 60 autour de la guerre du Vietnam sur les étudiant·es américain·es dans le mémoire collectif («c’est très motivant»). Le Professeur Fillieule mentionne également la dimension du contexte financier des universités américaines, en grand nombre privées et dépendantes de fonds externes, ce qui motive les étudiant·es à entamer des actions plus concrètes comme des demandes de désinvestissement et d’arrêter les collaboration avec des universités ou l’armée israéliennes. En outre, pour expliquer les protestations dans les campus américains et français, le Professeur Fillieule évoque également le fait que ces deux pays sont en période électorale. En comparaison, les mobilisations en Suisse sont moins prononcées, peut-être en raison de l’absence de «tradition de lutte» ou de l’influence moindre des partis politiques.
Sollicité sur le fait que sur les campus universitaires suisses, beaucoup de mobilisations n’ont pas été autorisées, le Professeur donne un avis personnel concernant l’interdiction de ces mobilisations : «tout dépend de ce qu’on interdit : en gros la règle qui prévalait aux États-Unis […] c’est que tant qu’il y a des occupations qui se déroulent sur un espace qui n’est pas un espace d’enseignement (les pelouses, les les cafétérias, et cetera), donc tant qu’on ne met pas d’obstacle à ce qu’est la mission de l’université (enseigner, délivrer des savoirs, faire de la recherche) alors c’était toléré. Et il me semble que c’était une une manière de faire très raisonnable.»
Le Professeur Fillieule aborde ensuite la question de la gestion des mobilisations par les autorités universitaires en soulignant la difficulté de gérér des injonctions contradictoires : d’un côté les universités sont obligées de maintenir l’ordre public sur le campus et de protéger les étudiant·es, d’autre part les universités ont également la mission de promouvoir toute forme de débat, y compris ceux qui sont plus contradictoires : «[F]ace à ces deux injonctions l’Université de Lausanne a fait le choix […] [de] à la fois [mettre] un certain nombre d’obstacles à des initiatives pro-palestiniennes en essayant de les freiner, et en même temps [l’UNIL] essaie, mais à mon avis pas assez, d’organiser un débat.»
1 Mai 2024
En février – mars 2024, plus de 1000 scientifiques [dont 531 de Suisse] ont signé une lettre ouverte à leurs organes de direction et aux médias exprimant leur inquiétude quant à la liberté de recherche, qu’elles estiment menacée par la pression du public sur l’enseignement et la recherche. «Ils appellent les directions des universités à renoncer à l’autocensure et demandent aux médias de rendre compte de manière différenciée et éclairante des domaines de recherche qui traitent de manière critique des structures de pouvoir, de l’attribution des rôles sociaux et des inégalités sociales.»
Paul Messerli, professeur émérite de l’Institut géographique de Berne, ancien doyen et président de la plateforme «recherche orientée» du FNS, avance: «Les sciences humaines remettent en question des opinions largement répandues. Souvent, les résultats de telles recherches soulèvent des questions sur la culpabilité historique et actuelle, qu’il s’agit ensuite d’assimiler socialement et politiquement, ce qui débouche bien souvent sur des hostilités et des remises en question des sciences humaines critiques. […] Il ne faut pas que, par autocensure, des thèmes de recherche disparaissent de l’agenda pour éviter le débat public. […] L’agitation politique, c’est-à-dire la promotion de positions idéologiques et politiques, n’a pas sa place à l’université, mais l’éclairage critique de ces positions sur la base de connaissances scientifiques, oui. Les représentant-es des académies sont appelés à faire de l’activisme politique, c’est-à-dire à transférer personnellement des connaissances scientifiques dans la politique, l’administration et la société. Car ils sortent ainsi de leur tour d’ivoire, cherchent le dialogue et se mettent au service de la société.»
