Quant à l’association suisse au programme Horizon Europe au-delà de 2020, l’incertitude règne. Le Chef de la direction générale de la recherche et de l’innovation décrit la Suisse comme «partenaire clé stratégique», mais des «experts suisses» craignent une «politisation» de la coopération dans le domaine de la recherche, autant plus que le parlement européen a renforcé son projet de loi. Selon celui-ci, Bruxelles s’intéresserait avant tout aux intérêts de l’UE et veillerait à ce que les avantages économiques des résultats de la recherche utilisables par l’industrie restent dans l’UE.
L’accord cadre, actuellement en consultation en Suisse, pourrait encore compliquer les choses. D’un point de vue juridique, l’affaire semble claire : la coopération en matière de recherche ne fait pas partie des cinq accords d’accès au marché couverts par l’accord-cadre et n’en dépend donc pas. Néanmoins, les universités craignent que Bruxelles ne crée un lien politique. En fait, la Commission européenne décide en toute discrétion si un dossier est pertinent pour le marché intérieur ou non. Début janvier, le Secrétaire général de la Commission a publié une directive interne en vertu de laquelle les organes de l’UE doivent suspendre ou retarder l’accès de la Suisse à son marché, sauf si cela est dans l’intérêt supérieur de l’UE. Selon la NZZ, les présidents des EPF ne comptent pas sur un accès suisse au programme de recherches européen sans un accord institutionnel.