«Il y a trente ans, annonçant la création des HES, la maturité professionnelle a bouleversé le système éducatif suisse. Pionnier, Vaud a délivré ses premiers diplômes fédéraux en 1994.»
30 Oct 2024
30 Oct 2024
«Il y a trente ans, annonçant la création des HES, la maturité professionnelle a bouleversé le système éducatif suisse. Pionnier, Vaud a délivré ses premiers diplômes fédéraux en 1994.»
21 Août 2024
Une étude à long terme de l’Université de Berne (Tages-Anzeiger du 13.08.2024) montre que les enfants d’universitaires ont plus de chances que les autres de réussir à l’école. La probabilité est plus grande pour eux d’obtenir un diplôme universitaire que pour les enfants de non-universitaires. L’article du Tages-Anzeiger a suscité de nombreuses réactions et des débats houleux.
L’expert en éducation Jürg Schoch, qui souligne que le gymnase n’est pas nécessairement meilleur que l’apprentissage, estime que des actions pour garantir l’égalité des chances sont nécessaires à tous les niveaux, y compris dans l’enseignement supérieur. Une mesure serait notamment d’offrir davantage de cursus en emploi, ce qu’on appelle en Allemagne l’«université de formation duale» qui permet d’étudier en coordination avec une activité professionnelle. Il s’interroge pourquoi cela n’est pas encore été déployé en Suisse, la «mère patrie» de ce type d’enseignement.
Une autre proposition vient du professeur de sociologie de l’éducation à l’Université de Berne Rolf Becker. Il propose d’abolir la sélection à la fin de l’école obligatoire, manque de justification scientifique: «Nous avons une école du 19e siècle».
30 Août 2023
Le Conseil fédéral a fixé, dans une ordonnance, la durée de la formation gymnasiale à 4 ans minimum. La Ligue vaudoise écrit dans un communiqué que «[s]ur la forme, la décision de la Confédération outrepasse ses compétences. Si le Conseil fédéral envisage d’intervenir dans la sphère de compétence des cantons, il doit s’appuyer sur une base légale formelle, soumise au référendum facultatif». (24 heures)
En outre, la Ligue vaudoise estime que rallonger la durée de la formation au gymnase d’une année pour les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Jura est «inutile, inopportun et coûteux». Pour ces raisons, la Ligue vaudoise «a déposé hier un recours au Tribunal fédéral (TF) contre le gymnase en quatre ans». (Le Temps)
23 Août 2023
Dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Jura, le gymnase passera de trois à quatre ans et Alain Moix, Enseignant au secondaire I, donne son avis sur ce changement. Il explique que «[l]a nouvelle première année consisterait en une mise à niveau permettant de poursuivre sans redoublement les trois années suivantes […], [et que] [c]ela devrait même entraîner une amélioration du niveau final des étudiants en voie maturité avec une conséquence positive sur le taux de réussite de la première année du bachelor».
23 Août 2023
L’experte en éducation Gita Steiner-Khamsi analyse le système scolaire suisse et explique que «[n]ous manquons vraiment de Suisses hautement qualifiés. Nous ne formons tout simplement pas assez. Nous avons également besoin de beaucoup plus de scientifiques, de juristes et de médecins. Nous avons un énorme déficit, qui se manifeste dans les professions hautement qualifiées». Selon Madame Steiner-Khamsi une solution pourrait être envisagée: prendre exemple sur les pays scandinaves. La Suisse pourrait «[créer] des incitations au niveau universitaire en accordant des bourses [aux élèves du gymnase] dans des disciplines sous-occupées et dont le marché du travail a besoin.»
6 Juil 2023
Le Conseil d’Etat de Genève a pris la décision d’adapter les bourses d’étude à l’augmentation des coûts de la vie, pour le niveau secondaire II (de 12’000 à 12’550 chf par an), le niveau tertiaire (de 16’000 à 16’740 chf par an) et en cas de reconversion professionnelle (40’000 à 41’830 chf par an).
21 Juin 2023
En 45 ans le nombre d’élèves dans les gymnases est passé de 3’000 à 14’000, dont 10’000 personnes inscrites en voie maturité.
«Les filles sont depuis longtemps surreprésentées au gymnase (58 % des élèves en 1976, 56 % en 2021), mais la hausse un peu plus rapide des garçons a légèrement resserré cet écart» conclut l’article. Toutefois les choix d’options ont peu évolué depuis 1976, en effet «les filles ne représentent qu’un quart des effectifs en option math-physique, mais les trois quarts en langues modernes. »
11 Avr 2022
Le système éducatif suisse est souvent présenté comme un champ méritocratique où seules les performances et capacités individuelles comptent. Mais plusieurs études indiquent que le système éducatif est «formellement perméable, mais pas socialement.» Dans un article de la NZZ am Sonntag, plusieurs expert·es de l’éducation interviennent à ce sujet. Ils suggèrent que la voie de formation qu’un enfant choisit en Suisse dépend dans une large mesure de son origine sociale. A performances égales, les enfants d’universitaires ont jusqu’à quatre fois plus de chances de fréquenter le gymnase, d’obtenir une maturité gymnasiale et un diplôme universitaire que les enfants de parents ayant un faible niveau de formation.