1 Mai 2024
«Des affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi, en marge d’un rassemblement pro-palestinien sur le campus de l’Université UCLA, à Los Angeles. À New York, la police est intervenue manu militari à l’université Columbia pour déloger les manifestants qui se barricadaient dans un bâtiment depuis la nuit précédente.» (RTS)
Pendant que l’université Columbia devait avoir recours à la force pour évacuer ses manifestants, celle de Brown, au nord-est du pays, est parvenue à trouver un accord avec ses étudiants pro-palestiniens. Le premier du genre dans la crise qui secoue le monde estudiantin américain. Les étudiant-es avaient demandé un désinvestissement de la dotation («endowment») des «entreprises qui permettent et profitent du génocide à Gaza ». (Watson)
1 Mai 2024
Les six cantons romands (Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais et Vaud) réagissent à la pénurie de médecins en créant l’association intercantonale RÉFORMER (RÉorganisation de la FORmation postgraduée en MÉdecine en Suisse Romande). «En orientant et accompagnant les médecins en formation postgraduée, cet outil doit permettre d’améliorer la coordination et l’efficacité du système de formation afin d’assurer la couverture des besoins médicaux dans les cantons, les régions, les établissements et dans les spécialités, en particulier en augmentant l’attractivité de la médecine de famille».
1 Mai 2024
Après les protestations estudiantines pro-palestiniennes qui ont eu lieu à Sciences Po Paris, des protestations ont également eu lieu à la Sorbonne Université, à l’Université Jean Monnet à Saint-Etienne et à Sciences Po Reims. «L’Union étudiante et l’UNEF [l’Union nationale des étudiants de France] appellent cette semaine à intensifier la mobilisation dans les universités partout en France […]. [D]es actions se préparent «dans les jours à venir» […] dans plusieurs instituts d’études politiques (Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Lyon).»
1 Mai 2024
Un article du Temps fait le tour d’horizon des actions contre la guerre à Gaza dans les universités. On y apprend par ailleurs que le collectif BDS Neuchâtel a «crié à la censure» quand l’Université de Neuchâtel a refusé de leur louer une salle pour animer une conférence avec l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri sur la question de savoir «comment le système judiciaire et carcéral maintient l’apartheid en Israël/Palestine». «Pour les militants, «empêcher la venue de cet ancien prisonnier politique est […] non seulement antidémocratique, mais acte également la position du rectorat de l’université». […] Le secrétaire général de l’université, Fabien Greub, justifie cette décision par un manque de personnel pour encadrer l’événement.» (c.f. Arcinfo)
Dans un entretien, Luciana Vaccaro, présidente de swissuniversities, salue la «culture du dialogue et du débat scientifique et politique» qui prévaut dans les universités suisses. Sur la question s’il est important que la Suisse fasse refléter sa neutralité dans les politiques de ses universités, elle répond: «Il ne s’agit pas d’une question de neutralité politique. Les hautes écoles sont des institutions de formation et de recherche. Il n’est pas de leur ressort de se positionner politiquement, que ce soit sur le conflit israélo-palestinien ou tout autre sujet de politique nationale ou internationale. La mission des hautes écoles est de favoriser la recherche scientifique et d’encourager l’esprit critique. Elles créent des espaces dans lesquels les thèses scientifiques – mais aussi les opinions – peuvent être exprimées ouvertement et débattues, parfois même de manière controversée. Swissuniversities considère que les hautes écoles font partie de la solution et pas du problème.» Et par rapport à l’orientation politique, elle dit: « Les hautes écoles s’engagent à promouvoir et à préserver la diversité en leur sein […]. Elles ne peuvent tolérer des actes de provocation qui iraient à l’encontre d’un groupe directement touché par le conflit. Conformément au droit suisse et aux principes du code d’intégrité académique, elles se positionnent clairement contre toute forme d’appropriation fondamentaliste et de négation de la science.»
30 Avr 2024
«Faire vivre le débat suppose qu’il soit protégé», souligne un collectif de 73 dirigeant-es d’établissements [français] d’enseignement supérieur et de recherche, qui défendent l’autonomie des «bastions démocratiques» que sont les universités».
30 Avr 2024
«Débuté mi-avril à l’université new-yorkaise de Columbia, le mouvement pro-palestinien s’étend dans les campus américains. Dans plusieurs établissements, les forces de l’ordre ont dû intervenir. Des événements qui suscitent des divisions dans le camp démocrate et qui pourraient bien influencer l’élection présidentielle.»
