La Neue Zürcher Zeitung publie une tribune de Joel Mesot, Martin Vetterli et Michael Hengartner, les trois hommes respectivement à la tête de l’ETH, de l’EPFZ et du Conseil des EPF. Ces derniers livrent leurs analyses sur les premières leçons à tirer de la lutte contre le Covid-19.
Ils décrivent d’abord le caractère interdisciplinaire de la recherche face à la crise. Ils constatent l’accélération des publications scientifiques sur le Covid-19 afin de permettre à la communauté scientifique d’accéder à ces données. La coopération entre scientifiques aurait ainsi prévalu sur la concurrence habituellement de mise.
Les trois auteurs remarquent également un certain relâchement dans le respect de la hiérarchie entre chercheur·euses et dans le cadre d’initiatives où étudiant·es et chercheur·euses collaborent tel que «helpfulETH», ainsi qu’une coopération entre entreprises privées rivales telles qu’Apple et Google.
En conclusion, ils espèrent garder certains acquis apportés par la lutte contre le Covid-19 et défendent la liberté scientifique. Ils espèrent également que les expert·es seront mieux écouté·es dans le futur:
«L’énorme dynamique de la recherche montre à quel point la liberté de la recherche est centrale. Seuls les chercheurs sont capables d’orienter la recherche là où se trouvent de nouvelles découvertes. Cette recherche ne peut pas être imposée par le champ politique. Ce qui a certainement été renforcé dans cette phase est la coopération entre les institutions de recherches, les chercheurs, tout comme entre la recherche et la politique. Nous devons continuer sur cette voie.
Nous devons prendre plus au sérieux les avertissements dans le futur. Des chercheurs isolés avaient prévenus il y a une année du danger d’une épidémie d’un nouveau virus. La science a subi une énorme pression ces dernières années dans beaucoup de pays. Il faut espérer que la crise démontre la nécessité d’un dialogue entre la recherche, la politique et la société. La mise en place d’une task-force scientifique sous la houlette du Fond national de la recherche grâce au Conseil fédéral est donc à saluer.»