15 Oct 2025
Type de veille: Politique des hautes écoles
15 Oct 2025
IA: Antenne européenne en Suisse
Dans le cadre de son réseau de fabrication de l’intelligence artificielle (IA), l’UE va créer en Suisse une «antenne» avant tout axée sur la météorologie. «Ces antennes permettent de se connecter à des usines d’IA, lesquelles servent à leur tour de plateformes aux universités, aux centres de supercalculateurs ou aux entreprises. L’objectif est de faire progresser les applications de l’IA dans divers domaines tels que la santé, l’espace ou le climat, lit-on sur le site de la Commission européenne. L’antenne en Suisse porte le nom de Hearts (Helvetic AI Ressources, Technologies and Services).» (La Liberté)
L’UE financera les antennes à hauteur de 51 millions de francs via l’entreprise commune pour les supercalculateurs européens.
15 Oct 2025
«Il faut établir un «CER pour les laboratoires»», déclare le lauréat du prix Nobel d’économie
Selon le lauréat du prix Nobel de l’économie Philippe Aghion, «l’UE devrait établir un Conseil européen de la recherche (CER) équivalent pour soutenir à long terme les laboratoires de recherche». Son travail soutient que la croissance économique repose sur «une destruction créative», c’est-à-dire l’éviction d’anciennes entreprises par de nouvelles avec de meilleures idées et technologies.
Selon lui, l’Europe n’a actuellement ni les institutions ni les politiques nécessaires pour des innovations révolutionnaires dans le domaine de la haute technologie. Avoir un CER pour les laboratoires permettrait un financement à long terme des centres de recherches, apportant un soutien stable aux «équipes de recherche organisées autour de sujets prioritaires plutôt que de carrières individuelles».
Le prix Nobel a également souligné que l’Europe manquait d’un équivalent de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) aux États-Unis, opinion partagée par Mario Draghi, dont les recommandations alimentent actuellement la politique européenne de recherche et d’innovation. Ce dernier précise que «le programme de recherche et d’innovation Horizon Europe de l’UE ne soutient pas suffisamment «l’innovation de rupture»» selon lui.
Le journaliste de Science Business soulève que l’Europe est prise dans un dilemme entre soutenir ses «champions industriels existants», tels que les géants allemands de l’automobile et de la chimie, ou transférer des ressources vers de nouvelles entreprises. Des programmes-cadres ont déjà été critiqué pour avoir donné trop d’argent à de grandes entreprises historiques telles qu’Airbus, dont le budget R&D ne serait pas assez soutenu.
15 Oct 2025
Genève inaugure le premier réseau quantique de Suisse, tentant de combler le retard du pays
«Le Geneva Quantum Network (GQN) est un réseau qui va servir à la recherche et l’enseignement en physique quantique. Il s’appuie sur des fibres optiques existantes, mais non utilisées, de l’Office cantonal des systèmes d’information et du numérique (OCSIN). Une première à Genève, mais aussi en Suisse.» Ce partenariat public-privé «réunit et relie aujourd’hui plusieurs entités: outre l’OCSIN, participent le CERN, la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA), les entreprises ID Quantique et Rolex, avec son entité Rolex Quantum, qui fabrique des horloges atomiques optiques, une technologie récente et extrêmement précise» et l’Université de Genève.
15 Oct 2025
Le Conseil de l’UE propose une éligibilité limitée pour les projets à double usage dans Horizon Europe
Les gouvernements de l’UE souhaitent modifier les règles d’éligibilité d’Horizon Europe afin de limiter les pays pouvant participer à des projets à double usage et de défense. Cette suggestion ajoute des garde-fous au projet de la Commission européenne visant à permettre aux start-ups à double usage de bénéficier de subventions et d’investissements en capital par l’intermédiaire du Conseil européen de l’innovation (CEI).
Actuellement, tous les projets de recherche et d’innovation Horizon Europe, y compris ceux soutenus par le CEI, doivent se concentrer exclusivement sur des applications civiles.
«Kurt Deketelaere, secrétaire général de la Ligue européenne des universités de recherche, s’oppose à l’extension du programme à des applications non civiles, mais, compte tenu du contexte, il estime que l’ajout de restrictions géographiques est judicieux. «Le fait que le Conseil ajoute désormais des restrictions géographiques pour les bénéficiaires potentiels semble une évidence du point de vue de la sécurité et de l’autonomie stratégique », a-t-il déclaré. Son principal espoir est que le Royaume-Uni et la Suisse, les principaux partenaires de l’UE dans Horizon, ne soient pas exclus. Ce qui importe en fin de compte pour la communauté scientifique, c’est de protéger le caractère ouvert du plus grand cadre de recherche collaborative au monde.»
