En France, le président Emmanuel Macron ambitionnerait de mettre fin à l’École nationale d’administration (ENA), créée en 1945 par Charles de Gaulle dans le but de «démocratiser» l’accès à la haute fonction publique. Mais une étiquette «élitiste» va très vite lui être attribuée. En effet, pour certain·e·s critiques, l’ENA est devenue «l’emblème d’une élite fermée sur elle-même […] Une forteresse non-représentative qui fournit à la France une grande partie de son élite politique et économique.»
Les plaintes contre l’ENA sont multiples : La majorité de ses étudiant·e·s sont issu·e·s des couches sociales les plus élevées, et moins de la moitié sont des femmes. Il en résulte une fonction publique considérée comme «déconnectée du reste de la société.»
D’après Julien Grenet, Expert en admissions universitaires à l’École d’économie de Paris, «Les examens d’entrée à l’ENA sont considérés comme «socialement biaisés», s’appuyant fortement sur les sciences humaines et impliquant un jury qui favorise les étudiants ayant acquis une large connaissance de la «culture générale» des ménages les plus favorisés. Il y a «beaucoup de similitudes» avec le processus d’entrevue aux universités d’Oxford et de Cambridge.»