Plusieurs articles se penchent sur le rôle et l’image des scientifiques en temps de pandémie.
Le matin Dimanche met en lumière les attaques auxquels les expert-e-s doivent faire face sur les réseaux sociaux quand ils ou elles parlent de sujets comme le Covid-19 (ou le changement climatique). Plusieurs scientifiques essaient d’expliquer ce phénomène. La bioéthicienne Samia Hurst-Majno relève que dans ce contexte [marqué par le deuil], la colère serait normale. «Il faudrait se fâcher contre le virus et non contre les autres, mais ce n’est pas facile» dit-elle. L’épidémiologiste Antoine Flahaut ajoute: «Nos propos peuvent sembler déconnectés du monde réel, alors qu’ils ont un impact sur la vie des gens. Certains sont plus directement affectés que les fonctionnaires que nous sommes.» Face aux critiques et aux menaces, certaine-e-s spécialistes adouciraient des propos pour ne pas provoquer.
L’article de la NZZ décrit un «champ de tensions» dans lequel les épidémiologistes se trouvent face à la politique. Se basant sur leurs connaissances, ils-elles auraient encouragé la politique à prendre des mesures rapides pour faire face à l’évolution exponentielle des cas, mais selon le journaliste, la population et la politique n’auraient pas accepté des tels mesures par manque de compréhension.
Selon la NZZ am Sonntag, certain-e-s critiques estiment que les épidémiologistes, les virologues et les spécialistes des données établiraient une «expertocratie» et que les chercheurs-euses interviennent de manière inappropriée. Sebastian Bonhoeffer, membre du Task Force du Conseil fédéral y répond: «Lorsqu’on nous accuse d’avoir l’intention d’en tirer un profit personnel, cela me fait mal. Les chercheurs – dont nombreux sont des jeunes qui ne sont pas sous les feux de la rampe – ont été rapides, volontaires et non rémunérés pour fournir la base scientifique aux décideurs. [..] Je crois que dans une telle crise, nous devons assumer notre responsabilité sociale, plus en tant que citoyen qu’en tant que chercheur. On ne peut pas se cacher dans une tour d’ivoire lors d’une telle situation».