- collaboration hautes écoles – militaire
- politique – Suisse
- Horizon Europe (anciennement FP9)
- politique – Europe
- FP10
15 Oct 2025
«Racisme systémique» aux HUG
La responsable des soins du Département réadaptation et gériatrie (DRG) des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ainsi que plusieurs collaborateur·ices ont dénoncé des propos à caractères racistes au sein de leur institution. La direction générale des HUG a alors mandaté un cabinet d’avocats vaudois, afin de mener un audit. L’enquête a récolté une septantaine de témoignages relatant des propos discriminatoires et racistes au sein de l’institution, en particulier entre les cadres et le personnel de terrain, souvent d’origine étrangère. Il a également fait état de dysfonctionnements managériaux.
Selon plusieurs employé·es, l’enquête «minimise les propos discriminatoires en les expliquant en partie par des conflits de personnes». «Il y a un racisme systémique au sein de l’institution», indique une source interne. Bien qu’il soit réfuté par la direction, un potentiel conflit d’intérêts entre le cabinet d’avocat et l’hôpital pourrait exister. Il est notamment déploré que peu de collaborateur·ices de terrain aient été entendu·es comparé aux cadres dans le cadre de l’enquête. De plus, aucune sanction n’aurait été prise jusqu’ici, si ce n’est celle d’une victime potentielle qui aurait été «mise à l’écart», alors que la cadre mise en cause poursuivrait ses activités sur un autre site.
Il a alors été demandé à la direction générale de «revoir la portée de l’audit pour que l’enquête externe traite du problème de discriminations à l’échelle de l’institution». Ses conclusions devraient aboutir, selon le personnel, à «des recommandations concrètes (suivi, prévention, procédures claires) pour améliorer le climat de travail et corriger les comportements problématiques». Les collaborateur·ices demandent également la mise ne place de «personnes-ressources» pour accompagner les victimes de discrimination, et exigent des sanctions.
Les HUG déclarent poursuivre des investigations afin de «prendre d’éventuelles décisions managériales ou des mesures individuelles».
14 Oct 2025
Promotion d’un changement de culture concernant les résultats négatifs
Des chercheurs appellent à une réforme du système scientifique pour renforcer la confiance du public, améliorer les soins aux patient·es et assurer une formation plus fiable des intelligences artificielles. Selon Stephen Curry, conseiller stratégique au Research on Research Institute (Royaume-Uni), il est urgent de lutter contre les «biais de publication», c’est-à-dire la tendance à publier uniquement les résultats positifs ou spectaculaires, au détriment des résultats négatifs ou nuls.
Un article publié dans PLOS Biology dénonce cette culture profondément enracinée, qui conduit à une perte de ressources, un ralentissement de la recherche, une distorsion des preuves scientifiques et des impacts concrets sur les soins médicaux. Les auteurs et autrices affirment que les résultats négatifs sont essentiels, car ils permettent d’éviter les impasses et d’éclairer les recherches futures.
Le texte appelle tous les acteurs de la recherche — financeurs, institutions, maisons d’édition — à s’engager pour la diffusion de toutes les données, quelles qu’en soient les conclusions. Les changements proposés incluent :
- l’obligation pour les chercheurs de publier tous les résultats ;
- une réforme de l’évaluation des chercheurs, axée sur la qualité des hypothèses et des méthodes plutôt que sur le prestige des revues ;
- une ouverture des éditeurs aux résultats négatifs.
Bien que cela représente une charge de travail supplémentaire, Stephen Curry, auteur de cet article, suggère que les financeurs travaillent avec les chercheurs et chercheuses pour concevoir des formats de rapports simples.
Pour enclencher ce changement de culture, les scientifiques derrière l’étude estiment qu’il faudrait le soutien de quelques financeurs ou institutions influentes, comme UK Research and Innovation ou le Conseil européen de la recherche. Ce mouvement s’inscrit par ailleurs dans la continuité des initiatives telles que la Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (DORA) et la Coalition européenne pour l’avancement de l’évaluation de la recherche (CoARA).
Enfin, ils et elles soulignent que la communauté scientifique semble prête à engager cette transformation, et qu’un soutien institutionnel fort pourrait accélérer le passage à une science plus transparente et complète.
