Le 11 novembre, au Campus Biotech à Genève, se tiendra le symposium ««médecine intégrative et cancer» […] organisé par le Groupe international de chercheurs et de développement pour la médecine complémentaire (IRCM) […], [qui] a pour but de «rendre accessible à un large public les recherches les plus récentes dans le domaine des médecines intégratives»».
Après avoir lu le programme du symposium, l’auteure de l’article émet des doutes: «[des] [i]nterventions vagues, [l]évocation d’approches thérapeutiques douteuses, [la] référence à une personnalité controversée, et même [l’]intervention d’une oratrice radiée de l’Ordre des médecins en France. Comme si cela ne suffisait pas, les organisateurs mentionnent Eric Bonvin, directeur de l’Hôpital du Valais, comme membre du «comité scientifique» du colloque […], [qui] explique n’avoir jamais été sollicité pour cet événement».
«[D]es experts s’inquiètent du discrédit que ce symposium pourrait jeter sur les médecines naturelles». Selon Pierre-Yves Rodondi, Professeur à l’Université de Fribourg et spécialiste de la médecine intégrative, «[…] cette manifestation semble adopter une ligne focalisée sur certaines approches, plutôt que sur la médecine intégrative […]». Selon Chantal Berna Renella, Professeure à la tête du Centre de médecine intégrative et complémentaire de l’hôpital universitaire vaudois, «[c]ette manifestation ne semble pas s’inscrire dans le type de médecine intégrative [qu’ils pratiquent] au CHUV; elle se doit d’être basée sur des preuves et non uniquement sur des croyances. Il y a un risque que ce type d’évènement crée une confusion dans l’esprit des patients et discrédite le concept de médecine intégrative».
Alors que de nombreux doutes apparaissent, comment se fait-il que le symposium «se déroule au Campus Biotech, haut lieu de la recherche scientifique, dont l’Université de Genève et l’EPFL sont parties prenantes»? Laura Plassmann-Debergé, coordinatrice des événements pour la fondation Campus biotech, explique qu’«[ils n’organisent] pas cette manifestation, [ils louent] seulement la salle aux organisateurs […], et elle poursuit en disant qu’«[ils n’acceptent] pas n’importe quels types d’événements, mais celui-ci porte sur un thème médical, il [leur] a donc semblé qu’il correspondait à [leur] mission. [Ils n’avaient] pas le contenu détaillé du programme lors de la réservation.»
Finalement, la Société suisse d’oncologie médicale (SSOM) «[a argué] que le symposium respectait certains critères tels que les «règles scientifiques fondamentales de l’oncologie» et «[ouvrait] le droit à des crédits de formation» pour la participation à ce symposium. Néanmoins, le SSOM «[s’est rétracté et a retiré] les huit crédits de formation qu’il lui avait octroyés».