Selon une nouvelle étude de l’association sectorielle (chimie/ pharma) Scienceindustries, les restrictions d’accès au programme de recherche Horizon Europe de 2021 à 2024 n’ont pas pu être entièrement compensées par des financements supplémentaires du contribuable suisse. Les auteur·ices de la publication évoquent une «perte systémique d’influence et de compétitivité» de la Suisse.
«Suite aux restrictions d’accès de la Suisse au programme de l’UE à partir de juillet 2021, les chercheurs suisses pouvaient certes continuer à participer à des projets collaboratifs d’Horizon, mais le financement devait être assuré par la Suisse. Les chercheurs suisses ne pouvaient plus postuler pour des fonctions de direction dans des projets de l’UE et étaient exclus du prestigieux «soutien à l’excellence» de l’UE via des projets individuels. Tout comme la Ligue des champions en football, le programme de l’UE est considéré dans la recherche comme une scène attractive pour les talents. Cette scène permet de s’exposer, d’établir des contacts, de se mesurer et de faire des expériences.» Les personnes directement impactées par cette restriction étaient issues de milieux universitaires, mais aussi d’entreprises innovantes.
«Sur la base de calculs de simulation de l’UE et d’estimations suisses, il est à craindre, selon l’étude, qu’une limitation à long terme de l’accès au programme de recherche de l’UE ne se répercute pas seulement sur certaines entreprises, mais «sur la compétitivité de l’industrie du savoir dans son ensemble». Le programme de recherche de l’UE Horizon Europe dispose d’un budget total d’environ 95 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Selon les calculs de l’UE basés sur trois modèles économiques, ce programme permettrait d’augmenter la création de valeur dans l’économie européenne d’environ 4 à 11 euros par euro investi jusqu’en 2045.»
Face aux nombreux avantages du programme, «même les Britanniques» ont souhaité participer au programme de recherche européen. Ils et elles ont obtenu pour 2024, par un accord politique, l’accès souhaité en tant que «membre associé» à Horizon Europe.
Depuis début 2025, un accès provisoire pour la Suisse a été mis en place. Il ne suffit toutefois pas «à de nombreuses entreprises en raison du manque de sécurité juridique».