14 Oct 2025
Les scientifiques exhortés à exiger une gouvernance indépendante dans Horizon Europe
En finançant largement la recherche fondamentale, les États-Unis ont créé un écosystème propice à l’innovation privée, sans subventionner directement les entreprises. La Chine suit aujourd’hui la même voie, tandis que l’Europe, faute d’investissements suffisants, prend du retard. Le déséquilibre est frappant : l’augmentation de 500 millions d’euros du budget du Conseil européen de la recherche paraît dérisoire face aux milliards investis dans les universités américaines.
Contrairement aux idées reçues, la majorité du financement scientifique américain soutient la recherche fondamentale, d’où sont issues toutes les grandes révolutions technologiques – ordinateurs, internet, vaccins, intelligence artificielle. En Europe, au contraire, la tendance actuelle privilégie les projets à court terme et les applications industrielles, au détriment de la recherche fondamentale.
Les débats sur le prochain programme-cadre européen (FP10) illustrent cette dérive. Bien que la recherche fondamentale y soit encore protégée, son avenir reste incertain, notamment en raison du lien possible avec le Fonds européen de compétitivité (ECF), qui exclut la recherche de base. Une telle orientation menacerait, selon le recteur de l’Université de Ljubljana Gregor Majdič, le modèle de progrès européen fondé sur la connaissance. Il appelle donc à une action urgente : augmenter les investissements dans la recherche fondamentale et renforcer les liens entre universités, industrie et société. Sans cela, l’Europe risque de devenir simple consommatrice des innovations venues d’ailleurs.
14 Oct 2025
La pensée critique et l’empathie sont des compétences qu’une IA ne peut pas remplacer
Les diplômé·es d’informatique et de gestion d’entreprises, qui historiquement connaissaient une certaine sécurité de l’emploi, vivent aujourd’hui une insécurité à cause de l’IA, comme en témoignent les récents licenciements par les géants de la technologie. Selon une journaliste du Tages-Anzeiger, la pensée critique et l’empathie sont des compétences qu’une IA ne peut pas remplacer, et ce sont des branches telles que la philosophie, la sociologie ou la littérature qui les enseignent. Ces branches permettent d’apprendre à penser au-delà de l’évidence et de la masse, «une compétence clé dans l’ère des machines apprenantes». Selon la journaliste, il est nécessaire d’avoir ainsi des personnes étudiant ces domaines qui comprennent les conséquences des nouvelles technologies et développent des solutions aux défis de la société. «[La pensée critique et l’empathie] sont indispensables pour que des pays comme la Suisse puissent se démarquer des industries de l’éducation telles que la Chine», écrit-elle.
L’autrice a nommé son article un plaidoyer pour les sujets «d’orchidée» («Orchideenfächer»), un terme familier désignant une matière d’étude originale, inhabituelle, rare, qui n’est enseignée que dans quelques universités ou suivie que par un petit nombre d’étudiant·es, et réagit avec cet article à une interview avec l’ex-banquier privé Konrad Hummler, qui avait avancé dans le colloque Ermatingen sur la migration que les responsables politiques devraient retirer aux universités les fonds publics destinés aux cursus «marginaux». Il commente par rapport à cela dans le Tages-Anzeiger du 08.10.2025: «Deux questions se posent : est-il juste qu’un pays comme la Suisse attire des spécialistes hautement qualifiés provenant de l’étranger ? Et notre propre population ne devrait-elle pas être en mesure de fournir ces prestations ? Nous ne devons toutefois pas tomber dans une économie planifiée en matière de politique éducative. Cela reviendrait à canaliser la relève vers des disciplines qui ne seront peut-être plus nécessaires dans cinq ans.»
14 Oct 2025
Trois ans après le lancement de ChatGPT, savons-nous où cela nous mène ?
Depuis son lancement il y a trois ans, ChatGPT a révolutionné l’accès à l’intelligence artificielle générative, suscitant à la fois enthousiasme et inquiétudes (plagiat, sécurité, contenus médiocres). Dans la recherche et l’édition, l’IA s’impose comme outil d’aide à la rédaction, à la synthèse et à la détection de fraudes scientifiques, avec des solutions comme Grammarly, Perplexity ou Clear Skies. Selon l’auteur de l’article, le secteur entre aujourd’hui dans une phase de maturité et d’intégration des outils IA dans les workflows. À long terme, on envisage l’émergence d’agents IA autonomes capables de gérer tout le cycle de la recherche, ce qui pourrait transformer la manière de produire et d’évaluer la science.