25 Avr 2024
Les protestations pro-palestiniennes des étudiant·es américain·es continuent avec ferveur aux Etats-Unis : après l’Université de Columbia, l’Université de Yale, l’Université de Harvard, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l’Université de New York (NYU), c’est à l’Université du Texas et à à l’Université de Californie du Sud que les étudiant·es se mobilisent.
A l’Université de Columbia, où les dernières protestations se sont déclenchées en premier lieu, les campements sont encore présents mais l’université a communiqué que des négociations avec les étudiant·es sont en cours. La situation reste tendue d’autant plus qu’on apprend via le 20 Minuten que le Président républicain de la Chambre des représentants du Congrès, Mike Johnson, a menacé : «si la situation n’est pas maîtrisée rapidement et si les menaces et intimidations ne cessent pas, il sera alors temps de faire appel à la Garde nationale».
Le débat sur la liberté d’expression avait déjà été objet de tensions au sein de la communauté universitaire américaine, mais avec l’intervention de la police la liberté d’expression est perçue comme davantage menacée par beaucoup de personnes : «l’intervention des forces de l’ordre est vue comme une hérésie et une réminiscence de la répression des manifestations contre la guerre du Vietnam. Une association de professeurs qui étaient présents devant NYU a dénoncé le recours à la police, affirmant que le rassemblement était certes «bruyant» mais ni antisémite.» (Le Temps) L’ONU a également eu son mot à dire à propos de la liberté d’expression et a rappelé le droit de manifester pacifiquement. Le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU António Guterres, Farhan Haq, affirme que «[l]a position fondamentale des Nations unies reste de respecter le droit des gens à protester pacifiquement […] [et souligne qu’ils sont] contre toute forme de discours de haine.» (Tages-Anzeiger)
Andreas Wimmer, Professeur de sociologie et de philosophie politique à l’université Columbia de New York tente d’apporter une analyse aux faits des derniers jours dans les universités américaines : il explique que des «activistes djihadistes» tentent de s’emparer des protestations mais rappelle également que «les protestations sur le campus sont pacifiques et il y a peu d’antisémitisme ouvert. Un quart des étudiants arrêtés sont d’ailleurs juifs». En effet, pour le Professeur Wimmer «[l]es lignes de conflit ne suivent pas les identités ethnico-religieuses, mais les positions politiques sur la guerre à Gaza […] : Sur le campus même, il est peu probable que quelqu’un soit bousculé parce qu’il porte une kippa. En revanche, s’il se promenait dans le camp de tentes avec un drapeau israélien, il y aurait probablement des altercations». Finalement, pour le Professeur Wimmer «la polarisation sur le campus est quasiment impossible à combattre […] : [la Présidente de Columbia] doit d’une part défendre la liberté de parole des protestataires et d’autre part protéger le droit des étudiants juifs à pouvoir étudier sans être dénigrés ou intimidés. Et elle doit veiller à ne pas offrir de terrain d’attaque aux militants républicains, afin d’éviter que les fonds fédéraux ne soient supprimés pour cause de discrimination, mais d’un autre côté, elle doit aussi défendre l’indépendance de l’université face aux pressions politiques. Elle doit d’une part satisfaire les donateurs privés, les trustees, et les alumni, dont beaucoup s’inquiètent des protestations prétendument antisémites, et d’autre part éviter que le corps professoral ne demande sa démission.» (Neue Zürcher Zeitung)
24 Avr 2024
Le projet de futur collisionneur circulaire omet les habitants de la région où il sera implanté, et son immense poids économique n’est plus adapté à l’époque, écrit Sara Gnoni, ancienne conseillère communale verte à Lausanne, et présidente du think tank Positive Project dans le Temps. Elle se réfère par ailleurs à une Tribune au Monde, dans laquelle des politiques français et suisses, ainsi que des membres d’un collectif et d’ONG questionnent le projet du futur collisionneur sur les plans éthique et politique.
