«Dans un livre, la climatologue et conseillère nationale écologiste vaudoise [Valentine Python] craint que la politique des petits pas ne réponde pas à l’urgence écologique.»
4 Mai 2021
4 Mai 2021
«Dans un livre, la climatologue et conseillère nationale écologiste vaudoise [Valentine Python] craint que la politique des petits pas ne réponde pas à l’urgence écologique.»
23 Avr 2021
Une centaine de scientifiques suisses ont publié une déclaration soutenant la loi sur le CO2. D’habitude, la communauté scientifique s’implique rarement dans les processus politiques. Cette exception montre à quel point le soutien pour la loi CO2 est large dans la communauté scientifique, déclare Reto Knutti, professeur en climatologie à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ).
Cela touche à une question plus fondamentale sur le rôle des chercheur·euse·s et la relation entre la science et la politique. Le Conseiller national UDC Chrisitan Imark par exemple accuse les «soi-disant scientifiques» de faire un raccourci inadmissible des faits et de se profiler en tant qu’activistes.
Monsieur Knutti considère le débat actuel comme une occasion de renforcer la voix de la science climatique. La science ne peut pas prendre de décisions politiques, dit-il. Mais elle doit aussi interpréter les faits et les chiffres, ajoute-t-il. « Si elle ne le fait pas, seuls les lobbyistes s’en chargeront ».
Caspar Hirschi, professeur d’histoire à l’Université de Saint-Gall, observe une fusion du rôle de l’expert·e et intellectuel·le avec celui de l’expert·e engagé·e. Il ne juge cependant pas problématique le fait que des chercheur·euse·s s’impliquent dans les débats politiques et prennent clairement position. La condition préalable serait que l’on respecte les positions dissidentes comme étant politiquement légitimes.
23 Avr 2021
L’UE va créer un groupe scientifique sur le changement climatique chargé de fournir à la Commission européenne des avis scientifiques indépendants sur le projet de devenir le premier continent neutre sur le plan climatique, à la suite de l’accord provisoire sur la nouvelle loi européenne sur le climat.
13 Avr 2021
Evelyne Schmid, professeure en droit international à l’Université de Lausanne, craint que la nouvelle directive de l’Université de Berne sur l’utilisation des médias sociaux aura un effet dissuasif («chilling effect») sur le recours à la liberté académique. Elle estime que les directives sont «trop vagues» et difficilement applicables. «L’idée que les expressions d’opinion doivent être coordonnées au sein d’une unité organisationnelle signifiera vraisemblablement que les chercheurs occupant des postes temporaires, en particulier, et ceux travaillant dans des domaines perçus comme «sensibles» par le public, devront réfléchir attentivement à la menace de conséquences s’ils s’expriment publiquement. Il ne s’agit pas de sanctions juridiques, mais d’éventuels désavantages subtils et difficilement démontrables dans la recherche d’un emploi, d’un doctorat ou dans la sphère institutionnelle. […] En tout état de cause, lorsqu’une université réglemente, le critère de «sensibilité» de l’avis est tout à fait déplacé, car ce qui est et n’est pas considéré comme une question sensible en droit est parfois hautement politique.»
Par ailleurs, dans un tweet, Evelyne Schmid suggère que l’Université de Berne devrait également penser à [mieux] protéger les scientifiques victimes d’harcèlement, de menaces, et d’atteintes à l’intégrité personnelle, en lisant le témoignage d’une chercheuse victime de menaces de mort.
Selon Evelyne Schmid, l’Université de Monash en Australie applique une bonne politique en matière des médias sociaux.
12 Avr 2021
Christian Leumann, recteur de l’Université de Berne, défend les nouvelles directives sur les médias sociaux. Il se dit «un peu étonné» des réactions négatives: «Il est possible que la motion parlementaire pour museler la task force et le débat autour de la «cancel culture» ait sensibilisé le public et les chercheurs-euses sur la question […].» Le recteur rejette l’accusation que la directive représente une atteinte à la liberté académique ou la liberté d’expression.
6 Avr 2021
Les nouvelles «Directives de la direction de l’Université [de Berne] sur l’information et l’expression de l’opinion» fait l’objet de vifs débats. Selon ce document, les employé·e·s de l’université devraient, entre autres, éviter de se profiler sur les réseaux sociaux. Le Secrétaire général Christoph Pappa dit que l’université n’interdit à personne de s’exprimer sur Twitter, mais précise que cela doit être fait avec retenue et que «les faits doivent être explicitement séparés des opinions […] Cela peut provoquer des malentendus si une personne d’un institut contredit complètement une personne d’un autre institut – sauf s’il parle de ses propres résultats de recherche.»