13 Oct 2025
«Les universités doivent s’ouvrir davantage aux talents non universitaires»
Le vice-chancelier adjoint et doyen de l’Université de Bath Marcus Munafò, écrit qu’historiquement, les universités ont toujours considéré que les universitaires étaient capables de tout faire, avec peu de formation, et que seuls eux devaient diriger les institutions académiques. Ainsi, les postes de direction exigent souvent un parcours académique prestigieux. Pourtant, les compétences nécessaires pour gérer une université dépassent largement la recherche et l’enseignement : elles incluent le leadership, la gestion, l’innovation et la compréhension d’environnements complexes et changeants.
De récentes études au Royaume-Uni montrent que les dirigeants recrutés hors du milieu universitaire obtiennent souvent de meilleurs résultats, notamment parce qu’ils possèdent des compétences managériales rares dans le secteur. Comme dans le sport, où les meilleurs entraîneurs ne sont pas toujours d’anciens champions, la crédibilité d’un dirigeant ne dépend pas uniquement de ses performances académiques.
Les universités doivent donc clarifier les compétences qu’elles recherchent pour les postes de direction et distinguer les aptitudes académiques des aptitudes managériales. Il est également nécessaire d’encourager les candidatures venues de l’extérieur, à tous les niveaux. Des initiatives comme les «professors of practice» ou la classification de «praticiens» à l’Université de Bath visent à valoriser les parcours professionnels non académiques.
Ces évolutions posent des défis – notamment en matière d’équité et de reconnaissance – mais elles enrichissent les institutions et permettent des carrières plus diversifiées. Une autre piste consiste à favoriser la circulation entre monde académique et monde professionnel, pour créer des carrières plus perméables.
Enfin, Marcus Munafò juge que modèle de l’universitaire capable de tout faire, hérité du XIXᵉ siècle, n’est plus adapté. Dans un contexte difficile pour l’enseignement supérieur, les universités gagneraient à apprendre d’autres secteurs, tout en maintenant leur identité académique.
13 Oct 2025
«La science est devenue un puissant enjeu géopolitique»
Interview de la professeure de l’EPFL et physicienne Marilyne Andersen, directrice générale du Geneva Science and Diplomacy Anticipator (Gesda), fondation créée en 2019 qui «a pour mission d’identifier les innovations scientifiques émergentes dans les laboratoires du monde entier, et d’anticiper leur impact». Le 5ème sommet de la Gesda, qui rassemble les mondes politique, diplomatique et scientifique, se tiendra à Genève du 15 au 17 octobre, avec pour priorités la neurotechnologie, les interfaces cerveau-ordinateur ou l’ordinateur quantique.
Abordant les défis et ambitions de la fondation, sa directrice générale explique que «l’une des valeurs ajoutées de Gesda est l’accent mis sur la collaboration multilatérale», dans un contexte géopolitique international où elle est souvent remise en question, notamment «par des dirigeants comme Donald Trump». «La science devient un puissant enjeu géopolitique. Ce n’était pas autant le cas avant», précise-t-elle.
«L’idée [de la Gesda] est d’arrêter d’être en constant retard par rapport aux crises du moment et davantage dans une action préventive avant de se retrouver dans l’urgence.» La directrice générale donne l’exemple de l’ordinateur quantique: «On pourrait se dire que, face aux géants de la technologie, c’est une fatalité, il n’y a rien à faire. Gesda dit précisément le contraire, qu’on peut se préparer au quantique en amont, pour ne pas être totalement pris de court et commencer tout de suite à mettre en place le cadre nécessaire pour y faire face et y avoir accès. Après coup, quand la compétition est lancée, c’est plus compliqué.»
13 Oct 2025
Jeune Consulting, une association de l’UniNE qui fait le lien entre étudiant·es et monde professionnel
«Cette «mini-entreprise» permet à ses membres, environ 30 étudiants par année, de réaliser des mandats pour des entreprises de la région. Ils peuvent ainsi directement être impliqués dans le monde professionnel, dans leur domaine de prédilection, par exemple le marketing digital, la comptabilité ou l’ingénierie. Tout l’intérêt des étudiants, c’est justement de commencer à travailler en parallèle de leurs études.»
10 Oct 2025
Deux lauréats du Prix Nobel rejoindront l’université de Zurich
Les économistes Esther Duflo et Abhijit Banerjee, lauréats du prix Nobel, rejoindront l’Université de Zurich en juillet 2026. Grâce à des fonds externes fournis par la Fondation Lemann, les deux chercheurs créeront un nouveau centre dédié à l’économie du développement, à l’éducation et aux politiques publiques.
