Le positionality statement (ou en français, la déclaration de position) est une pratique qui est en augmentation et qui divise le monde scientifique, selon le journal de Science. Ajouter à un article scientifique «[…] la race, l’ethnicité, la situation géographique, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, le statut de handicap et le niveau de carrière […] sont déjà une pratique établie dans de nombreuses sciences sociales, telles que la sociologie et l’anthropologie.» Cette tendance semble également s’étendre aux autres domaines de la science et devient même un critère pour certains journaux.
Certain∙es chercheur∙es saluent le procédé tandis que d’autres le décrient. Pour Alejandra Núñez-de la Mora, anthropologue biologique à l’université de Veracruz, «[i]l s’agit d’une invitation à réfléchir plus largement au rôle du chercheur dans le travail qu’il tente de comprendre.» Patricia Nayna Schwerdtle, «qui étudie la santé publique mondiale à l’université de Heidelberg», n’est pas du même avis. «[Elle] trouve étonnant que [la publication de déclarations de position] soit si répandue sans qu’il soit prouvé qu’elle permette réellement d’atteindre les objectifs fixés.» Sa principale inquiétude est «[…] que les déclarations de position ne servent qu’à donner des signaux de vertu et passent sous silence des questions plus profondes, telles que la crise de la reproductibilité dans le domaine scientifique.»
«Au moins une équipe de chercheurs étudie si ces déclarations ont l’effet escompté. Rose Oronje, chercheuse à l’African Institute for Development Policy, et ses collègues de la Liverpool School of Tropical Medicine évaluent les résultats de la publication de déclarations de réflexivité – une pratique similaire qui encourage les chercheurs engagés dans des collaborations mondiales à réfléchir à la manière dont leur travail reconnaît les communautés impliquées.»