Selon la Loi nationale sur l’égalité des personnes handicapées, les universités sont tenues de leur offrir, dans la mesure du possible, les mêmes conditions que pour tous les autres. Si cela n’est pas possible, elles doivent prendre des mesures pour adapter l’offre de formation aux besoins des personnes handicapées. Seraina Eisele, de l’association d’étudiant-es VSUZH, déclare : «L’université fait preuve d’une méconnaissance effrayante dans le domaine de l’inclusion. Elle ne semble pas connaître les besoins réels des étudiants handicapés. Malgré cela, la direction de l’université refuse depuis des mois d’entamer un dialogue avec nous».
L’université elle-même voit les choses différemment : elle s’engage «sans réserve» en faveur de l’inclusion, dit-elle dans un communiqué publié en automne. Les barrières sont systématiquement supprimées, les personnes concernées sont impliquées et les ressources sont augmentées.
Dans une publication de la Zürcher Studierenzeitung en mai 2023, plusieurs personnes concernées faisaient état de la bureaucratie et des longs délais d’attente pour les demandes d’aide. En effet, en faculté des lettres (philosophische Fakultät), une personne sur dix a dû attendre plus longtemps que les six semaines prévues pour obtenir une réponse.
Et puis une interview avec le recteur Michael Schaepman avait choqué la conférence des handicapé-es du canton Zurich (BKZ). Se référant aux aides aux handicapé-es, appelés «Nachteilsausgleich», avait dit: « »Il n’y a pas de jugement de valeur, nous voulons prendre en compte tout le monde : Mais nous ne devons pas non plus parler de «Vorteilsausgleich» (péréquation des avantages) . (Rit.)» Martina Schweizer, responsable de la BKZ, parle à la NZZ d’une «attitude problématique» de l’université.
Les critiques des associations portent sur deux choses: la procédure complexe de la demande de compensation des désavantages, qu’il faut renouveler pour chaque semestre même quand le handicap est chronique ou de naissance, et l’enregistrement des cours, qui a diminué suite à la pandémie (selon un sondage, 64% des personnes avec handicap déclarent que leur quotidien a été facilité par les nouvelles formes d’apprentissage)
Le recteur de l’université a justifié ce choix ainsi: «Si nous ne proposions des podcasts qu’à ces personnes, nous les favoriserions et les autres réclameraient pour être désavantagés». Des enregistrements généralisés risqueraient de pousser les étudiant-es à l’isolement.