10 Oct 2025
L’idée d’un fonds fédéral pour les universités
Face aux projets d’austérité du gouvernement suisse, qui prévoit notamment de doubler les frais d’études pour les étudiant·es suisses et de les quadrupler pour les étrangers, de nombreux étudiant·es ont manifesté à travers le pays. Pour éviter ces coupes budgétaires, la Conseillère nationale socialiste Sarah Wyss (SP, Bâle) propose une alternative : créer un fonds alimenté par les excédents de la Banque nationale suisse (BNS) afin de financer les universités, en particulier les filières d’importance nationale comme les sciences de la vie. Ce fonds impliquerait à la fois la Confédération et les cantons.
Actuellement, ces excédents servent à rembourser les dettes liées à la pandémie Covid-19. Le projet de Sarah Wyss suscite donc la controverse : certains, comme le président de la SVP bâloise Peter Riebli, estiment qu’une nouvelle solution fédérale est nécessaire, mais se demandent qui paiera les dettes si les excédents sont utilisés autrement. D’autres, comme le centriste Marc Scherrer, jugent l’idée réaliste et digne d’examen, compte tenu des difficultés financières du canton de Bâle-Campagne.
Sarah Wyss admet que sa proposition n’est pas une solution définitive, mais souhaite ouvrir un débat national sur un financement équitable et durable des universités. Elle suggère que certains cursus, considérés d’intérêt national, soient financés par ce fonds, comme l’ETH de Zurich l’est par la Confédération.
La commission des finances du Parlement discute actuellement de l’usage des excédents de la BNS. Sarah Wyss veut y soulever la question de savoir s’il est vraiment pertinent de rembourser la dette au moment où la quote-part d’endettement de la Suisse est historiquement basse.
Enfin, la conseillère nationale Florence Brenzikofer (vert·es) soutient cette démarche et plaide, elle aussi, pour un modèle de financement à long terme des hautes écoles, garantissant la stabilité et l’investissement dans la formation, considérée comme la principale ressource du pays.
10 Oct 2025
L’UE lance des stratégies en matière d’IA pour stimuler la compétitivité et la science
L’Union européenne veut faire de l’Europe un continent leader en intelligence artificielle (IA). La commissaire européenne au numérique, Henna Virkkunen, a présenté une nouvelle stratégie pour l’IA, alors que seulement 13 % des entreprises européennes utilisent déjà cette technologie — un chiffre jugé alarmant.
La Commission prévoit des investissements de plusieurs milliards d’euros, notamment :
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3 milliards via le programme Horizon Europe pour la recherche, (un montant similaire dans le programme suivant FP10, selon Science Business)
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600 millions pour l’accès des chercheurs à des supercalculateurs,
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et 1 milliard pour encourager les entreprises à adopter l’IA, espérant ainsi déclencher jusqu’à vingt fois plus d’investissements privés.
Onze secteurs sont ciblés, dont la santé, le bâtiment et les transports.
Mais le projet est critiqué : les objectifs restent flous et certaines initiatives locales n’auraient pas forcément besoin du soutien de Bruxelles. Beaucoup craignent un effet d’annonce sans résultats concrets, comme pour le European Chips Act de 2022, dont les ambitions n’ont pas été atteintes. (Neue Zürcher Zeitung)
Cette course à l’investissement s’inscrit dans un contexte mondial de concurrence technologique, où les États-Unis et la Chine avancent plus vite. Inspirée par le rapport Draghi, la Commission veut relancer une politique industrielle européenne, mais son bilan reste faible, notamment dans le domaine des technologies vertes et des semi-conducteurs.
En somme, la stratégie IA de l’UE témoigne d’une volonté politique forte, mais aussi d’un risque de surenchère et de bureaucratie, sans garantie d’efficacité réelle. (Neue Zürcher Zeitung)
Selon Science Business, la stratégie «AI in Science» ouvrira la voie à la création de la «Resource for AI Science in Europe» (Raise), qui vise à concrétiser l’engagement de la Commission de créer un «CERN pour l’IA». «Grâce à cette stratégie et à Raise, nous occupons un espace qui est vide au niveau international, car nos principaux concurrents, sans nommer les États-Unis et la Chine, n’ont pas de stratégie», a déclaré un responsable de la Commission lors d’une conférence de presse précédant le lancement de la stratégie. «Ils investissent beaucoup d’argent dans l’IA dans le domaine scientifique, mais pas de manière structurée et raisonnée.»
