L’Irlande a introduit la compensation carbone pour tous les voyages du gouvernement en 2021. Et depuis novembre 2020, les universitaires allemands peuvent obtenir des compensations carbone lorsqu’ils se déplacent pour des recherches financées par l’agence de recherche Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG). Les compensations permettent de financer des projets de protection du climat dans les pays du Sud, par exemple la plantation d’arbres ou la construction d’une éolienne.
Les militants du climat accueillent cette politique avec prudence. «C’est une bonne initiative, mais elle arrive un peu tard», a déclaré Dorothee Saar, d’Environmental Action Germany, un groupe de pression environnemental. «Beaucoup de ces pratiques existent depuis des décennies déjà».
«C’est bien de donner un peu d’argent aux pays les plus pauvres [qui] sont déjà confrontés à des impacts climatiques incroyables, mais il serait préférable de simplement éviter les émissions», a déclaré Heike Hübener, chercheure principal à l’Agence environnementale de la Hesse en Allemagne, qui fait également partie du groupe NoFlyClimateSci. Selon cette dernière, les institutions devraient également faciliter l’utilisation du train, en accordant du temps aux chercheurs pour se déplacer lorsque cela est possible, plutôt que de privilégier l’option la plus rapide. C’est ce que fait l’université d’Utrecht, qui utilise une « zone train » permettant au personnel de planifier rapidement ses déplacements en train en Europe et de visualiser les émissions ainsi évitées.