24 Avr 2024
Des protestation d’étudiant·es propalestinien·nes ont vu le jour mercredi passé, simultanément à l’audition prévue de la Présidente de Columbia, Nemat « Minouche » Shafik, devant une commission du Congrès américain à Washington au sujet de sa gestion sur les protestations. Un étudiant explique les revendications des protestations : «l’Université Columbia doit retirer ses investissements financiers des obligations israéliennes et des entreprises américaines qui gagnent de l’argent en fournissant des armes à l’armée israélienne. Les programmes de coopération académique avec l’université de Tel Aviv doivent être coupés.»
Madame Shafik a «dû prendre une décision dont [elle espérait] qu’elle ne serait jamais nécessaire» : recourir à la police afin qu’elle démantèle les campements des protestataires, qui a ensuite arrêté plus d’une centaine d’étudiant·es. Néanmoins cela n’a pas découragé les protestataires à l’Université de Columbia qui ont remis les tentes sur le campus, mais cela a également poussé d’autres protestations à se déclencher dans d’autres universités du pays, où des étudiant·es ont également été arrêté·es.
«Lundi soir, la direction de l’université a annoncé la tenue de tous les cours jusqu’à la fin proche du semestre, également via une diffusion en ligne, dans la mesure du possible. Il s’agit manifestement d’une offre destinée aux étudiants qui ne se sentent plus en sécurité ou à l’aise sur le campus.»
Les membres de l’American Association of University Professors «[condamnent] fermement la suspension des étudiants qui manifestent pacifiquement». Le Professeur d’histoire Christopher Brown pense que le fait que Madame Shafik ait appelé la police pour intervenir constitue «un signe de faiblesse» qui a fait perdre à Madame Shafik «le privilège de diriger cette grande université». (NZZ)
«Les dirigeants de l’université doivent maintenant à nouveau se demander et se faire demander jusqu’où peut aller la liberté d’expression. On discute actuellement de la démission de Minouche Shafik […].» (Tages-Anzeiger)
Le Président américain Joe Biden a également pris parole au sujet des tensions dans les universités américaines, en «[condamnant[ les «manifestations antisémites» tout en dénonçant «ceux qui ne comprennent pas ce que vivent les Palestiniens».» Préoccupé pour le climat dans les universités il ajoute : «[c]et antisémitisme flagrant est répréhensible et dangereux, et il n’a absolument pas sa place sur les campus universitaires, ni nulle part dans notre pays». (rtsinfo.ch)
En effet, les étudiant·es de confession juive ne se sentent plus en sécurité, comme le dit Nicholas Baum, un étudiant en finance et en histoire juive : «Avant le 7 octobre, je me sentais en sécurité sur le campus en tant que juif. Ce n’est plus le cas aujourd’hui […]. De nombreux amis juifs sont rentrés chez eux par peur. Ils m’ont parfois supplié de faire de même.» (20minuten.ch)
23 Avr 2024
«Le Conseil fédéral a annoncé en mars des mesures d’économie, au vu de l’état des finances fédérales. Le gouvernement prévoit un plafond d’investissements à hauteur de 29,2 milliards de francs au maximum dans ce domaine entre 2025 et 2028. Le montant prévu initialement a dû être revu à la baisse de 500 millions, afin de tenir compte de la situation budgétaire tendue.» (Le Courrier)
«Pour la première fois depuis les années 1990, le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation fait face à un frein financier. Les institutions doivent réduire la voilure de manière urgente, alors que le nombre d’étudiants augmente.» (Le Temps)
«La qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche est menacée en Suisse, ont mis en garde lundi les acteurs du domaine. Avec le recul annoncé de la manne fédérale, des projets et des prestations pourraient être suspendus.» Le domaine des EPF, devrait alors abonner des projets «dans les domaines de l’agriculture durable, de la santé, des matériaux de pointe et de la numérisation». (RTS)
«Le soutien à la recherche est une nécessité, pas un luxe.», avance Angelika Kalt, directrice du Fonds national suisse. (24 heures et Tages-Anzeiger) Et : «Les parlementaires subissent déjà la grande pression des économies. Ils doivent faire face à de nombreux besoins. Or, la recherche et l’innovation sont la matière première de la Suisse. Et d’autres domaines comme l’agriculture et l’armée ne pourront plus en profiter à un moment donné si l’on réduit considérablement cette base.» (SRF)
