Pour s’assurer que la science respecte les plus hauts standards, la Suède a créé une nouvelle institution gouvernementale en 2020, chargée d’enquêter sur d’éventuels plagiats, falsifications ou fabrications de documents. En tant qu’organe indépendant, elle s’occupe de cas qui étaient auparavant traités à l’interne des universités suédoises. Pour l’année 2020, elle a reçu 46 dénonciations, soit trois fois plus qu’attendu. Au final, quatre chercheur-euse-s ont été exposé-e-s.
Peter Allebeck, membre du Conseil national d’évaluation des malversations dans le domaine de la recherche (Npof) attribue ce nombre élevé à une pression exercé sur les chercheur-euse-s de publier constamment afin de trouver de fonds. Pris dans une logique de «publish or perish» («la publication ou la mort»), les scientifiques finissent alors parfois par plagier, falsifier, voir même fabriquer des données.
En Suisse, ces enquêtes sont menés par les universités mêmes. Cependant, selon le président du conseil de la recherche du Fonds national suisse Matthias Egger, cela ne suffit pas. «Une autorité légale serait difficile à mettre en place dans un pays fédéral, mais nous réfléchissons avec nos partenaires à une commission centrale qui offrirait ses compétences pour des cas où les universités sont en difficulté, avec l’aide d’experts internationaux.»