Le métrolite Hilarion a été suspendu en tant que professeur titulaire de l’Université de Fribourg, car il ne s’est pas assez clairement positionné contre l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Le doyen de la faculté de théologie avait demandé au religieux russe «d’user de son influence ecclésiastique et politique pour condamner publiquement et sans équivoque l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, qui est contraire au droit international». Il a en même temps critiqué son chef, le patriarche «qui partage la politique de la violence de son président».
Avant, le métrolite Hilarion avait répondu au doyen dans une lettre confidentielle: «Si l’on veut obtenir de vrais résultats, cela ne se fait pas par des déclarations publiques, mais par un travail quotidien difficile et épuisant». Celui-ci se déroule souvent derrière des portes closes. L’aide aux personnes qui souffrent lui tient autant à cœur que la fin du conflit. Sa conclusion : «Ce n’est cependant pas ce que la faculté attend de moi.» Il avait donc demandé de renoncer au titre de professeur titulaire de son propre gré, ce qu’une professeure de l’Université de Fribourg confirme. Ensuite, le doyen avait, «au lieu de clarifier la situation légale», publié l’annonce que le poste du métrolite Hilarion avait été suspendu par le décanat, en citant une sélection de passages de la lettre, qui était censé rester confidentielle. Le métropolite a ensuite publié la lettre en entier pour clarifier la situation.
La rectrice de l’Université de Fribourg, Astrid Epiney, conclue: «Diverses déclarations, dont le choix des mots n’était parfois pas très clair, ont conduit à une série de malentendus». L’université serait libre de décider à qui elle confie des missions d’enseignement. En l’état actuel des connaissances, il est peu probable qu’Hilarion reçoive à nouveau un mandat d’enseignement. «Pour nous, cette histoire est maintenant terminée».