L’épidémiologiste Matthias Egger, [membre de la task force, ] qualifie cette directive de «très bien». Il estime qu’il n’est pas question d’une «muselière».
Reto Knutti, Klimatologue de l’ETH pose sur Twitter la question : Pourquoi il est interdit de critiquer les résultats [de recherche] d’autres?» Il craint que les nouvelles règles auront comme conséquence que les organisation de lobbying pourront commenter les études sur le Covid, mais pas les scientifiques d’autres domaines de recherche. Marcel Salathé, épidémiologiste et ancien membre de la task force, y a joute : «Les nouvelles directives de l’Université de Berne causent de la confusion.»
L’organisation «Akademie für kritische Wissenschaftskultur» est plus critique et parle d’un «un papier plein de désespoir, d’ambivalence et de désarroi.»
Daniel Schönmann, Chef du département cantonal de l’enseignement, estime que la directive n’enfreint pas la liberté académique ni de droits fondamentaux. Il estime qu’il n’y a pas de nécessité immédiate d’agir.
Par ailleurs, l’Université de Berne n’envisage pas de surveiller si la directive es respectée. Selon le secrétaire général, «Il ne s’agit donc pas de tenir en laisse [«gängeln»] qui que ce soit.»
1 Avr 2021
L’Université de Berne a édicté une directive interne sur la communication. Selon ce document, des plateformes tels que Twitter ne sont pas le cadre approprié pour mener une discussion sur des sujets scientifiques et «doivent être utilisés avec beaucoup de retenue.» Quant aux sujets «très sensibles», la Direction insiste que les unités «se coordonnent un minimum» avant que les déclarations soient faites au public. Des telles discussions devraient principalement avoir lieu dans les journaux et forums scientifiques et le «profilage personnel» serait à éviter.
L’article du Bund suscite des réactions, entre autres dans les réseaux sociaux (par exemple ici).
Deux membres de la task force scientifique fédérale contre le COVID-19 travaillent par ailleurs à l’Université de Berne. Ils ont été accusé d’avoir été critique avec les décisions du Conseil fédéral – entre autres sur Twitter. Selon l’article du Bund, des telles prises de position ne seront dorénavant plus possibles avec la nouvelle directive. Par ailleurs, «des nombreux scientifiques répondent sous l’anonymat, par peur d’enfreindre la directive». La Directive dit également : «Les expressions d’opinion doivent être faites dans le respect du devoir de loyauté envers l’employeur. La réputation de l’université ne doit pas être publiquement ternie par la communication d’informations aux médias.»
L’ancien Directeur de l’Institut pour immunologie Beda Stadler estime que cette directive sort à un moment où l’Université a besoin de fonds. «Les libertés [d’opinion et d’expression] prennent fin dès qu’il y a une pénurie d’argent.»
Matthias Egger, membre de la task force et professeur à l’Université de Berne, croit d’abord que l’article du Bund est un poisson d’avril.
Christian Leumann, Recteur de l’Université de Berne, écrit dans un tweet, qu’il ne connait aucun cas où un-e chercheur-e de l’Université de Berne aurait été muselé. Par ailleurs cette directive de 2008/13 aurait été mise à jour sur la demande de chercheur-e-s.
1 Avr 2021
Le prise de parole de scientifiques sur des sujets politique est sujet de débât à l’Université de Lausanne et au Conseil national. Par ailleurs, à l’Université de Genève, par le réseau «Scholars at risk», un panel de professeurs a justement fait état de son inquiétude en prenant appui sur des exemples tirés de la Turquie, la France et la Suisse.
29 Mar 2021
Paul Messerli, l’ex-président de la plateforme « Science et politique » de l’Académie suisse des sciences, propose des «règles du jeu» pour l’interaction entre la task force COVID-19, le Conseil fédéral et le parlement:
«Le Conseil fédéral devrait communiquer ses décisions de manière plus transparente en indiquant clairement si et pourquoi il s’appuie sur les recommandations de la task force ou si les considérations politiques face au parlement a dominé. La task force pour sa part, devrait toujours pouvoir résister à l’accusation de mélanger science et politique en résistant à la tentation d’exiger ou de suggérer une action politique à partir de faits scientifiques et de leur interprétation.»
