Le licenciement d’une professeure d’Astronomie en 2019 était un première dans l’histoire de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Son style de direction a été considéré inacceptable et son comportement contraire à ses obligations. Le Tribunal administratif fédéral a tranché, pour l’instant, le litige qui couvait depuis lors entre les parties : Le licenciement était «injustifié» et «disproportionné», car il a été prononcé sans avertissement préalable, même que le comportement de la professeure a déjà fait l’objet de réclamations auprès du service de médiation de l’ETH en 2005, 2009, 2013 et 2016. En conséquence, la perte de confiance invoquée par l’EPFZ lui est imputable.
Le tribunal a également critiqué le travail de relations publiques de l’EPF. Les communiqués de presse «semblent avoir eu pour principal objectif de protéger la réputation de l’EPFZ». Marcella Carollo n’aurait «pas toujours été traitée avec l’équité requise et n’aurait pas respecté le devoir de sollicitude» de l’employeur.
Le jugement peut encore être porté devant le Tribunal fédéral.
Le journaliste Marius Huber écrit dans un commentaire que le jugement est un «échec embarrassant» pour l’EPF, car il montre que l’EPFZ tolère le mauvais comportement («Fehlverhalten»). Le fait qu’il n’y a pas eu un seul licenciment dans les 164 ans de l’institution serait «un douteux record». Par ailleurs, le journaliste voit des parallèles avec le scandale du Centre national d’entraînement de Macolin. «L’ETH a également entrepris des réformes. Elle met davantage l’accent sur les compétences de direction, donne aux étudiants la possibilité de s’exprimer sur les nominations, renforce les services de recours. Ici comme ailleurs, la question passionnante est de savoir si l’on s’en tient aux méthodes plus douces, même si l’on s’éloigne de l’élite absolue?»