27 Avr 2022
Thème: racisme
14 Mar 2022
Une diapositive sortie du contexte provoque un «shitstorm» international
Un professeur de l’EPFZ s’est fait accuser de racisme et a reçu des menaces de mort après qu’une diapositive de son cours sur la société numérique a été publiée sur les réseaux sociaux. En prenant le système chinois de crédit social comme exemple, le professeur Dirk Helbing voulait démontrer comment un algorithme conçu pour des particules pouvait être rapidement adapté pour organiser l’élevage animal, voir pour trouver des terroristes, et même pour surveiller la population chinoise. Pour illustrer son propos, il a présenté une diapositive sur laquelle se trouve une photo de cochons accompagnée par les mots clés : « Poules, cochons ? Des terroristes ? Des criminels ? Des chômeurs ? Des Chinois ? Tous ? ».
Sans le contexte des explications de Dirk Helbing, des personnes sur les réseaux sociaux y ont vu une assimilation des Chinois à des porcs et des terroristes. La photo de la diapositive, accompagnée par le hashtag #asianhate, a reçu près de 2000 likes et plus de 400 commentaires sur Twitter. L’EPFZ s’est distancié de cette diapositive, Ensuite, une lettre ouverte a circulé dans laquelle ils ont demandé à la Direction de l’EPFZ une « réponse formelle et des mesures supplémentaires ». Signée par 800 personnes, elle contient une liste de revendications, dont des mesures disciplinaires contre le professeur ainsi que des cours antiracistes obligatoires pour tous les employé-e-s de l’EPFZ.
Suite à la lettre ouverte, Dirk Helbing s’est excusé via Twitter et a également envoyé ses excuses par e-mail à tous les signataires de la lettre ouverte. Les initiateurs de la lettre ont accepté les excuses. Pour l’EPFZ, les excuses mettent « un point final à la discussion menée avec une agressivité disproportionnée sur les réseaux sociaux ».
22 Déc 2021
«L’astronome la plus connue» sur l’égalité des chances dans les sciences
Jocelyn Bell Burnell, selon la NZZ «l’astronome la plus connue de notre temps», est interviewée sur son parcours. Elle dit que la situation s’est améliorée pour les femmes. A son avis, l’engagement pour l’égalité des chances et une plus grande diversité doit venir des institutions qui distribuent des fonds de recherche. «Il est donc important d’observer attentivement combien sont présentes dans un domaine donné et si elles sont promues, combien de personnes de couleur sont présentes et si elles sont promues. Tant que les mesures ne sont que volontaires, cela ne fonctionnera pas. Mais dès que l’argent y est attaché, la diversité est prise au sérieux.»
22 Nov 2021
Les campus britanniques sous les projecteurs
Dans les universités britanniques, de nouveaux débats autour des luttes identitaires remettent en cause l’ordre établi de ces anciennes institutions. Selon l’auteur, il s’agit de «luttes identitaires, venues des États-Unis.
A l’Université de Cambridge le débat concerne une plaque commémorative en l’honneur d’un commerçant du XVIIe siècle qui a notamment participé à la traite des esclaves. Un collectif représentant des minorités ethniques et religieuse a alors convaincu l’institut de la retirer, citant le malaise que sa présence pouvait engendrer parmi les étudiant·e·s.
Puis, des débats liés aux questions d’identités sexuelles et de genres ont culminé jusqu’à la démission d’une professeure de philosophie à l’Université du Sussex. Kathleen Stock avait été accusée de transphobie dans ses écrits et interviews depuis 2018. De nombreuses manifestations étudiantes ont alors demandé sa démission.
- rôle des scientifiques
- égalité – genre
- liberté académique
- racisme
- liberté d’expression
- harcèlement moral – mobbying
- cancel culture
3 Nov 2021
L’institut Karolinska en Suède efface les noms de scientifiques racistes
«Le prestigieux institut Karolinska (KI) de Stockholm va débaptiser certains de ses locaux et des rues qui portaient le nom de scientifiques racialistes ou pro-nazis.» [Le 22 octobre, le Temps avait publié un article, qui traite les réflexions qui ont été menés avant la prise de cette décision.] «[L’Institut Karolinska] abrite notamment le comité chargé de décerner le prix Nobel de médecine.
