Afin de lutter contre les agressions «fréquentes mais rarement dénoncées» (NZZ) de harcèlement sexuel des médecins dans le cadre de leur activité, l’Association suisse des médecins-assistants et chefs de clinique (ASMAC) «a déposé une demande auprès du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes pour la réalisation d’un projet dans ce sens. Ce bureau a déjà approuvé un avant-projet dont l’objectif principal est d’élaborer et de mettre en œuvre des mesures de prévention et de sensibilisation dans ce domaine. […] Le projet prévoit également la collecte de données sur le sujet.» (Le Courrier)
Le nombre de cas officiel est en effet faible. «Au CHUV, selon les indications d’un porte-parole, dix avertissements et onze licenciements sans préavis ont été prononcés l’année dernière pour cause de harcèlement sexuel. A cela s’ajoutent dix entretiens personnels. Cette année, une personne a déjà reçu un avertissement et l’hôpital a licencié deux collaborateurs. Quatre autres procédures disciplinaires sont encore en cours. En outre, quatre plaintes nominatives et deux plaintes anonymes pour harcèlement ont été déposées.» (NZZ) Au cours des deux dernières années, les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) ont comptés 16 cas de harcèlement sexuel, l’hôpital universitaire de Berne en a recensé 14, tandis que l’hôpital universitaire de Zurich en a comptabilisé 36 uniquement pour l’an 2023. L’Hôpital universitaire de Bâle n’a pas eu de cas documenté durant les deux dernières années.
Susanne Hasse, avocate et directrice de l’ASMAC Zurich, explique que ces cas de harcèlement dans les études de médecine sont favorisés par les «structures encore très hiérarchiques », la faible proportion de femmes médecins-chefs, les salles d’opération fermées, les longs services postés, mais aussi «la charge émotionnelle élevée». «En outre, les médecins-assistants se trouvent dans une «double relation de dépendance» en raison de leur formation postgraduée en vue de l’obtention du titre de spécialiste et sont donc particulièrement menacés.» La directrice explique encore que «même après leur formation, les médecins-assistants ne peuvent guère échapper à cette relation de dépendance : les experts disposent d’un bon réseau national dans leurs disciplines. Ils sont ainsi en mesure d’influencer de manière déterminante les perspectives de carrière de leurs jeunes collègues, c’est pourquoi les personnes concernées ne se défendent guère.» (NZZ)