29 Mar 2021
«Une trentaine de scientifiques suisses prônent la désobéissance civile pour rappeler l’urgence climatique. A Genève notamment, des participants à ce mouvement international appelé Scientist Rebellion ont collé des agrandissements d’articles sur le climat contre des bâtiments universitaires.»
26 Mar 2021
«Jusqu’à dimanche [28.03.2021] en Suisse et dans une quinzaine d’autres pays, des centaines de scientifiques prévoient des actions de désobéissance civile pour alerter la population sur la sévérité des crises climatique et écologique. Leurs collègues et le public sont appelés à se «rebeller» à leur tour. Des manifestations sont prévues à Lausanne, Genève et Zurich.
22 Mar 2021
L’historien Caspar Hirschi, qui enseigne à l’Université de Saint-Gall, parle dans «NZZ Standpunkte» d’une société désorientée, des erreurs dans la lutte contre le Corona – et il critique les scientifiques qui deviennent des activistes. (A partir de 40:43)
«Le rôle de l’expert a déraillé. […] Ils font de la politique au lieu de conseiller – ça ne marche pas comme ça. Les gens ne savent plus quel rôle jouent les experts, s’ils sont des conseillers ou des politiciens.»
Caspar Hirschi fait un parallèle avec les chercheur·e·s du climat, qui font front uni contre la critique climatosceptique avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en conseillant la politique «derrière des portes fermés». Ce modèle aurait également atteint ses limites, «car la recherche s’est fortement refermée». Il espère que les scientifiques du climat seront à nouveau plus prêt à participer aux débat, et qu’ils clarifieront leur rôle dans ce débat, à l’exemple de Reto Knutti (climatologue à l’EPFZ).
22 Mar 2021
La direction de l’Université de Lausanne (UNIL) mène depuis avril 2020 un processus visant à cadrer la prise de parole de son corps professoral concernant des sujets militants et activistes. Une charte ou un code de bonne conduite sera proposé prochainement.
Antoine Chollet, enseignant et chercheur en sciences politique à l’UNIL, réagit à l’intervention de la rectrice Nouria Hernandez sur ce sujet. Pour lui, être membre actif d’un groupe militant est compatible avec le poste de professeur·e. En tant que citoyen-nes, tout scientifique est protégé par les règles de la liberté d’expression.
19 Mar 2021
«Appeler à la désobéissance civile quand on est professeur d’université, est-ce légitime? Par exemple en soutenant les Zadistes de la Zone à défendre du Mormont. Ou en s’engageant contre la 5G, alors que son employeur est la Confédération, qui soutient son déploiement. L’UNIL réfléchit à cadrer la « prise de parole publique » de ses professeurs militants et activistes.»
16 Mar 2021
La nouvelle nouvelle inititative Franxini pour améliorer le dialogue entre les chercheur-euse-s et la politique a récemment vue le jour en Suisse. Selon le think thank Reatch, qui est à l’origine de cette initiative, les chercheur-euse-s ne comprennent pas suffisamment le fonctionnement de la politique et ont de la peine à s’y imposer. « Comprendre le système politique en suisse ne fait pas part du travail normale du chercheur » – explique Nicolas Zahn, membre du think thank Reatch et invité au Forum des idées de la RTS. Cette initiative vise des chercheur-e-s et politicien-ne-s de toute la Suisse.
15 Mar 2021
Les auteur-e-s de l’article tirent une leçon de la crise sanitaire actuelle pour des futures crises et présentent des scientifiques qui ont bien réussi à avoir un impact sur la politique, en Suisse et ailleurs.
Le professeur en psychologie Kelly Brownell avait notamment réussi à influencer la politique américaine sur l’alimentation. Selon ce dernier, «Les scientifiques doivent être plus à l’écoute et mieux communiquer avec les politicien-nes. D’une part, pour comprendre les questions qui préoccupent les politicien-nes et les autorités. Et d’autre part, de pouvoir mieux leur communiquer les réponses.» En outre, les résultats de la recherche devraient, selon lui, être communiqués beaucoup plus activement afin que les autorités et les politiciens reconnaissent leurs déficits. Dans cet esprit, il a développé en 2015 une méthode pour la science stratégique.
Tous les politicien-ne-s et scientifiques interrogé-e-s par Republik sont d’accord que la gestion d’une future crise nécessite de la préparation, un «plan d’entraînement». Les auteur-e-s de l’article (de la Republik) résument que les points suivants sont nécessaire pour que la Suisse gère mieux une potentielle future crise.