1 Nov 2021
«Que vive le «woke»!»
Dans un article d’opinion paru dans le Temps, le journaliste Alain Campiotti revient sur la notion du «wokisme» et de la «cancel-culture» pour les nuancer et discuter l’enjeu politique de leurs usages, notamment de la part de forces conservatrices. Il démontre comment le terme «woke» (traduction : éveillé), issu de théories critiques de la race des Etats-Unis, est souvent utilisé de manière dépréciatif pour mettre en garde devant une «menace wokiste» qui viendrait censurer tout propos critique. A titre exemplaire, il cite l’effort du ministre de l’Education française pour la création d’un Laboratoire de la République contre woke & Co qui «pourrirait la jeunesse étudiante».
L’auteur de l’article estime le mouvement woke, qui remet en question le status quo dans la narration de l’histoire en changeant la perspective, est menacé par la cancel culture par des nationalistes (et dans les exemples donnés, de Donald Trump).
Alain Campiotti pose la question s’il ne faudrait pas plutôt «s’éveiller mieux, en effet, au monde qui change et nous bouscule, y compris dans nos sillons culturels».
22 Oct 2021
En Suède, polémique autour de savants «racistes»
«Le prestigieux Karolinska Institut, qui décerne le Prix Nobel de médecine, a engagé une réflexion sur les personnalités mises à l’honneur sur son campus»
20 Mai 2021
Nature réagit au mouvement au mouvement Black Lives Matter
En réponse au mouvement Black Lives Matter, le journal Nature prend des mesures internes pour combattre le racisme systémique dans les sciences.
«Le racisme dans les sciences est endémique parce que les systèmes qui produisent et enseignent les connaissances scientifiques ont, pendant des siècles, mal représenté, marginalisé et maltraité les personnes de couleur et les communautés sous-représentées. Le système de recherche a justifié le racisme – et, trop souvent, les scientifiques en position de pouvoir en ont profité. Ce système comprend l’organisation de la recherche : comment elle est financée, publiée et évaluée.»
L’éditorial du Nature appelle aux institutions d’adapter les indicateurs [de succès scientifique] : «Trop souvent, les indicateurs conventionnelles – citations, publications, profits – récompensent ceux qui sont en position de force, au lieu de contribuer à modifier l’équilibre du pouvoir.»
Par ailleurs, les institutions «devraient s’unir pour lutter contre le racisme».
26 Avr 2021
Un nouvel outil pour lutter contre les discriminations à l’Université de Fribourg
«L’Association Générale des Etudiant·e·s de l’Université de Fribourg a créé un nouvel outil pour signaler et répertorier les discriminations. L’objectif est de doter l’institution de statistiques fiables, afin d’y instaurer plus d’équité et de justice sociale.»
12 Mar 2021
Une remarque xénophobe provoque un tollé à l’EHL
«L’École hôtelière condamne le commentaire d’un étudiant envers une professeure d’origine asiatique lors d’un cours en ligne.»
9 Fév 2021
Saint-Gall : Une enquêté sur le racisme qui manque de transparence
Trois ancien étudiant-e-s en MBA de l’Université de Saint-Gall avaient accusé-e-s plusieurs professeur-e-s d’avoir exclu-e-s des étudiant-e-s «d’états tiers» et d’avoir fait des remarques racistes. Une commission interne a enquêté cette affaire «sur la base de différents documents et des entretiens avec diverses personnes.» Les étudiant-e-s accusateurs-rices n’ont pas été interrogé. L’université les conseille de s’adresser au bureau de dénonciation («Meldestelle für Missstände») ou au bureau de médiation.
Le rapport, strictement confidentiel, vient à la conclusion qu’«aucune des allégations n’a été confirmée».
8 Déc 2020
La réaction de l’EPFL face aux témoignages de harcèlement
L’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) connait une crise #MeToo suite à multiples témoignages de harcèlement, d’homophobie et de racisme de la part d’étudiant-e-s. Près de 120 témoignages de sexisme et d’homophobie ont été publiés sur Instagram par par Polyquity, une commission estudiantine spécialisée dans les questions d’égalité. Elle est elle-même issue d’Agepoly, l’association étudiante de l’EPFL.
