Une enquête de Science|Business révèle que «[m]algré les efforts déployés pour empêcher la fuite de technologies européennes vers l’armée chinoise, la Commission européenne continue de financer au moins cinq projets de recherche [dans le programme Marie Skłowdowska Curie, qui fait partie du programme Horizon Europe] impliquant certaines des meilleures universités chinoises liées à l’armée». Les chinois·es sont financé·es par Pékin, néanmoins, en tant que «participants» aux projets de l’Union Européenne (UE), ils ont «pleinement accès aux réunions, aux échanges de personnel et aux résultats des recherches avec les partenaires européens». En mars 2023, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, «a déclaré au Parlement européen que la coopération scientifique et technologique avec la Chine devait se poursuivre, mais qu’elle devait être gérée de manière à ne pas profiter à l’armée chinoise». Or, selon Rebecca Arcesati, spécialiste de la technologie chinoise au Mercator Institute for China Studies (Merics), il est «remarquable» que «l’un des [5] projets ait débuté en mars» et elle craint que «les résultats de la recherche [de 5 projets] soient redirigés vers des applications de défense en Chine». Selon certains des partenaires européens «ni eux ni les fonctionnaires de la Commission n’avaient constaté de problème avec les projets […], ils respectaient les contrôles à l’exportation et les conditions de subvention de la Commission en vigueur au moment où ils ont été autorisés». Quant aux exigences éthiques standardisées, c’est «pour l’essentiel […] aux candidats de certifier eux-mêmes qu’ils respectent toutes les règles». (sciencebusiness.net)
Science|Business s’est penché plus en détail sur le 5 projets. Par exemple, pour le projet SEEDS, Zhengguo Sheng, Chercheur au Sussex qui coordonne le projet, affirme que «[leur] collaboration avec les instituts étrangers est conforme à la politique de contrôle des exportations». Jeff Stoff, analyste de la sécurité aux États-Unis pour le Center for Research Security & Integrity, porte l’attention sur le fait que «les régimes de contrôle des exportations ne sont pas conçus pour gérer les collaborations de recherche risquées». (sciencebusiness.net)