Martin Vetterli, Président de l’EPFL, répond à la question si la politique et la science devraient être séparées l’une de l’autre. Il écrit: «[…] la question est compliquée et cela prendra probablement des années, voire des centaines d’années pour que les philosophes, politiciens et juristes se mettent d’accord [sur cette question] – s’ils y parviennent. Mais je pense qu’il est clair que la science a aujourd’hui une influence politique sur certains sujets. Je pense par exemple à la santé, à l’avortement ou au mariage homosexuel. Et la science défend souvent des points de vue favorables à la technique et à la recherche. Simplement dans leur propre intérêt ? Ou comme soutien objectif et neutre de la politique dans le sens d’une plus grande vérité ? Je vous laisse répondre à ces questions, car cette chronique est trop courte pour cela. Ce qui est sûr, à mon avis, c’est que la Suisse est une démocratie, pas une technocratie, et que le souverain ultime est le peuple, pas la vérité scientifique. Cette dernière ne peut que soutenir le processus politique».
5 Sep 2022