Julia Nentwich, Professeure de psychologie sociale à l’université de Saint-Gall, a mené une recherche dans toutes les hautes écoles de Suisse qui montre «comment les professeurs et maîtres de conférences masculins s’engagent pour l’égalité». Alors que les professeurs se disent «extrêmement motivés à s’engager en faveur de la parité», les professeures sont sceptiques. Par exemple, «[s]elon l’autoévaluation des hommes, 76% d’entre eux prennent garde à ce que le temps de parole lors d’interventions dans le milieu universitaire soient le même pour les deux genres. Mais cela n’est perceptible que pour 18% de leurs collègues féminines».
Julia Nentwich explique cette différente perception par le fait que «les hommes se souviennent facilement des moments où ils ont été actifs pour l’égalité. Les femmes ont […] une autre réalité. Elles ont en comparaison beaucoup plus d’expériences de frustration, parce qu’elles doivent constamment s’affirmer à l’université afin d’être prises en compte dans leur domaine de recherche. Le fait qu’il y ait de temps en temps des lueurs d’espoir – des collègues hommes qui s’engagent pour l’égalité – ne compense guère une situation rendue plus difficile pour les femmes».