Les nouvelles «Directives de la direction de l’Université [de Berne] sur l’information et l’expression de l’opinion» fait l’objet de vifs débats. Selon ce document, les employé·e·s de l’université devraient, entre autres, éviter de se profiler sur les réseaux sociaux. Le Secrétaire général Christoph Pappa dit que l’université n’interdit à personne de s’exprimer sur Twitter, mais précise que cela doit être fait avec retenue et que «les faits doivent être explicitement séparés des opinions […] Cela peut provoquer des malentendus si une personne d’un institut contredit complètement une personne d’un autre institut – sauf s’il parle de ses propres résultats de recherche.»
L’épidémiologiste Matthias Egger, [membre de la task force, ] qualifie cette directive de «très bien». Il estime qu’il n’est pas question d’une «muselière».
Reto Knutti, Klimatologue de l’ETH pose sur Twitter la question : Pourquoi il est interdit de critiquer les résultats [de recherche] d’autres?» Il craint que les nouvelles règles auront comme conséquence que les organisation de lobbying pourront commenter les études sur le Covid, mais pas les scientifiques d’autres domaines de recherche. Marcel Salathé, épidémiologiste et ancien membre de la task force, y a joute : «Les nouvelles directives de l’Université de Berne causent de la confusion.»
L’organisation «Akademie für kritische Wissenschaftskultur» est plus critique et parle d’un «un papier plein de désespoir, d’ambivalence et de désarroi.»
Daniel Schönmann, Chef du département cantonal de l’enseignement, estime que la directive n’enfreint pas la liberté académique ni de droits fondamentaux. Il estime qu’il n’y a pas de nécessité immédiate d’agir.
Par ailleurs, l’Université de Berne n’envisage pas de surveiller si la directive es respectée. Selon le secrétaire général, «Il ne s’agit donc pas de tenir en laisse [«gängeln»] qui que ce soit.»