Des protestation d’étudiant·es propalestinien·nes ont vu le jour mercredi passé, simultanément à l’audition prévue de la Présidente de Columbia, Nemat « Minouche » Shafik, devant une commission du Congrès américain à Washington au sujet de sa gestion sur les protestations. Un étudiant explique les revendications des protestations : «l’Université Columbia doit retirer ses investissements financiers des obligations israéliennes et des entreprises américaines qui gagnent de l’argent en fournissant des armes à l’armée israélienne. Les programmes de coopération académique avec l’université de Tel Aviv doivent être coupés.»
Madame Shafik a «dû prendre une décision dont [elle espérait] qu’elle ne serait jamais nécessaire» : recourir à la police afin qu’elle démantèle les campements des protestataires, qui a ensuite arrêté plus d’une centaine d’étudiant·es. Néanmoins cela n’a pas découragé les protestataires à l’Université de Columbia qui ont remis les tentes sur le campus, mais cela a également poussé d’autres protestations à se déclencher dans d’autres universités du pays, où des étudiant·es ont également été arrêté·es.
«Lundi soir, la direction de l’université a annoncé la tenue de tous les cours jusqu’à la fin proche du semestre, également via une diffusion en ligne, dans la mesure du possible. Il s’agit manifestement d’une offre destinée aux étudiants qui ne se sentent plus en sécurité ou à l’aise sur le campus.»
Les membres de l’American Association of University Professors «[condamnent] fermement la suspension des étudiants qui manifestent pacifiquement». Le Professeur d’histoire Christopher Brown pense que le fait que Madame Shafik ait appelé la police pour intervenir constitue «un signe de faiblesse» qui a fait perdre à Madame Shafik «le privilège de diriger cette grande université». (NZZ)
«Les dirigeants de l’université doivent maintenant à nouveau se demander et se faire demander jusqu’où peut aller la liberté d’expression. On discute actuellement de la démission de Minouche Shafik […].» (Tages-Anzeiger)
Le Président américain Joe Biden a également pris parole au sujet des tensions dans les universités américaines, en «[condamnant[ les «manifestations antisémites» tout en dénonçant «ceux qui ne comprennent pas ce que vivent les Palestiniens».» Préoccupé pour le climat dans les universités il ajoute : «[c]et antisémitisme flagrant est répréhensible et dangereux, et il n’a absolument pas sa place sur les campus universitaires, ni nulle part dans notre pays». (rtsinfo.ch)
En effet, les étudiant·es de confession juive ne se sentent plus en sécurité, comme le dit Nicholas Baum, un étudiant en finance et en histoire juive : «Avant le 7 octobre, je me sentais en sécurité sur le campus en tant que juif. Ce n’est plus le cas aujourd’hui […]. De nombreux amis juifs sont rentrés chez eux par peur. Ils m’ont parfois supplié de faire de même.» (20minuten.ch)