Regula Leeman, professeure de sociologie de l’éducation à la FHNW, a étudié la possibilité d’augmenter les places disponibles aux gymnases pour réduire cet écart. Le résultat est décevant : une augmentation de places profiterait en premier lieu aux enfants d’universitaires. Ce n’est qu’à partir d’un taux d’environ 35% de maturant-e-s que davantage d’enfants issus de milieux ayant un accès limité à la culture et à l’éducation parviennent à entrer au gymnase. Pour la chercheuse, le changement doit alors s’opérer au niveau de la société. «Le système éducatif est toujours un reflet de la société. Les inégalités qui existent en son sein se reflètent également dans l’éducation».
Puis, l’article met en lumière une autre problématique en lien avec les hautes écoles : les filières d’études des Écoles polytechniques, de médecine et de droit doivent être suivies à plein temps, ce qui exclut les personnes qui doivent travailler à côté pour se payer les études. Pour réduire les inégalités, l’économiste de l’éducation Stefan Wolter propose par ailleurs d’avoir des «campus avec des résidences universitaires et des chambres à prix fortement réduit».
8 Juil 2019
À Zurich, comme dans neuf autres cantons alémaniques, l’entrée au gymnase pour les élèves est conditionnée à la validation d’un examen. Dès 2021, l’allemand et les mathématiques seront les uniques branches testées afin d’être admis·e au gymnase.
D’après Kaspar Vogel, Vice-président de l’association des maîtres secondaires zurichois·es, «Il fallait unifier et simplifier (…) Le plus simple était de ne conserver que l’allemand et les maths.»
À contrario, Laurent Wehrli, Conseiller national, déclare avec regret, «Si une matière disparaît d’un examen, elle sera automatiquement considérée comme mineure. C’est une sorte de saucissonnage qui consiste à dégrader progressivement l’importance du français. Je suis bien conscient de l’importance de l’anglais ou de l’informatique par exemple, mais le français n’est pas qu’une langue, c’est aussi l’identité d’un quart du pays. Avec ce type de décisions les Zurichois s’éloignent un peu plus de la partie francophone du pays.»
11 Mar 2019
Face à l’ascension fulgurante du nombre d’élèves chaque année et du manque de place pour les accueillir, la planification pour la construction d’établissements de 2012 se voit dépassée. De ce fait, le Canton de Vaud a prévu une nouvelle planification à court et moyen terme, laquelle comprend des travaux d’extension et de création de nouveaux gymnases, mais aussi l’ouverture d’écoles professionnelles afin de valoriser l’apprentissage.
Pour Cesla Amarelle, Cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture, «Les deux voies gymnasiale et professionnelle ne doivent jamais être mises en opposition. La voie de l’apprentissage a besoin d’être valorisée, compte tenu du risque de voir le nombre de places d’apprentissage diminuer.»
Françoise-Emmanuelle Nicolet, Présidente de l’Association vaudoise des maîtres de gymnase (AVMG) et Membre de SUD Éducation, s’énerve du temps que prennent les discussions entre les services responsables, respectivement la Direction générale de l’enseignement post-obligatoire (DGEP) et la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP). D’après elle, «Ils courent après l’urgence. Il n’y a plus assez de locaux pour accueillir les élèves. À chaque rentrée on déborde.»
30 Juil 2018
Une commune obwaldienne a voulu interdire l’accès au gymnase à une jeune fille d’origine érythréenne, parce que ses parents perçoivent l’aide sociale. Le service de l’aide sociale a fait savoir à ses parents que «les enfants de familles percevant l’aide sociale doivent suivre des études qui leur permettent de subvenir à leurs besoins aussi rapidement que possible.» Les autorités suggéraient dans la foulée à la jeune fille d’entreprendre un apprentissage plutôt que de suivre le gymnase. En cas de refus, sa famille risquait de se voir priée de CHF 400.- d’aide sociale par mois.
2 Juil 2018
Selon Antonio Loprieno, Président des académies suisses des sciences, le taux d’étudiant·e·s au gymnase devrait être idéalement situé à 30% au lieu des 20% actuel. Par ailleurs, les différences cantonales seraient problématiques: là où il existe des notes préliminaires ou des examens d’entrée, les gymnasiens seraient moins nombreux, laissant chaque année des centaines de postes d’enseignement non pourvus. La situation s’améliorerait ces prochaines années avec une augmentation d’étudiant·e·s jusqu’en 2025. Le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann juge qu’il serait juste d’avoir deux tiers d’élèves d’écoles obligatoires qui choisissent un apprentissage, mais «que cela soit encore le cas dans 20 ans, je laisse la question ouverte».
14 Août 2017
En Suisse, l’accès au gymnase ou au lycée comporte de nombreuses inégalités régionales, selon la Neue Zürcher Zeitung, qui a passé au crible les modalités d’accès à l’école supérieure dans les différents cantons. Ces disparités posent plus particulièrement problème pour les élèves les moins favorisés, affirme Franz Eberle, professeur de pédagogie à l’Université de Zurich, interrogé par le quotidien. Le spécialiste appelle de ses vœux une harmonisation sur le plan national qui permettrait de concilier souveraineté cantonale et égalité des chances.