Dans une entrée du Verfassungblog, un forum allemand de débat journalistique et académique sur l’actualité en matière de droit, la doctorante en droit à l’Université de Lucerne Monika Plozza plaide pour que la politique basée sur des preuves («evidenzbasiert») soit reconnue comme un droit humain en Suisse.
En faisant référence au droit de participer aux acquis du progrès scientifique (droit à la science, art. 15) de l’ONU, elle argumente que ce droit devrait également être garanti par l’État. Concrètement, ce «droit à la science» stipule que la population a le droit à une politique fondée sur des données basés sur l’évidence. Cela signifie que les politiques publiques doivent être conformes aux meilleures connaissances scientifiques disponibles. Par ailleurs, cela exige également que les politicien·ne·s dialoguent avec les scientifiques, argumente-elle.
Dans ce sens, le fait que certains politicien·ne·s considèrent la Task Force scientifique Covid-19 comme un adversaire se fonde sur une mauvaise compréhension de la politique : la science n’a pas pour rôle de fournir des solutions toutes faites, mais d’étudier les risques possibles et d’élaborer des possibilités d’action. Puis, c’est à la politique de prendre des décisions, tenant compte de ces connaissances scientifiques. Pour éviter que les politicien·ne·s se basent uniquement sur les connaissances scientifiques qui servent leur agenda politique, Monika Ploazza met en avant l’importance d’un porte-parole médiatique, à l’image de celui de la Task Force scientifique pour la pandémie.