La Suisse est en pénurie de médecins. En même temps, la majorité des universités font passer un test d’aptitude très sélectif aux candidat·e·s qui souhaitent étudier la médecine. Alors que dans les universités de Suisse alémanique et de Fribourg, 4500 personnes se sont inscrites cette année pour devenir médecins, les trois quarts des échouent au test d’aptitude, aussi nommée numerus clausus.
Plusieurs voix scientifiques et politiques demandent maintenant une réévaluation du processus de sélection. Des chercheur·euse·s de l’Université de Berne ont montré que les notes de la maturité, en particulier celles de biologie et de chimie, étaient au moins un aussi bon prédicteur de la réussite universitaire que les résultats du test d’aptitude. Cependant, l’Association des médecins assistants et chefs de clinique est contre une sélection basé sur ces notes. Comme le numerus clausus, les notes peuvent prédire la probabilité de réussir le programme universitaire, mais cela ne dit encore rien sur la capacité à être un·e bon médecin après, déclare le porte-parole Marcel Marti. Il met en avant que les compétences sociales et émotionnels devraient également jouer un rôle dans la sélection des étudiant·e·s.
La conseillère d’Etat, Marina Carobbio (PS), a donc suggérée de remplacer le numerus clausus par d’autres tests d’aptitude, comme un stage hospitalier de plusieurs mois avant les études. Le Conseil national a cependant rejeté la proposition ce printemps.
La Conseillère nationale Maja Riniker (PLR) voit un problème supplémentaire dans la « féminisation » de la médecine. Trois maîtrises en médecine sur cinq sont désormais décernées à des femmes. Elle aimerait résoudre ce problème par le biais des critères de sélection pour l’admission à la faculté de médecine, et faire en sorte que davantage de médecins masculins accèdent à nouveau au métier.