L’EPFL quant a elle a soutenu cette démarche et sa porte-parole, Corinne Feuz, se dit «choquée» face à la nature des témoignages. La cellule «respect», [l’instance interne à l’EPFL qui évalue les plaintes formelles relatives au mobbing et au harcèlement sexuel], semble être trop peu connue. Dès janvier, deux nouveaux postes de vice-présidence seront «directement impliqués pour améliorer la situation».
Cette réaction de l’EPFL est jugée insuffisante par certain-e-s. «Tout va trop lentement au niveau de l’institution», regrette Nicolò Ferrari, président de l’Agepoly. Un sondage aurait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2016-2017.
- égalité – genre
- harcèlement sexuel et sexisme
- racisme
- harcèlement moral – mobbying
- égalité – origine nationale
- égalité – orientation sexuelle
27 Août 2020
Comment une haute école universitaire devrait-elle réagir face à la radicalisation de ses étudiant-e-s ?
Un étudiant de la Haute école zurichoise des beaux-arts (ZHdK) est affilié au groupe néonazi «Eisenjugend». Ce jeune homme s’est vu confisquer plusieurs armes à feu à son domicile et une pétition demandant son exmatriculation immédiate a été signé par 1800 personnes. Un site de l’extrême gauche a même publié son nom, avec photo et adresse de domicile. Jusqu’à nouvel ordre, l’étudiant n’est plus autorisé d’accéder au campus.
La Wochenzeitung (WOZ) pose la question si la ZHdK a réagi suffisamment rapidement – l’étudiant avait rendu en août 2019 son premier essai à contenu raciste – et si elle en a fait assez en matière de prévention. Un ancien étudiant constate que l’école ne cultive pas suffisamment la culture de la discussion et n’encourage pas sérieusement la réflexion sur des questions sociétales : «les retours [sur des essais] sont inexistants». La spécialiste en prévention contre le l’extrémisme de l’extrême droite Miryam Eser Davolio, professeure à la Haute école de travail social à Zurich (ZHAW) juge qu’il est judicieux qu’une telle personne «sente clairement le point de vue opposé», mais prévient contre une stigmatisation de la personne. Par ailleurs, une exmatriculation serait «problématique» sans preuves d’actes contraires à la loi.
24 Juin 2020
«Les sciences deviennent un exercice en bus»
Maria-Sibylla Lotta, professeure en étique et esthétique estime que dans beaucoup d’universités, la libre discussion est remplacée par la critique moraliste. Ceci serait une atteinte à la liberté académique.
Les domaines «critiques de la culture» suivent, selon elle, un agenda de politique culturelle qui met l’accent sur le changement des circonstances, en paraphrasant le fil de narration dominant.
Les mises en garde politiques contre des sujets ou des termes spécifiques seraient une menace particulière pour la culture scientifique.
Des termes comme violence, préjugés, haine, trauma, dépression et vulnérabilité auraient connu une expansion sémantique, et ce qu’on appelait «préjugé» il y a 30 ans est devenu «violence épistémique». Avec l’augmentation de la sensibilité, la volonté d’accepter des remarques irritantes comme une part des débats académiques normaux serait en déclin.
«Lorsque les victimes potentielles de discours désobligeants sont encouragées à se considérer comme des victimes impuissantes, on leur offre un pouvoir qui n’a rien à voir avec la libre autodétermination. […] Inversement, celui ou celle qui se considère comme coupable et pratiquent la science comme une réparation imaginaire peut se désendetter par l’autocritique son identité culturelle (blanc, noir, homme, etc.).»
De plus, il ou elle ferait même preuve d’une virtuosité particulière, car la culpabilité admise n’est pas la sienne, mais celle d’un collectif auquel il ou elle s’attribue, en fonction de la couleur de sa peau, de son sexe ou de son appartenance à une classe sociale, sans pouvoir y faire quoi que ce soit.
Une opération de troc aurait donc lieu : le pouvoir (dépendant) en échange de l’indulgence et de la purification morale ou de l’auto-optimisation morale.