Raise offrira aux scientifiques et aux innovateurs un accès à des ressources stratégiques, des données, des outils, une puissance de calcul et un financement accru pour la recherche dans et pour l’IA, et devrait également stimuler la participation du secteur privé. Les bases de Raise seront jetées par des projets pilotes qui seront financés par les appels à propositions Horizon Europe en 2026-2027.
10 Oct 2025
Expérimentation animale: le Conseil fédéral rejette une nouvelle initiative abolitionniste
«Les expériences sur des animaux ne doivent pas être interdites en Suisse. Le Conseil fédéral a transmis mercredi au Parlement son message sur l’initiative « Oui à un avenir sans expérimentation animale », trois ans après le large rejet par le peuple d’un autre texte.»
10 Oct 2025
Témoignage contre l’augmentation des taxes d’études
Le gouvernement suisse prévoit de doubler les frais d’inscription pour les étudiant·es suisses et de les quadrupler pour les étudiants étrangers, dans le cadre d’un plan fédéral d’économies. Cette mesure suscite de fortes protestations dans tout le pays, des milliers d’étudiant·es étant descendus dans la rue pour dénoncer une politique jugée injuste et antisociale.
Le témoignage de Sadaf Sedighzadeh, étudiante à l’Université de Zurich, illustre la difficulté de financer des études déjà coûteuses. Fille de réfugiés iraniens, elle travaille dans plusieurs emplois pour subvenir à ses besoins, tandis que ses parents paient les frais universitaires (720 CHF par semestre). Une hausse à 1440 CHF la mettrait en grande difficulté et la pousserait peut-être à abandonner ses études.
Aujourd’hui, 72 % des étudiants suisses travaillent pendant leurs études et financent en moyenne 42 % de leurs dépenses eux-mêmes. Les bourses, censées garantir l’égalité des chances, ne couvrent qu’une faible part (4 %) et varient fortement selon les cantons, accentuant les inégalités sociales et régionales.
Le Syndicat des étudiants suisses (VSS) et plusieurs partis de gauche dénoncent une « attaque classiste contre l’éducation », qui exclurait davantage les jeunes issus de milieux modestes ou de l’immigration. Les cantons, confrontés à des coupes fédérales dans la formation, risquent néanmoins de devoir appliquer ces hausses faute d’alternatives financières.
Face à cette situation, les étudiant·es, enseignant·es et organisations scolaires appellent à une solidarité entre tous les acteurs du système éducatif pour défendre un accès équitable à la formation en Suisse.
9 Oct 2025
Le classement mondial des universités par le Times Higher Education
Le classement mondial 2026 des universités et hautes écoles par le magazine spécialisé Times Higher Education est sorti. «L’ETH Zurich maintient sa position de meilleure haute école d’Europe continentale, se classant 11e au niveau mondial […], tandis que l’Université de Lausanne atteint son meilleur classement à la 125e position.» La Suisse se montre stable, écrit Times Higher Education. Le top 10 comprend uniquement des universités anglo-saxonnes. «Les universités asiatiques remontent le classement, emmené par la Chine.» (Blick)
Voici le classement des universités suisses selon leur rang:
- 11: ETH Zurich (=11 en 2025)
- 35: EPF Lausanne (32 en 2025)
- 108: Université de Berne (104 en 2025)
- 120: Université de Bâle (126 en 2025)
- 125: Université de Lausanne (134 en 2025)
- 166: Université de Genève (171 en 2025)
- 251-300: Università della Svizzera italiana (301-350 en 2025)
- 351-400: Université de Saint-Gall (=351-400 en 2025)
- 401-500: Université de Fribourg (=401-500 en 2025)
- 601-800: Université de Neuchâtel (501-600 en 2025)
- 1001-1200: L’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) (=1001-1200 en 2025)
- 1201-1500: HES-SO (1201-1500 en 2025)
9 Oct 2025
Création du premier Conseil scientifique intercantonal sur le climat
«Six cantons romands unissent leurs ressources afin de mandater l’expertise nécessaire pour leur politique climatique. Ils ont signé une convention, créant ainsi le Conseil scientifique romand pour le climat. […] [Le conseil] sera composé de représentants et représentantes du milieu de la recherche dans 16 domaines d’expertise, dont notamment ceux des sols, des forêts ou de l’innovation, et débutera ses travaux début 2026. »