«Le texte qui veut interdire l’expérimentation animale et humaine en Suisse aurait des conséquences « désastreuses » pour la santé humaine et la recherche. Un comité de partis de gauche et de droite a plaidé lundi en faveur du non lors de la votation du 13 février. […] Cette initiative menacerait les soins médicaux pour la population, a avancé le comité interpartis devant les médias. Elle créerait également d’énormes problèmes pour la médecine vétérinaire, la recherche et l’innovation, l’industrie pharmaceutique et l’agriculture.»
Selon l’auteure de l’article paru dans la NZZ am Sonntag, l’argument, souvent avancé, que de moins en moins d’animaux sont utilisés pour l’expérimentation animale, n’est pas tout à fait valide: «Le nombre d’animaux de laboratoire « utilisés » représente moins de la moitié de tous les animaux de laboratoire qui meurent chaque année dans les instituts de recherche suisses. Des centaines de milliers d’animaux sont certes élevés pour l’expérimentation, mais jamais utilisés à des fins scientifiques.» Du point de vue du comité d’initiative, la Confédération maquille le nombre de victimes de l’expérimentation animale. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, compétent en la matière, rejette cette accusation.
La Conseillère aux Etats Maja Graf (Verts, BL), opposée à l’expérimentation animale, se montre choquée par le grand nombre d’animaux de laboratoires: «Cela soulève beaucoup de questions pour moi». Cependant, elle ne soutient tout de même pas cette initiative, car elle «manque sa cible».
Detlef Günther, vice-président pour la recherche à l’EPFZ, s’oppose également contre l’initiative, et souligne l’importance d’une discussion basée sur les faits où les chercheur-e-s peuvent exprimer leurs points de vues sans devoir craindre pour leur vie.