En Suisse, l’intérêt pour la langue chinoise a baissé les dix dernières années et cela parmi toutes les tranches d’âge. Philippe de Korodi, Directeur général de l’école privée Champittet, dans le canton de Vaud, rappelle que pour les élèves et étudiant·es suisses et européen·nes ça représentait un atout en vue d’une perspective professionnelle. Néanmoins, en partie à cause de la difficulté à maîtriser la langue, et surtout à cause du climat géopolitique des dernières années, moins de personnes s’aventurent dans l’apprentissage du chinois.
Gérald Béroud, fondateur de SinOptic, une société d’études et de services sur la Chine basée à Lausanne, explique que «la désaffection de l’apprentissage du chinois concerne surtout l’enseignement supérieur. Elle est à l’image du changement de regard sur la Chine qui s’est développé ces dernières années.» On a pu observer, par exemple, qu’en Europe et aux Etats-Unis certains Instituts Confucius ont fermé. Celui de l’Université de Genève n’a pas subi ce sort et signale avoir aussi observé une baisse d’affluence au sein de sa plateforme: «à sa création en 2011, l’affluence a été grandissante puis s’est ensuite stabilisée dès 2018, avec une centaine d’étudiants chaque année depuis.» Au Département d’études est-asiatiques (Faculté des lettres de l’Université de Genève), la formation en études chinoises a connu également une baisse d’affluence: 17% d’inscriptions en bachelor et en master entre 2008 et 2023 de moins qu’auparavant. Claire-Akiko Brisset, Directrice du département, minimise la portée: «[d]’autres filières ont connu une désaffection beaucoup plus importante au cours de la même période au sein de cette faculté.»