Et pour donner un peu de contexte sur la prise de décision: «L’appel lancé par les milieux scientifiques aux parlementaires du Conseil national et du Conseil des États doit être compris en tenant compte du fait que le message FRI du Conseil fédéral ne fixe que le cadre maximal du soutien financier. En d’autres termes : si le Parlement se prononce sur le message lors des sessions d’été et d’automne, cela ne signifie pas pour autant que l’argent sera automatiquement versé à ce moment-là. Ce n’est qu’en décembre, lorsque le Parlement débattra du budget 2025, qu’il décidera définitivement du montant que la Confédération mettra encore à disposition pour la formation et la recherche.» (Tages-Anzeiger)
«Économiser dans l’éducation et la recherche est politiquement impopulaire. Seule l’UDC y est clairement favorable, le PLR soutient cette décision, le centre est sceptique et la gauche clairement contre. Le Conseil fédéral ne cherche même pas à enjoliver la situation. Dans le message FRI, il avance des arguments de politique financière sans fioritures : il ne peut pas répondre au souhait généralisé d’une augmentation. « Compte tenu de la situation tendue des finances fédérales », il ne voit «aucune marge de manœuvre». Traduction libre : nous sommes désolés, c’est la faute au frein à l’endettement. Cet argument pèse lourd, le frein à l’endettement jouit d’une grande importance auprès de la majorité bourgeoise du Parlement. […] [Les représentants des établissements d’enseignement supérieur] mettent en garde contre le manque de sécurité de planification et les inconvénients qui en découlent. Ils craignent que la situation ne soit finalement encore pire, que la Confédération ne distribue même pas les fonds actuellement en perspective. Ces craintes semblent plausibles au vu des lacunes du plan financier. […] Lors de la consultation sur le paquet FRI, les directeurs cantonaux de l’instruction publique n’ont montré aucune compréhension pour les difficultés financières de la Confédération. Au lieu de cela, ils participent à la lutte pour la répartition et demandent à l’unisson plus d’argent à la Confédération. A Berne, cela ne fait pas l’unanimité. Certains évoquent la situation financière plus confortable des cantons et estiment que si les universités sont si importantes pour eux, ils pourraient sauter dans la brèche pour la Confédération.» (Neue Zürcher Zeitung)
22 Avr 2024
Anna Fontcuberta i Morral, future Présidente de l’EPFL, a été invitée dans l’émission Helvetica (Radio Télévision Suisse) pour répondre aux questions sur l’EPFL et sur les défis que la recherche et le milieu académique doivent affronter dans le futur. Madame Fontcuberta i Morral «s’inquiète de l’exclusion de la Suisse du programme Horizon Europe […]. Elle craint […] que la Suisse «s’isole trop» à être exclue de ce programme dédié à la recherche et l’innovation : «Cela coupe les scientifiques, mais aussi les entreprises».»
18 Avr 2024
Economiste de droite libérale et sympathisant du parti de l’extrème droite allemande AfD, Markus Krall, habitant dorénavant en Suisse, aurait dû tenir un discours à l’Université de Zurich. Il souhaite entre autres, la mise en oeuvre d’une nouvelle constitution avec une monarchie élective et conseille régulièrement à ses nombreux fans dans les réseaux sociaux d’investir dans la crypto-monnaie (avec son «soutien»). Après de longues tergiversations, cette conférence a été annulée.
Une porte-parole de l’Université explique: «L’Université de Zurich est un lieu de débat et d’échange d’opinions ouvert. Elle est en principe ouverte aux débats, pour autant qu’ils soient équilibrés et qu’ils permettent d’exprimer différents points de vue. Un tel équilibre n’a pas été atteint en l’occurrence, raison pour laquelle l’événement n’a pas été organisé à l’université après concertation avec l’organisateur – et aussi en raison de problèmes de sécurité.» Et plus tard: «La raison finalement déterminante pour ne pas organiser l’événement à l’Université de Zurich a été les coûts de sécurité supplémentaires que l’organisateur ne voulait pas assumer».