15 Mar 2021
4 Mar 2021
Le groupe de réflexion Reatch a lancé le projet Franxini, qui vise à améliorer la compréhension entre le monde scientifique et le monde politique. Ce manque de compréhension mène, selon l’organisation, à des tensions, comme par exemple dans le contexte de la crise COVID-19 et au sujet du climat.
Franxini vise à rendre des chercheurs-euses «aptes à la politique» moyennant trois programmes :
Les membres de Franxini ont tissé un large réseau de soutien ces derniers mois de presque tous les parties politiques. Du coté du monde scientifique, l’épidémiologiste Marcel Salathé (EPFL), le Président du Conseil des EPF Michael Hengartner, l’historien Caspar Hirschi (Université de Saint-Gall), et le physicien du climat Reto Knutti (ETH Zurich) sont impliqués.
3 Mar 2021
Les multiples prises de parole des membres de la task force scientifique de la confédération déplaisent à un nombre croissant de parlementaires de droite. La Commission de l’économie du Conseil national souhaite interdire aux membres de la task force de s’exprimer sur la crise à l’avenir. La gauche dénonce une tentative de muselage des scientifiques. Alain Berset vient également au soutien des experts, tout comme l’auteur de l’article paru dans higgs.ch. Bertrand Kiefer, médecin et journaliste, juge qu’il est «inquiétant et grave que notre parlement en soit là, […] même Trump n’a pas osé à réduire au silence Anthony Fauci.»
Par ailleurs, la légitimité démocratique de la task force est également mise en cause par une enquête du site re-check, mais Selon Samia Hurst, bio-éthicienne et Vice-présidente de la task force, cela se pose sur un malentendu, car la task force n’est pas un organisme étatique mais une «émanation du monde scientifique».
2 Mar 2021
Avec la révision sur la loi Covid-19, le rôle de la task force scientifique de la Confédération est remis en question. Selon la proposition voté à une courte majorité de la Commission de l’économie du Conseil national, elle ne doit plus s’exprimer publiquement sur les mesures liés au Covid-19. Cette compétence serait réservé au parlement et au Conseil fédéral. Cette position est clarifié dans le journal en ligne nau, qui a interrogé Petra Gössi, présidente du PLR.
La proposition suscite des réactions fortes du monde politique et scientifique du pays.
««Il s’agit clairement de museler la task force, réagit Sophie Michaud Gigon (Verts/VD), «On ne peut pas simplement faire taire ces experts sous prétexte qu’ils rapportent des faits qui nous déplaisent et retardent des réouvertures tant attendues.» […] Lancé lundi, l’appel des Verts a récolté plus de 3000 signatures. Sophie Michaud Gigon doute d’ailleurs que le parlement valide une telle mesure. «Il s’agit d’une attaque violente tant envers la liberté scientifique qu’envers la liberté d’expression inscrites dans la Constitution.»» (24 heures)
«Membre de la CER-N, Samuel Bendahan (PS/VD) ne cache pas sa colère: «Il s’agit d’un acte de censure du travail effectué par des scientifiques indépendants. Elle est comparable aux efforts déployés par les républicains américains pour museler le discours scientifique», réagit-il. » (Le Temps)
Vice-présidente de la task force, Samia Hurst signale que dans une démocratie, toutes les voix doivent pouvoir s’exprimer. Elle plaide pour une communication ouverte sur l’état des connaissances scientifiques pour permettre à la société à tous les niveaux de réagir en temps réel. (RTS : La Matinale)
Pour le politicien et médecin Felix Gutzwiller, la cause pour ce mécontentement envers la task force est à trouver dans les débuts de la pandémie, ou chacun-e de ses membres s’est manifesté de son côté sur les réseaux sociaux, plutôt que de se présenter en tant qu’équipe unie. Pour lui, la science doit être intégrée de telle sorte qu’elle ne produise plus de perplexité, mais soutient la politique. L’opinion consolidée des scientifiques est au premier plan et non le profilage personnel. (SRF News)
Le journaliste Nik Walter écrit: «Le fait que la task force soit maintenant soumis à un feu aussi vif de la part du spectre politique de droite et des sceptiques du Covid est une évolution dangereuse.» Par ailleurs, la reproche que la task force ferait soi-même de la politique serait «simplement grotesque». (Der Bund)
La professeure en Immunologie de l’Université de Genève, Isabelle Eckerle, est contente de n’avoir jamais fait partie de la task force: «Le conseil politique devient ridicule, [… ] à un moment ou à un moment où la voix (forte) de la science est plus que jamais nécessaire !» (Basellandschaftliche Zeitung bz, Tweet)