22 Juin 2020
«Black Lives Matter» en sciences aussi
Le 10 juin, les sciences étaient en grève contre le racisme dans le milieu académique. En suisse, cette journée de protestation a été observée «dans quelques rares endroits. Les situations américaine et suisse sont bien entendu fort différentes.» Un étudiant en sciences Po, membre de l’Association des étudiant.e.e.s afro-descendant.e.s (AEA), évoque «des formes [de racisme] […] subtiles, par exemple dans l’enseignement des cours qui sont européano-centrés: les acteurs et courants de pensée non occidentaux sont souvent relégués au rang d’annexe».
L’UNIL a prévu au prochain semestre une grande enquête sur le bien-être des étudiant-e-s et de ses personnels, qui doit notamment permettre une remontée d’information sur le thème de la discrimination raciale.
10 Juin 2020
Black lives matter : Les scientifiques font la grève contre les inégalités
Des milliers d’universitaires et certaines grandes organisations scientifiques du monde entier cesseront leurs travaux le 10 juin dans le cadre d’une prise de position mondiale contre le racisme dans le domaine scientifique.
Selon Scientific American, cette grève est organisée par un groupe de personnes du CERN («Particles for justice»), qui s’est auparavant engagé pour la place des femmes dans les métiers STEM.
26 Fév 2020
Portrait de la coprésidente de l’Association des étudiant·e·s afro-descendant·e·s (AEA) de l’UNIL
La militante antiraciste, Rafaella Simonetti, quitte la coprésidence de l’AEA, association qu’elle a cofondée en 2018 à l’UNIL pour «dénoncer des pratiques racistes». Elle aimerait notamment faire de la prévention à l’UNIL et convaincre les professeur-e-s d’adapter leurs cours. Par ailleurs, elle est contente du travail que fait le Bureau de l’égalité, qui va aussi s’engager contre les discriminations raciales.
22 Jan 2020
«Me too» aux grandes écoles françaises et en Suisse
Plus de 500 diplômé-e-s et étudiant-e-s ont signé une lettre ouverte baptisée «Nous aussi» dans la Libération, qui relate des pratiques de harcèlement entre étudiant-e-s. A l’occasion, la journaliste Sarah Sermondadaz de Heidi.news compare la situation en France avec celle en Suisse.
17 Avr 2019
Université de Lausanne : Réactions fermes contre l’action «blackface» d’étudiant·e·s en médecine
Lors de la traditionnelle journée d’adieu, des étudiant·e·s de 3ème année de médecine se sont peints le visage en noir. L’association des étudiant·e·s afro-descendant·e·s (AEA) de l’Université de Lausanne (UNIL) dénonce cette pratique «raciste» qu’est le «blackface», et requiert qu’un service contre les discriminations raciales soit ouvert.
D’après Alexandre Waldmeyer, Président de l’association des étudiant·e·s de médecine de l’UNIL, «C’est clairement raciste. On espère que ce n’était pas intentionnel mais on ne peut pas se prononcer en leur nom. Nous laisserons la faculté décider de mesures disciplinaires.»
En réponse, Jean-Daniel Tissot, Doyen de la faculté, déclare, «Oui, le «blackface» est un acte raciste et offensant. La ligne face au racisme a été énoncée depuis longtemps dans notre université, c’est la charte des valeurs de l’UNIL qui doit être respectée […] La direction de l’université et le décanat de la Faculté relèvent que cet acte est inapproprié, même s’il n’est le fait que de quatre individus, et est de nature à blesser profondément les personnes qu’il était supposé représenter. Même irréfléchi il va à l’encontre de la charte des valeurs de l’UNIL.»
17 Avr 2019
France : Tensions universitaires autour des questions de la «race» et du genre
Depuis maintenant plusieurs années, les questions autour de l’identité, qu’il s’agisse du genre, de la religion ou encore de la «race» sont sources de tension dans les milieux universitaires. Comme le souligne Hervé Christofol, Secrétaire général du Snesup-FSU, «Le climat est difficile sur ces questions à l’université, comme c’est le cas dans toute la société.»
Par ailleurs, pour Alain Tallon, Doyen de la faculté des lettres de Sorbonne université, «Il y a toujours eu une
contestation du discours universitaire, des accusations de parti pris idéologique…Ce sont les objets qui changent avec les époques, et aujourd’hui, cela se concentre sur les questions de repli identitaire.»